Ces dernières semaines, j’ai passé un nombre incalculable sur ce jeu vidéo et je ne m’en lasse absolument pas. Toutefois, cette « passion » est parfois à sens unique… Si je m’investis de plus en plus, le jeu me rappelle sans cesse que ce n’est pas encore suffisant : il est si exigeant avec moi qu’il m’arrive de me sentir nul, malgré les 200h passées en sa compagnie !
Ce jeu vidéo en ligne m’a rendu accro, j’y ai déjà passé 200h et ce n’est pas fini
Est-ce que notre maîtrise et notre connaissance d’un jeu vidéo se mesure uniquement grâce à notre temps de jeu ? Non, ce n’est pas le sujet d’une prochaine dissertation mêlant philosophie et jeux vidéo, mais une réflexion qui m’a traversé l’esprit en constatant que j’avais accumulé 200 heures de jeu et quelques sur ce titre lors des dernières semaines, et que celui-ci s’amusait encore à me mettre à l’épreuve, quitte à me renvoyer une mauvaise image de mes prestations. Pour ma défense, son gameplay n’est vraiment pas simple à prendre en main et ça demande déjà pas mal de temps pour y parvenir… Même si, au départ, il arrive souvent d’avoir l’impression d’être mauvais, cette sensation ne s’estompe pas totalement après des dizaines et des dizaines d’heures. Par conséquent, on peut déjà avoir une idée de la réponse à la question. Non, ce n’est pas le temps de jeu qui fait tout, il y a aussi une grande importance du niveau d’investissement. Et ça, c’est ReMatch qui me l’a appris ! Depuis le 19 juin dernier, j’ai été contaminé par le titre de Sloclap, les créateurs de SIFU, et je ne suis pas le seul dans ce cas de figure… Si, de mon côté, j’y joue presque quotidiennement – dans le but d’avancer sur le Passe de Saison et d’en récupérer un maximum de récompenses -, c’est également devenu le jeu vidéo de la pause déjeuner avec les collègues et quelques stagiaires. Parfois, ce moment de rassemblement entre collègues déborde même en dehors du bureau.

Alors, oui, le titre possède ses défauts et manque encore un peu de contenu, mais il est encore jeune et en bonne voie pour s’améliorer et, surtout, il a déjà ce pouvoir addictif lorsqu’on y joue à plusieurs ! De mon côté, si je l’adore autant, c’est parce qu’il a été un moyen pour moi de renouer avec les jeux de football dont je m’étais à la fois désintéressé et lassé au fil des itérations de FIFA et de EA Sports FC. Aussi, c’est parce que ReMatch change l’approche du jeu de football tel qu’on le connaît, tout en jouant à fond la carte du dynamisme et du spectacle, qu’il est aussi prenant et rafraîchissant en comparaison des autres jeux de sport. Enfin, ce discours, on ne l’a qu’à partir du moment où l’on adhère à sa proposition de gameplay, car, à la manière de SIFU, le titre de Sloclap, comme on l’avait expliqué dans notre test, est facile à appréhender, mais difficile à maîtriser à la perfection. C’est aussi pour cette raison que la relation entre le joueur et le jeu peut être aussi particulière. Parce que si on lui donne beaucoup de notre temps, le titre ne nous le rend qu’à certaines conditions et, parfois, on a l’impression d’avoir accumulé les heures sans être parvenu à les faire fructifier. Je grossis le trait volontairement, mais cette exagération a tout de même une part de vérité. Il y a des moments où, du haut ma double centaine d’heures de jeu, ReMatch me fait comprendre que je dois encore m’améliorer. Alors, oui, je me sens nul sur le coup, mais j’ai surtout envie de me dépasser !
ReMatch, ce jeu vidéo exigeant qui me fait me sentir nul… et me donne envie de progresser
Alors, oui, on peut avoir 200 heures sur un jeu vidéo et vivre des situations durant lesquelles on se sent sacrément nul. Dans ce cas de figure, l’explication est plutôt simple : ReMatch n’est pas un jeu de football comme les autres et est fidèle aux ambitions du studio en matière de gameplay, à savoir de produire quelque chose de simple et d’accessible, tout en nous mettant constamment à l’épreuve si l’on souhaite se rapprocher du haut niveau. En regardant dans le rétroviseur et en pensant au grand nombre de matches joués pendant cette double centaine d’heures, il y a pas mal de situations dans lesquelles j’ai compris qu’il fallait que je m’améliore.

De toute manière, ReMatch est un titre où presque tous les matchs servent à tester notre « skill » balle au pied. Si on est très bons, la concurrence ne se fait pas ressentir. Dans le cas contraire, le rapport de force peut vite s’inverser, et si les équipes font jeu égal, ça peut vite devenir du grand n’importe quoi. Que ce soit dans la gestion des passes, les phases en un contre un, la façon dont on tire profit de la physionomie du terrain et des espaces qui se créent… Bref, il faut une sacrée maîtrise pour appréhender tout cela sans jamais échouer ! Et puis, il ne faut pas oublier que le principe de base, c’est d’empiler les buts, et là encore ça demande pas mal de pratique, car ReMatch a la particularité d’utiliser l’un des sticks de la manette (ou la souris) pour cibler l’endroit où l’on veut déposer notre ballon.

Au bout d’un moment, quand on ajoute toutes les spécificités du jeu, ça nous fait pas mal de couches de gameplay sur lesquelles s’entraîner. Finalement, ça rapproche pas mal du football traditionnel ! Soit dit en passant, ReMatch, à mon avis, gagnerait à avoir un vrai mode de jeu pour s’entraîner ainsi qu’un mode à plusieurs pour travailler certains aspects du jeu. Au bout du compte, avec ce total de 200 heures, mon niveau est loin d’être catastrophique. Mais logiquement, lorsqu’on place mal la balle, qu’on ne la donne pas dans le bon tempo, que l’on met trop de puissance, qu’on ne réussit pas une combinaison de touche, qu’on perd le ballon et que ça mène à un but adverse, qu’on ne pense pas à visualiser sa mini-map pour prendre un maximum d’informations, qu’on tente une sortie risquée en tant que gardien, qu’on plonge du mauvais côté lorsqu’un adversaire est sur le point de frapper en direction du but, qu’on rate un tacle ou qu’on déclenche un coup du sombrero trop tôt, on ressort avec la même frustration et le constat qu’on n'est pas encore assez bon et qu’on plombe le reste de son équipe…

Heureusement pour nous, les réseaux sociaux pullulent désormais de vidéos qui nous prodiguent des conseils, dévoilent de nouvelles techniques, ne manquant pas de nous rappeler qu’on est encore loin d’avoir le niveau d’un Ballon d’Or. Le renouvellement, c’est d’ailleurs la clé de ReMatch, car, à force d’observer les mêmes techniques et comportements en jeu, on peut devenir prévisible et, par extension, moins efficace. D’un autre côté, c’est aussi le signe que l’on apprend à déjouer ces techniques et autres mouvements. Allez, je retourne mettre 200 heures de plus et on verra si ReMatch me fait encore douter de mes capacités !