The Room : Comment un film noté 24% est devenu le 'Citizen Kane des mauvais films' et un phénomène culte

Titre original : Noté 24%, ce film est considéré par beaucoup comme le plus mauvais de tous les temps !

Sorti en 2003 et immédiatement décrié par la critique, le film de Tommy Wiseau est devenu un phénomène culte grâce à ses dialogues improbables, ses incohérences scénaristiques et son charme involontaire. Ce drame romantique raté est aujourd’hui célébré comme l’un des films les plus divertissants… parce qu’il est si mauvais qu’il en devient génial.

Le « Citizen Kane des mauvais films »

Conçu comme un drame romantique semi-autobiographique, The Room raconte l’histoire de Johnny, un banquier affable incarné par Wiseau, dont les fiançailles avec Lisa (Juliette Danielle) sont compromises lorsqu’elle le trompe avec son meilleur ami Mark (Greg Sestero). Avec un budget de 6 millions de dollars, le film a été projeté dans un nombre limité de salles en Californie en juin 2003 et a été un échec commercial retentissant, rapportant seulement 1 900 dollars lors de ses deux premières semaines. Les critiques ont été impitoyables : 24 % d’approbation sur Rotten Tomatoes et 9/100 sur Metacritic. Certains le qualifient de « Citizen Kane des mauvais films ». À la première, les spectateurs ont ri, et un journaliste a rapporté que beaucoup réclamaient leur argent.

Noté 24%, ce film est considéré par beaucoup comme le plus mauvais de tous les temps !

Le charme étrange de la narration ratée

Ironiquement, ce sont précisément ses défauts qui ont propulsé The Room au rang de film culte. Les incohérences scénaristiques et les dialogues absurdes - Johnny débutant presque toutes ses répliques par le célèbre « Oh, hi! » - ont fait le bonheur des spectateurs. Des sous-intrigues disparaissent mystérieusement, comme la révélation que Claudette a « définitivement un cancer du sein », jamais évoquée par la suite. Des scènes emblématiques, comme des hommes jouant au football en smoking dans une ruelle, apparaissent sans raison ni conséquence.

Ces bizarreries ont transformé le film en une source intarissable d’humour involontaire. Bien que Wiseau le présente comme un drame, de nombreux spectateurs le perçoivent comme une comédie. Le film inspire même The Disaster Artist, et un de ses co-scénaristes explique que sa popularité vient du fait qu’il « anéantit la distinction entre le bon et le mauvais » tout en apportant « tellement de joie ».