Le Cinquième Élément : Accusations de Plagiat et Poursuites de 22,8 Millions d'Euros contre Luc Besson

Titre original : Ce film de SF culte serait un plagiat : son réalisateur a été poursuivi pour plus de 20 millions d'euros

Un classique du cinéma de science-fiction s’est retrouvé au cœur d’une polémique judiciaire. Accusé d’avoir emprunté sans autorisation des éléments d’une œuvre préexistante, son réalisateur a dû faire face à une plainte chiffrée à plus de 20 millions d’euros.

Le Cinquième Élément accusé de plagiat

Selon les plaignants, Le Cinquième Élément de Luc Besson reprenait des éléments essentiels — le titre, des décors, des personnages et certains choix graphiques ou scénaristiques — d’une célèbre saga de bandes dessinées intitulée L'Incal. En l’occurrence, Alejandro Jodorowsky et Jean Giraud (alias Moebius) ont poursuivi le réalisateur et la société de production. Moebius réclamait 13,1 millions d’euros au titre de concurrence déloyale, assortis de 9 millions de dommages et intérêts, tandis que Jodorowsky demandait près de 700 000 euros : soit un total de 22,8 millions d'euros.

Ce film de SF culte serait un plagiat : son réalisateur a été poursuivi pour plus de 20 millions d'euros

Le tribunal de grande instance a finalement débouté les plaignants en 2004, estimant que les similitudes ne portaient que sur des "fragments infimes de l’œuvre" invoquée et donc insuffisants pour établir un plagiat. Le réalisateur lui-même avait engagé une action contre ses accusateurs pour procédure abusive, mais celle-ci fut rejetée. Cette décision souligne la délicate frontière entre inspiration artistique et appropriation incontrôlée : les plaignants affirmaient que le cinéaste avait conceptualisé son film à partir d’un matériau déjà dessiné et scénarisé par eux, tandis que la justice a finalement retenu que les ressemblances invoquées ne suffisaient pas à caractériser un acte illicite.


Un oeuvre cinématographique majeure de la science-fiction

Le Cinquième Élément est un film de science-fiction coécrit et réalisé par Luc Besson et sorti en 1997. Le récit se déroule vers l’an 2263 : un être suprême incarné par une femme nommée Leeloo doit réunir quatre pierres représentant les éléments classiquement associés à la nature pour repousser une entité maléfique imminente. Le héros, un chauffeur de taxi dans un New York futuriste, est alors entraîné "malgré lui" dans cette mission essentielle pour la survie de l'humanité. Le film réunit un casting international : Bruce Willis incarne le chauffeur Korben Dallas, Milla Jovovich joue Leeloo, Gary Oldman tient le rôle de Zorg, Ian Holm incarne l’érudit Cornelius, et Chris Tucker apparaît comme animateur radio exubérant.

Ce film de SF culte serait un plagiat : son réalisateur a été poursuivi pour plus de 20 millions d'euros

Le budget était alors estimé à 96 millions de dollars, ce qui faisait de cette production l’une des plus coûteuses jamais réalisées en France à cette époque. Sur le plan commercial, le film fut un franc succès. Il engrangea plus de 260 millions de dollars au box-office mondial et attira 7,7 millions de spectateurs en France. Niveau récompenses, il remporta trois Césars (dont meilleur réalisateur, meilleure photographie et meilleurs décors) et fut également salué aux BAFTA pour ses effets visuels. Toutefois, l’accueil de la presse fut contrasté. Certains critiques regrettèrent un scénario trop simple et des personnages caricaturaux, tandis que d’autres saluèrent la richesse visuelle et l’inventivité formelle du film.

Par ailleurs, l’un des acteurs principaux, à savoir Gary Oldman, déclara publiquement qu’il ne supportait pas le film, affirmant avoir accepté le rôle en raison de dettes personnelles envers le réalisateur et sans avoir lu le scénario. Avec le temps, Le Cinquième Élément est devenu un objet de culte du cinéma de science-fiction français, souvent cité pour son audace visuelle et son style baroque, malgré ses faiblesses narratives. L’affaire judiciaire de plagiat ajoute aujourd’hui une tonalité critique à cette légende du septième art, en interrogeant la frontière entre hommage et contrefaçon dans la création artistique.