Il y a trois décennies, un acteur aurait pu incarner un rôle majeur dans un film désormais réputé, mais il l’avait décliné. Aujourd’hui, le même cinéaste lui tend la perche d’un projet d’envergure, lui offrant l’une des plus belles cartes de sa filmographie.

Depuis quelques semaines, une confidence de Leonardo DiCaprio autour d’un choix manqué ravive la mémoire d’un lien ancien avec Paul Thomas Anderson. L’acteur affirme qu’il regrette d’avoir refusé Boogie Nights il y a trente ans, une occasion perdue qu’il juge aujourd’hui comme l’un de ses plus grands remords professionnels.

Le fantôme de Boogie Nights et le regret du refus

Dans une récente interview, DiCaprio ne cache pas que son plus grand regret de carrière est d’avoir décliné le rôle principal de Boogie Nights, film de 1997 réalisé par Paul Thomas Anderson. Il rappelle qu’à l’époque, il avait été contraint de choisir entre ce projet et Titanic, et opta pour le second. En évoquant Boogie Nights, il souligne : « Mon plus grand regret est de ne pas avoir fait Boogie Nights. C’était un film marquant de ma génération. »

Boogie Nights s’intéresse à l’essor de l’industrie pornographique dans les années 1970 et 1980, à travers le personnage d’Eddie Adams / Dirk Diggler, incarné par Mark Wahlberg. Véritable regard d’époque sur l’ascension, les excès et la désillusion, ce film a acquis un statut culte dans le cinéma indépendant américain. Les critiques y voient aujourd’hui une œuvre fondatrice, à la fois audacieuse et portée par une mise en scène fluide et un sens aigu du personnage — ce qui renforce, aux yeux de DiCaprio, le poids de son choix refusé.

Le « rattrapage » par Une Bataille Après l’Autre

Aujourd’hui, la situation est inverse : Paul Thomas Anderson propose à DiCaprio l’un de ses rôles les plus ambitieux dans Une Bataille Après l’Autre (titre original One Battle After Another), adaptation libre du roman Vineland de Thomas Pynchon. Le film retrace l’histoire d’un ancien activiste, Bob (campé par DiCaprio), qui tente de retrouver sa fille après une disparition mystérieuse, dans un contexte politique et social tendu. Seize ans après leurs engagements révolutionnaires, les personnages se retrouvent dans une Amérique fracturée où s’entremêlent complot, terrorismes et rapports de force.

La réception critique de ce nouveau film est largement favorable. Certains journaux le qualifient déjà de meilleur film de l’année, saluant l’interprétation profonde de DiCaprio et l’équilibre entre satire politique et tension dramatique. La presse française évoque une audace formelle et narrative, décrivant une œuvre « absolument passionnante sur l’Amérique contemporaine ». Plusieurs critiques soulignent l’ampleur du pari, estimant que le réalisateur, souvent apprécié pour le cinéma intimiste, embrasse ici une approche plus spectaculaire tout en gardant sa singularité.