Elon Musk a lancé une vaste campagne sur les réseaux sociaux pour inciter ses millions d’abonnés à quitter Netflix, provoquant une forte turbulence en Bourse pour la plateforme de streaming. Sa cible ? Une série qu’il juge porteuse d’un message inapproprié pour les plus jeunes. L’appel au boycott relance par ailleurs ses prises de positions sur la culture et l’inclusivité dans les médias.

La polémique a débute lorsqu’Elon Musk, depuis le réseau social X (anciennement Twitter), a encouragé ses 227 millions d’abonnés à "annuler" leur abonnement Netflix, évoquant une dérive idéologique qu’il estime dangereuse. L’annonce, très partagée, a immédiatement été suivie d’une chute notable du cours de l’action du géant du divertissement, alimentant la rumeur d’un impact direct de ses propos sur les marchés financiers.

Elon Musk fait chuter Netflix en Bourse

Peu après son post, Netflix a enregistré une baisse de son cours en bourse, de l’ordre de quelques pourcents en une séance, un recul attribué par plusieurs analystes à l’influence médiatique du milliardaire sur ses abonnés et investisseurs. Selon Barron’s, l’action a perdu jusqu’à 2,9% suite à l’appel au désabonnement. Cette réaction s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée : Elon Musk avait lui-même affirmé, dans la foulée de cette controverse, avoir annulé son propre abonnement à Netflix, en proclamant publiquement :

Annulez Netflix pour la santé de vos enfants. - (Elon Musk)

Sa dénonciation vise avant tout ce qu’il qualifie d'"agenda woke" chez Netflix. Il a repris et partagé des critiques portant sur la présence de thèmes LGBTQ+ dans les programmes pour enfants, en affirmant notamment que la plateforme pousse des contenus pro-transgenres auprès d'un public jeune. Face à cela, Netflix n’a pas immédiatement répliqué, préférant garder le silence jusqu’à nouvel ordre. Des observateurs soulignent que le marché du streaming est déjà fragile, soumis à la concurrence et à des abonnés versatiles. Même si le mouvement de désabonnement reste pour le moment imité, le message public d’un acteur aussi influent qu'Elon Musk ravive la crainte d’un effet domino.

Une série animée dans le viseur d'Elon Musk

La principale cible des critiques est une série animée, désormais terminée, intitulée Dead End : Paranormal Park, dans laquelle un personnage adolescent se déclare transgenre. Elon Musk reproche à cette fiction de promouvoir une idéologie trans auprès de publics trop jeunes, en dénonçant ce qu’il perçoit comme une "propagande". Pourtant, plusieurs voix se sont élevées pour souligner que celle-ci avait souvent été saluée pour sa représentation inclusive et l’impact positif jugé auprès de certaines communautés. Le comédien prêtant sa voix à ce personnage, Zach Barack, a défendu l’œuvre, arguant qu’elle avait aidé de nombreux spectateurs. Le créateur Hamish Steele, pour sa part, a fait l’objet de harcèlement en ligne après ces débats, l’obligeant à s’éloigner temporairement des réseaux sociaux.

Ce nouvel épisode signé Elon Musk s’inscrit dans une tradition de provocations publiques. Il avait déjà critiqué Netflix par le passé, notamment en qualifiant ses contenus d'"impossible à regarder" à cause de ce qu’il appelait le "virus de l'esprit woke". Il a aussi, dans d’autres contextes, incité au boycott de plateformes, d’appareils ou de médias qu’il juge trop progressistes. Cette stratégie de confrontation idéologique par le biais d’appels publics à renoncer à des services placés sous les projecteurs mérite d’être observée de près. Quand un individu aussi médiatique s’en prend à une série et encourage plusieurs millions d’abonnés potentiels à le suivre, il est nécessaire de s'interroger sur l'impact réel de ce type de prises de parole.