Le nouveau thriller de Paul Thomas Anderson, Une bataille après l’autre, débarque au cinéma avec Leonardo DiCaprio et s’impose en tête du box-office nord-américain. Mais derrière ce démarrage prometteur se cache un paradoxe : un accueil critique éclatant face à des chiffres jugés timides, transformant le film en pari risqué pour Warner Bros. et test ultime de la popularité de son duo réalisateur-star.
Le nouveau thriller d’action et comédie noire de Paul Thomas Anderson, Une bataille après l'autre, avec Leonardo DiCaprio en tête d’affiche, a pris la première place du box-office nord-américain pour son lancement, engrangeant 22,4 millions de dollars dans 3 634 salles. Au niveau mondial, le film atteint déjà 48,5 millions de dollars. Adapté du roman Vineland de Thomas Pynchon, le long-métrage met en scène DiCaprio dans le rôle de Bob Ferguson, un ex-révolutionnaire en fuite.
Cependant, malgré ce démarrage, les experts restent partagés. Produit pour plus de 130 millions de dollars avec 70 millions supplémentaires dépensés en marketing, un lancement autour de 20 millions de dollars est généralement considéré comme faible. Pour atteindre la rentabilité théâtrale, le film devra générer environ 300 millions de dollars à l’échelle mondiale, ce qui en fait un pari financier majeur pour Warner Bros.

Une réception critique éclatante malgré des chiffres en demi-teinte
Si les résultats financiers font débat, la qualité du film ne souffre d’aucune contestation. Classé R et d’une durée de près de trois heures, Une bataille après l'autre a séduit le public, qui lui attribue un « A » sur CinemaScore, et les critiques, qui lui donnent une moyenne de 96 % sur Rotten Tomatoes. Ces évaluations surpassent largement les précédents films de Paul Thomas Anderson. Certains observateurs vont jusqu’à le qualifier de « film de l’année » ou même de « film définissant une génération ». Avec un casting impressionnant incluant Sean Penn et Teyana Taylor, le film est déjà cité comme un favori potentiel pour les Oscars. Steven Spielberg a lui-même qualifié le film d’« incroyable ».
La rentabilité, un enjeu lié à la durée et au bouche-à-oreille
Une bataille après l'autre représente un véritable test pour l’attrait commercial de Leonardo DiCaprio. Bien que la star soit un gage d’audience, Paul Thomas Anderson n’est pas traditionnellement un réalisateur orienté blockbuster. Son film le plus lucratif reste There Will Be Blood (2007), qui a rapporté 76,4 millions de dollars dans le monde. Étant donné l’originalité du scénario et l’absence de franchise préexistante, le bouche-à-oreille sera crucial pour compenser les coûts élevés. Selon David A. Gross, analyste de l’industrie, le long-métrage pourrait atteindre la rentabilité s’il demeure longtemps à l’affiche et s’il surperforme sur les marchés internationaux. Les nominations aux prix, bien qu’inévitables, ne devraient pas avoir d’impact immédiat sur le box-office. Heureusement pour Warner Bros., la performance solide d’autres films cette année a légèrement atténué la pression financière sur ce pari audacieux.