Laurence Olivier évoque son épuisement et son rôle dans le film de guerre raté 'Inchon'

Titre original : "Je suis épuisé et je sens que la fin est proche" Cette star a joué dans un film de guerre qui a fait un flop il y a un demi-siècle

Avec des mots chargés de désespoir - “Je suis épuisé et je sens que la fin est proche” - une icône du cinéma livre une confession douloureuse, liée à un tournant de sa vie professionnelle. Ce récit s’inscrit dans le contexte d’un film de guerre massif, désormais relégué au second plan de l’histoire du cinéma, ayant échoué en son temps malgré des ambitions considérables.

L'aveu poignant d’une star à bout

C’est dans une récente interview que la gloire du grand écran Laurence Olivier, affaibli par le poids des années et d’un chemin semé d’échecs, a prononcé ces mots lourds de sens. Confronté à la fragilité de l’âge et à des revers successifs, l’acteur admet son épuisement, taclant en creux les choix artistiques qu’il a dû faire dans la dernière phase de sa carrière. Cet aveu provoque aujourd’hui un regain d’intérêt pour l’œuvre qui l’a mis en lumière, mais surtout pour celle qu’il préfère oublier... Inchon de 1981.

"Je suis épuisé et je sens que la fin est proche" Cette star a joué dans un film de guerre qui a fait un flop il y a un demi-siècle

Inchon, un film maudit

Ce film de guerre réalisé par Terence Young, sorti au début des années 1980, propose de retracer la bataille d’Inchon durant la guerre de Corée. Le projet bénéficiait d’un budget conséquent évalué à 46 millions de dollars et d’un plateau prestigieux. Outre l’acteur principal, on y retrouve des noms tels que Toshiro Mifune, Jacqueline Bisset, Ben Gazzara ou Richard Roundtree. Mais dès le tournage, le poids des influences religieuses et les interférences liées à son financement assuré en grande partie par l’Église de l’Unification, branche japonaise de la secte Moon, imposèrent une direction chaotique, des retards incessants, et des recadrages post-production polémique.

Le casting, pourtant composé de talents confirmés, ne put sauver le projet. Laurence Olivier, notamment à la fin de sa carrière, accepta ce rôle avec le pragmatisme de celui qui n’a plus de marges de manœuvre. À sa sortie, le film fut violemment accueilli par la critique et par le public. Il ne rapporta qu’environ 5 millions de dollars au box-office, un flop retentissant vu le budget engagé. La première à Washington constitua un désastre, et le film fut rapidement mis de côté, dispararaissant ainsi des catalogues officiels. Dans les rares entretiens de l’époque, un journaliste interrogea l’acteur sur son implication : il répondit avec lucidité et ironie :

Pourquoi je joue dans ce film ? La réponse est simple. L’argent, mon cher garçon … Je suis presque épuisé maintenant, et je sens la fin approcher. - (Laurence Olivier)

"Je suis épuisé et je sens que la fin est proche" Cette star a joué dans un film de guerre qui a fait un flop il y a un demi-siècle

Les leçons d’un naufrage

Plus de quarante ans après, Inchon reste un cas d’école de projet hollywoodien mal né. Invisible à la postérité, il n’a jamais été édité en vidéo aux États-Unis, ni en DVD ni en Blu-ray. Il apparaît aujourd’hui comme une curiosité cinéphilique, un exemple de ce qui peut mal tourner lorsqu’un film est manipulé par des mécènes à visées idéologiques. Le récit de cette star, usé par le temps et marqué par l’amertume, renvoie à des questions plus larges sur la condition d’un acteur vieillissant, des sacrifices consentis pour rester visible, des compromissions faites par besoin ou par fatalisme. Le film lui-même, malgré un casting notable et une ambition de fresque historique, montre à quel point une mauvaise direction, des contraintes externes et une audience sceptique peuvent condamner une œuvre. Aujourd’hui, l’aveu de la star résonne comme un écho tardif à la trajectoire d’un géant du cinéma, pris entre gloire passée et dernier souffle professionnel.