Véritable jalon du RPG tactique, Final Fantasy Tactics a bouleversé le genre dès 1997. Alors que son remake s’apprête à sortir, retour sur une œuvre culte qui a marqué une génération par sa profondeur stratégique et son récit mature.
Final Fantasy Tactics : quand Square Enix réinvente le RPG stratégique
En 1997, Square Enix est au sommet de son art. Après le triomphe de Final Fantasy VII, l’éditeur japonais ose un pari risqué : proposer un spin-off qui troque les combats aléatoires contre des affrontements au tour par tour sur des champs de bataille quadrillés. Ainsi naît Final Fantasy Tactics, dirigé par Yasumi Matsuno, déjà reconnu pour Tactics Ogre. Le jeu va rapidement s’imposer comme une référence du RPG tactique, grâce à un mélange inédit de narration complexe et de mécaniques stratégiques d’une richesse rarement vue sur PlayStation.
Un scénario sombre et adulte
Loin des aventures épiques classiques de la saga, Final Fantasy Tactics plonge le joueur dans les luttes intestines du royaume d’Ivalice, ravagé par les guerres de succession. Intrigues politiques, trahisons et manipulations dominent le récit, porté par une écriture dense et nuancée. Le protagoniste, Ramza Beoulve, se retrouve malgré lui au cœur de ce conflit où amitié et loyauté se heurtent à l’ambition et au pouvoir. Ce ton mature, à mi-chemin entre tragédie shakespearienne et chronique médiévale, a surpris les joueurs de l’époque, habitués à des histoires plus manichéennes dans les JRPG.
Un système de combat visionnaire
Au-delà de son histoire, Final Fantasy Tactics brille par son gameplay tactique. Chaque affrontement se déroule sur une grille en 3D isométrique où la hauteur, la position et les déplacements sont aussi importants que les compétences choisies. Le joueur doit composer avec la topographie, anticiper les réactions ennemies et utiliser les synergies entre classes pour obtenir l’avantage. Ce mélange de stratégie militaire et de gestion d’escouade a apporté une profondeur rarement égalée à l’époque.
La richesse du système de jobs
Le cœur du jeu repose sur le système de jobs, hérité des Final Fantasy principaux mais ici poussé à son paroxysme. Du simple Ecuyer au puissant Calculateur, en passant par le Chevalier Noir ou le Ninja, plus de vingt classes permettent d’expérimenter des combinaisons infinies. L’évolution des personnages dépend des choix du joueur, donnant un sentiment de liberté stratégique inédit. Beaucoup se souviennent d’avoir passé des heures à tester des builds improbables, renforçant la rejouabilité et la personnalisation des équipes.
Une influence durable
L’héritage de Final Fantasy Tactics est immense. Non seulement il a donné naissance à un univers, Ivalice, réutilisé dans des titres comme Final Fantasy XII, mais il a également inspiré une génération de créateurs. De nombreux RPG tactiques modernes, qu’ils soient japonais ou occidentaux, revendiquent l’influence de cette œuvre pionnière. La mise en scène des batailles, la profondeur stratégique et le ton mature du récit restent des références dans le genre.
Une œuvre culte qui revient aujourd’hui
Avec son esthétique soignée, ses musiques signées Hitoshi Sakimoto et sa narration ambitieuse, Final Fantasy Tactics s’est imposé comme un monument. Aujourd’hui, son remake Final Fantasy Tactics : The Ivalice Chronicles promet de réactualiser cette expérience pour une nouvelle génération de joueurs. Mais pour ceux qui l’ont découvert à l’époque, l’original reste un témoignage marquant de la créativité et de l’audace de Square dans les années 90.