À une période où tous les regards sont tournés vers la saga Pokémon, revenant en exclusivité sur Nintendo Switch et Nintendo Switch 2 à travers l’opus Légendes Pokémon : Z-A, j’ai décidé de renouer avec cette autre saga qui, si vous êtes nés dans les années 90, a surement bercé votre enfance comme l’ont fait les créatures de poche de Nintendo et Game Freak. Si j’ai fait ça, ce n’est pas par hasard : la démo du prochain jeu de cette saga a été lancée sur PlayStation, Xbox et PC, et, forcément, ça m’a donné envie d’y jeter un œil. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas regretté un seul instant tant ce jeu vidéo semble avoir plus de potentiel que le prochain Pokémon !

Plus de vingt-cinq après leur naissance, Pokémon et cet autre saga se font face !

À l’image des joueurs, l’industrie du jeu vidéo fait une rentrée spectaculaire. Lorsque l’on jette un œil au calendrier de sorties, on remarque très clairement que les lancements se bousculent dans les semaines à venir, et même le mois prochain. D’ailleurs, avec la tenue d’un Nintendo Direct la semaine dernière, le constructeur nippon a renforcé l’embouteillage en communiquant enfin la date de sortie de certains titres, à l’image de Metroid Prime 4 : Beyond. Parmi toutes les sorties qui vont s’enchaîner, il y a, bien entendu, le lancement du nouveau Pokémon, à savoir Légendes Pokémon : Z-A. Un peu plus de trois ans après la sortie de Légendes Pokémon : Arceus, le studio Game Freak met à l’épreuve sa nouvelle formule en l’emmenant vers de nouveaux horizons plus contemporains, disons. Dans les faits, un retour dans la ville d’Illumis afin de remettre de l’ordre dans le paysage urbain pour assurer la meilleure cohabitation possible entre humains et Pokémon est un point de départ intéressant. Toutefois, je n’arrive pas encore à savoir où Pokémon souhaite nous emmener avec ce titre, hormis pour faire plaisir à une partie de la communauté en remettant les Méga-Évolutions sur le devant de la scène. Bref, je suis à la fois curieux et inquiet, car, depuis quelques années, j’ai beaucoup de mal à y trouver mon compte dans les nouvelles entrées de la franchise… Aussi, je me dis de plus en plus que Pokémon aurait bien besoin d’un peu de concurrence pour se remettre en question et mériter sa place de leader, et il semblerait que l’éditeur Bandai Namco soit plutôt de cet avis en relançant une rivalité qui dure depuis plus de 25 ans avec un opus qui a de l'ambition !

D'ici à quelques jours, à compter du 2 octobre prochain, la saga Digimon revient sur le devant de la scène avec Digimon Story : Time Stranger, relançant la guerre qui avait eu lieu à la fin des années 90 entre les créatures de poche et les monstres digitaux. Mine de rien, cette concurrence a toujours existé : depuis la fin des années 90, les titres de la saga se succèdent, mais aucun n’a vraiment réussi à s’imposer devant le rouleau compresseur incarné par Pokémon qui, une version après l’autre, s’est positionné comme l’une des franchises les plus lucratives au monde. Digimon ne pouvait pas se voiler la face, une victoire écrasante était impossible, mais les jeux vidéo sortis jusqu’à maintenant n’ont rien lâché, soutenu par une popularité constante sur sa terre natale japonaise. C’est d’ailleurs ce qui a permis à la saga de perdurer ! Il y a 25 ans, comme de nombreux enfants, mon cœur balançait entre les deux licences, toutes deux portées sur les écrans de télévision, même si c’est Pokémon qui a finalement pris le dessus de manière naturelle et pour tout un tas de raisons. Toutefois, je me souviens encore de certaines créatures, du film Digimon : The Movie avec les courts-métrages de Mamoru Hosoda en guise de préambule et de titres comme Digimon World et Digimon World 3 qui étaient d’une difficulté folle ! Depuis ce temps-là, la saga Digimon est devenu un lointain souvenir, si bien qu’à l’annonce du lancement d’une démo pour Digimon Story : Time Stranger, j’ai été pris d’un élan de curiosité. Après m’y être replongé, je peux vous le dire : il y a, à mon sens, bien plus de potentiel que dans le prochain jeu Pokémon !

Digimon Story : Time Stranger, une découverte fabuleuse que je vous conseille d’essayer !

Après être resté fidèle à sa formule du jeu de rôle au tour par tour, Pokémon profite de la branche « Légendes » pour tenter de nouvelles choses. Préférant laisser son rival expérimenter, Digimon Story : Time Stranger continue de se focaliser sur les actions au tour par tour, une formule qui parvient à conserver son charme et à le sublimer, comme on a pu le remarquer avec certains titres sortis cette année. Pour le coup, il n’y a pas de grosses différences avec la saga Pokémon puisqu’on peut former des équipes de six créatures. La subtilité, c’est que les combats se déroulent avec trois Digimons sur le terrain, tandis que les trois autres restent en réserve. De même, le système de résistances et de faiblesses que l’on retrouve dans à peu près tous les jeux de rôle est, lui aussi, présent, même s’il possède ses spécificités. Les faiblesses sont régies par de multiples attributs (données, virus, antivirus…) et éléments (feu, eau, foudre, glace, acier…). Loin de s’arrêter là, la démonstration de Digimon Story : Time Stranger m’a démontré que le système était encore plus profond encore, en particulier parce que les Digimons ne sont pas calqués sur les créatures de poche de Nintendo. Déjà, pour commencer, les monstres digitaux ne se capturent pas, ils se « convertissent ». Pour ça, il suffit de les combattre suffisamment pour être en mesure de les matérialiser. Après chaque combat, le pourcentage d’analyse du Digimon qu’on a combattu augmente et, une fois arrivé à 100%, il est possible de le récupérer. Mieux encore, si vous poussez le pourcentage jusqu’à 200% avant de convertir les données en un véritable monstre, celui-ci sera plus puissant (plus de PV Max, talent plus élevé…). Au total, on peut garder 999 Digimons sur nous ! Donc autant vous dire qu’on peut s’adapter à tous les combats à venir au fil du temps en variant les équipes, et ce n’est pas tout !

Comme les Pokémon, les Digimons peuvent évoluer, mais le principe n’est pas uniquement conditionné à une montée de niveau, et il est même possible de revenir en arrière ! Pour ce qui est de la Digivolution, un Digimon dispose de plusieurs formes d’évolution auxquelles il peut accéder en remplissant certaines conditions (rang, statistique d’une valeur de X ou plus, SP max à X ou plus, …). Par exemple, Punimon dispose de deux Digivolutions qui l’amènent vers d’autres formes d’évolution, ce qui veut signifie qu’il ne faut pas hésiter à débloquer la seconde à l’aide d’un autre Digimon pour décupler les créatures dont on peut se servir lors des combats. Et puis, comme on le disait, il est possible de revenir à un stade antérieur pour emprunter un autre embranchement, même si ça s’accompagne d’un affaiblissement du Digimon. Après, ça incite fortement à faire du grind mais les combats peuvent s’enchaîner rapidement. Il y a des joueurs qui ont déjà retourné la démo dans tous les sens pour mettre la main sur un maximum de monstres. Ils n’ont d’ailleurs pas fait ça en vain puisque les données d’une partie de la démo sont transférables sur la version complète ! Qui plus est, la question de courir vers un centre Pokémon comme on pourrait le faire dans l’un des jeux de Game Freak ne se pose même pas parce qu'il suffit de rester immobile pour soigner ses petits monstres.

En tout cas, ce qu’on peut dire, c’est que ça change drastiquement de la formule de Pokémon et c’est assez bien pensé, d’autant que la personnalisation possède, elle aussi, un potentiel intéressant ! Par exemple, chaque Digimon peut s’équiper de compétences de liaison que l’on trouve en explorant les lieux du jeu (coffre, etc.). D’un côté, ça peut lui permettre de renforcer sa palette élémentaire ou, au contraire, de la diversifier pour s’adapter à différents types de situations et prendre un Digimon adverse à revers. À côté de ça, on peut renforcer chaque Digimon avec des équipements pour augmenter des statistiques précises et on peut les aider — en discutant avec eux — à développer leur personnalité afin d’accéder à de nouveaux passifs et à des compétences de personnalité. Sincèrement, j’ai vraiment apprécié cette découverte, d’autant que le côté très dirigiste de l’intrigue permet de mieux cadrer l’aventure - là où la liberté de Pokémon Violet et Écarlate (pour citer un titre déjà paru) s’est révélée peu enthousiasmante et assez vide d’intérêt - et qu’il se dégage une petite inspiration tirée de Persona / Shin Megami Tensei qui n’est pas déplaisante. Ici, les ambitions semblent être ailleurs et je dois dire que je suis curieux d’en découvrir davantage, notamment en ce qui concerne le scénario et l’avancée de l’intrigue, même s’il y a quelques aspects qui manquent de soin, à l’image des PNJ qui n’ont pas le droit à un visage entièrement modélisé. Bon, on sent que ça ne sera peut-être pas irréprochable, mais, dans les faits et les promesses, ça annonce un potentiel plus poussé que celui du prochain Pokémon.