Un futur plein de tourmentes et un retour au passé assumé : c’est ce que propose ce Call of Duty Black Ops 7. Ce petit frère acrobatique de BO6 s’est laissé approcher durant le COD Next 2025, la grand-messe destinée aux créateurs de contenus de l’écosystème Call of Duty. Nous avons pu y participer et tester la bête avant qu’elle ne soit accessible en bêta. Alors, ce retour vers le futur, pari gagnant ou stagnation ? C’est ce qu’on va voir…
Comme chaque année, Call of Duty pointe le bout de son nez. Et si l’an dernier, BO6 avait l’attrait de la nouveauté, avec l’omnimouvement, son système de mobilité nouvelle génération, cette année 2025 apporte un BO7 très similaire dans son ADN, mais rehaussé massivement en termes de contenu. La réalité, c’est que les deux projets sont les deux faces d’une même pièce. Développés comme des projets frères, BO6 et BO7 exploitent les mêmes bases tout en se fixant à deux ères historiques différents : l’un durant les années 90, l’autre durant les années 2030. Et si ce point devrait avoir toute son importance sur la campagne, force est de constater que sur ce que nous avons pu essayer, c'est-à-dire le multijoueurs, BO6 et BO7 sont pour l’instant très proches, à quelques exceptions près…
Nous avons pu participer à l’événement COD Next, organisé à Las Vegas, réunissant 250 créateurs de contenu et 30 journalistes. Nous avons profité de plusieurs sessions de jeu, sur PC, durant la conférence et en amont, pour nous faire nos premières impressions sur le pan multijoueur du jeu. Notez que le contenu que nous avons pu essayer différera quelque peu du contenu de la bêta, laquelle arrivera le 5 octobre en open beta.
Une formule améliorée qui mise sur la quantité
Pour rappel, l’omnimouvement, dont hérite BO7 de son grand frère BO6, c’est une vision très polyvalente des déplacements. La possibilité de sprinter dans toutes les directions, de glisser et de se jeter dans toutes les directions. A ça, BO7 rajoute sa petite sauce spéciale : le walljump. Déjà dispo dans les anciens CoD, période 2015-2016 avec Infinite Warfare et BO3, ce saut sur les murs est ici un peu revisité. On peut en enchaîner jusqu’à 3, de quoi se prendre pour un vrai yamakasi. Dans les faits, une fois maîtrisé, le walljump permet surtout d’explorer plus vite une zone, et de semer des ennemis en empruntant un parcours moins conventionnel. C’est pratique, ça se prend bien en main, et le saut est suffisamment libre pour donner quelques idées de perfectionnement. Ce walljump, c’est LA grosse innovation de BO7 en matière de gameplay. Il débarque avec d’autres, plus minimes, à l’image du fait de pouvoir glisser sur la gauche et la droite lorsqu’on “monte” une arme sur un rebord. C’est très pratique quand on défend une zone capturée. Rajoutez à ça le fait que désormais le sprint tactique est optionnel, et dépend d’un atout, et vous obtenez un rythme bien plus posé qu’auparavant. On fonce moins dans le tas, tête baissée, dans BO7, on calme le jeu, on la joue plus aérien, plus tactique.
Je ne vous listerai pas la tonne d’ajustements et d’équilibrages qu’a subi le jeu, ni la nuée d’améliorations de confort, et me concentrerai donc sur ce qu’on a pu jouer. Côté multi, sur les 18 maps dispo au lancement (enrichies d’un classique Nuketown quelques semaines plus tard), nous avons pu tester les 6 cartes de la beta. Elles sont toutes relativement épurées, lisibles, bien établies avec des corridors, des zones d’affrontement et de prise de point, surplombées par des nids de sniper et des corniches accessibles en 2 ou 3 coups de walljump. Bien conçues à première vue, elles sont surtout mémorables pour les couleurs qu’elles imposent. Les artistes semblent avoir pour maître mot la “vibrance” des map tant elles brilleront plus pour leurs couleurs que pour leur décor qui se veut, sur les maps de la beta, “épuré” pour ne pas dire “un peu triste”. Seule Toshin relève totalement le niveau, une map asiatique qui regorge de points intéressants, et dont le décor vaut clairement le détour. C’est notre préférée du lot. Les autres semblent avoir d’avantage misé sur leur construction tactique que sur leur apparence et leur moodboard. Reste à savoir si la campagne sera du même acabit, vu qu’il est habituel d’extraire de la campagne des zones qui deviennent des maps multi…
Mais restons sur ce que l’on a pu tester, c'est-à-dire bien peu par rapport à tout ce que les développeurs promettent pour la sortie. Jugez plutôt : un solo faisable en coop et doté d’un endgame façon PVE infini avec grappin et Wingsuit à manier. Des éléments qu’on retrouvera aussi dans le nouveau mode escarmouche en 20 contre 20, à pied comme en véhicule. Un mode de jeu qu’on a malheureusement pas pu tester. A la place, nous avons pu jouer à Overload, nouveau mode de jeu multi dispo dans la beta, et qui peut se résumer ainsi : c’est un Capture de Drapeau sauf que le drapeau rend plus fort et n’empêche pas de tirer. En saisissant l’objectif, on devient la cible idéale, mentionnée sur la carte, et tandis qu’on tente une incursion en territoire ennemi pour “marquer”, nos collègues doivent nous protéger ou prendre la relève si on tombe. Idéal en équipe, avec une bonne communication de groupe, Overload s’est montré assez fun, et propice aux retournements de situation. Ici, c’est pas l’équipe qui vise le mieux qui gagne, c’est l’équipe qui s’organise le mieux. La coopération dans Call of Duty, c’est une histoire ancestrale, et il est donc temps d’aborder l’éléphant au milieu de la pièce, le mode Zombie, qui est la grosse nouveauté de contenu de cet épisode… mais là encore, y’a un hic sur notre session.
Le Zombie qui promet, mais montre peu…
Dès son annonce, ce Zombie revisité m’avait fait de l'œil : la possibilité de monter en voiture à 4 pour rejoindre différents endroits d’une immense map. Des villages reliés par des routes brumeuses, parsemées d’ennemis redoutables. Un véhicule que l’on peut d’ailleurs customiser et upgrader au fil de la partie. Avouez que ça donne envie… Manque de bol, notre session Zombie n’a pas duré plus d’une demi-heure, et concerne de toute façon du contenu bridé : celui de la beta. L’expérience Zombie complète, ce sera pour la sortie finale, de notre côté on a donc eu un aperçu très parcellaire, de l’expérience finale. Dedans, on a pu expérimenter la chute de véhicule en pleine route, on déconseille… Tout comme on déconseille de s’arrêter pour aller chercher la personne tombée, c’est très difficile pour ne pas dire suicidaire. Puis, dans au moins deux lieux différents, on a eu la même mécanique de puzzle : remettre du courant pour ouvrir le portail qui permet d’emprunter la route, le tout en “nettoyant” systématiquement une pile à énergie. Difficile de tirer des conclusions, mais on espère que les lieux dits offriront des quêtes variées, car pour nous, ce n'est clairement pas le cas sur notre petite session. Le côté pressant de l’événement n’a pas aidé à se faire une idée, c’est clair, et on misera donc sur la beta pour creuser ce contenu qui est au cœur de BO7. Notez qu’un mini-jeux, Dead Ops 4, en vue top down est aussi dispo pour les fans d’arcade. Petit point technique au passage, car ça nous semble assez important : le jeu commence à accuser les années. Sa disponibilité sur PS4 et One semblent le freiner de plus en plus, et de mémoire le dernier gros gap graphique date de Modern Warfare 2019, il serait peut être temps qu’Activision donne le feu vert pour abandonner l’ancienne génération de machines afin d’exploiter au mieux les nouvelles, qui seront elles aussi remplacées d’ici 3 ans, rappelons-le.
La Force Tranquille
Cette impression de profusion de contenu qui venant combler le manque de nouveauté s’est également fait ressentir sur le Battle Royale, dernier volet de notre expérience multi. La map Verdansk reste elle-même avec ou sans ses ajustements. Le loot gris a été remanié, et deux zones de la carte ont été revisitées, mais ça reste des modifications minimes. En revanche, sur le mode Resurgence, plus casual, une “toute nouvelle” map fait son apparition mais il s’agit en réalité d’une version remaniée de Liberty Falls, la carte zombie de BO6. Comme quoi, rien ne se perd, tout se transforme. On a peut être l’air très négatifs à la lecture de cette preview, mais il y a tout de même parmi les ajouts positifs une quantité faramineuse de petits ajouts qui font plaisir, et qui vont régaler les habitués. Pour en citer certains : les builds d’armes, désormais rapides à transférer. Les overclock sur vos scorestreak, pour customiser leurs effets. Les prestiges d’armes, pour débloquer des camouflages exclusifs. Bref, BO7 embarque à chaque étage des tonnes d’améliorations, et il dispose de plus d’expériences différentes qu’aucun autre épisode auparavant. Très clairement, Activision mise sur la quantité, et veut que vous soyez rassasié… Pas forcément surpris, mais repu. Est ce que c’est assez pour un nouvel épisode ? C’est à vous de voir en testant la beta…
Avec sa verticalité et sa tonne de petits ajustements, on se sent comme à la maison en jouant à Black Ops 7. Très similaire à BO6 sur sa technique et sur son gameplay, l’épisode semble se distinguer par sa profusion de contenu, recyclant et récupérant des idées, des maps, des features dans les précédents jeux de la saga. Un patchwork efficace, oui, mais qui, sur les modes essayés, manque un peu de nouveautés vraiment exclusives. Nous n’avions accès à aucun des éléments vraiment nouveaux du jeu. La coop faisable à 4, son endgame façon PVE, le mode 20 contre 20 : rien de tout ça n’était disponible durant le COD Next et nous avons donc passé nos sessions de jeu “en terrain connu” la plupart du temps. Même le Zombie, pourtant nouveau sur son concept, n’a pu être qu’effleuré durant les sessions tant le contenu y est bridé sur la beta, en plus d’être pas facile d’accès durant un salon. Qu’on se comprenne bien, BO7 surfe sur une excellente base, celle de BO6, il reste donc une très bonne proposition dans ce qu’il apporte, malgré ce sentiment de manque de nouveauté qui nous a inévitablement parcouru durant notre session d’essai. Le test viendra confirmer s’il s’agit d’une impression ou d’une réalité.