L’Entertainment Software Association a produit une nouvelle étude sur la relation des Américains à leurs jeux vidéo. Elle fait le point sur les dépenses des joueurs sur les dernières années, et confirme une tendance inquiétante…
L’industrie du jeu vidéo montre des signes d’essoufflement. Selon une étude récente de l'Entertainment Software Association, les dépenses des consommateurs dans le secteur sont en légère baisse, malgré un intérêt toujours fort pour les jeux. Ce ralentissement touche aussi bien les ventes de consoles que les jeux eux-mêmes, et commence à inquiéter les éditeurs, habitués à une croissance continue ces dernières années.
Un soufflet qui retombe après le COVID
En 2024, les dépenses liées au jeu vidéo ont reculé par rapport à l’année précédente. Le marché reste solide, mais l’élan observé durant les années post-Covid semble retomber. La baisse est particulièrement visible du côté du hardware, avec des ventes de consoles en déclin, alors que les accessoires et les jeux physiques peinent à maintenir leur niveau. Les consommateurs continuent de jouer, mais de manière plus prudente. "Les joueurs restent présents, mais ils dépensent moins et de façon plus ciblée", peut-on lire. Un changement de comportement qui pourrait pousser les éditeurs à revoir leurs plans.
Video games aren’t just for kids. 49% of Boomers and 36% of the Silent Generation play weekly, keeping their minds sharp through play.
— Entertainment Software Association (@theESA) August 21, 2025
This #NationalSeniorCitizensDay, we celebrate seniors proving play has no age limit.
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Le jeu portable tire son épingle... du jeu !
Le contenu numérique s'en sort le mieux, en particulier le mobile, qui représente désormais la plus grande part des revenus liés aux jeux vidéo. À cela s’ajoutent les services par abonnement, comme les pass mensuels donnant accès à des catalogues de jeux. Ce modèle, bien qu’encourageant à court terme, soulève des questions sur sa rentabilité à long terme. Les revenus publicitaires dans les jeux mobiles devraient passer de 6 millions de dollars en 2017 à 34 millions de dollars en 2027. Les microtransactions et les contenus additionnels restent une source de revenus importante, mais leur multiplication peut aussi nuire à l’image des jeux, surtout chez les joueurs les plus investis. De plus, le coût de développement des jeux “triple A” atteint des niveaux record, rendant les éditeurs plus frileux face à l’innovation.

Face à ce tableau contrasté, l’avenir du jeu vidéo semble plus incertain. Le secteur n’est pas en crise, mais il entre dans une période de transition où les choix stratégiques seront cruciaux. Les éditeurs vont devoir s’adapter à une réalité où la croissance n’est plus automatique, et où le rapport des joueurs à leurs dépenses évolue. Les éditeurs ne pourront plus se permettre de sortir un jeu dont ils ne sont pas sûrs de la qualité, le pouvoir d'achat qui baisse rend le consommateur plus exigeant que jamais !