En ce mois d’octobre 2025, une franchise parmi les plus anciennes et les plus iconiques de la science-fiction fait son grand retour dans les salles obscures avec pour tête d’affiche le non moins célèbre Jared Leto. J’ai eu l’infime honneur de découvrir Tron : Ares quelques jours avant sa sortie officielle au cinéma et j’en ai pris plein les mirettes, ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait à quel point Tron a révolutionné le 7e Art et surtout les effets spéciaux 11 ans avant Jurassic Park.
Tron ou la révolution "numérique" du cinéma
Sorti en 1982, Tron de Steven Lisberger a marqué un tournant majeur dans l’histoire du cinéma par son utilisation pionnière des images de synthèse. À une époque où les effets spéciaux étaient principalement réalisés à la main ou à l’aide de maquettes, le film a introduit un univers numérique presque entièrement conçu par ordinateur, une première à cette échelle. Bien que la technologie employée ait été rudimentaire comparée aux standards actuels, Tron a ouvert la voie à une nouvelle forme de narration visuelle, où le virtuel devient un espace de création à part entière. Cette audace technologique, d’abord perçue comme un pari risqué, a rapidement été reconnue comme une avancée visionnaire.
L’impact de Tron s’est prolongé bien au-delà de sa réception initiale, plutôt mitigée à sa sortie. Le film a inspiré toute une génération d’artistes, d’ingénieurs et de cinéastes à repousser les frontières du possible. Son influence se fait sentir dans des œuvres majeures comme Jurassic Park ou The Matrix, qui ont perfectionné l’intégration du numérique à l’action réelle. En introduisant l’idée qu’un monde informatique pouvait être aussi immersif et expressif que le monde physique, Tron a contribué à transformer durablement la grammaire visuelle du cinéma moderne. Ce long métrage est désormais considéré comme une œuvre fondatrice, à la croisée de l’art, de la science et de la technologie.

Je suis un enfant de la SF
J’ai grandi aux côtés de personnages tous plus cultes les uns que les autres, à commencer par le T-800 (Terminator), le xénomorphe (Alien), Robocop, les Jedi (Star Wars), le Predator et tant d’autres créés dans les années 80-90. Paradoxalement, je n’étais pas né ou alors pas encore en âge d’en profiter lorsque ces films ont chamboulé la science-fiction et le cinéma. Je ne me souviens plus de la première fois où j’ai vu Tron. J’étais jeune… c’est une évidence, mais je n’ai jamais pu mesurer l’impact du film réalisé et co-scénarisé par Steven Lisberger au-delà des évidences et des on-dit.
En 2010, pour la sortie de Tron : L’héritage, j’avais fait mes devoirs et revu Tron (1982). Aussi révolutionnaire qu’il fut, il accusait alors le poids des années. Je n’oserai jamais dire qu’il est kitsch tant il a apporté à la science-fiction, mais voir son univers reprendre vie trois décennies plus tard grâce aux effets visuels modernes m’avait alors transporté comme rarement auparavant dans un monde 100% fictionnel. La nostalgie étant l'un des principaux vecteurs de création au XXIe siècle, la résurrection de Tron était une évidence, et j’avais vraiment hâte de retourner au cœur de la Grille.

Je vais vous épargner une longue paraphrase du synopsis de Tron : Ares pour aller à ce qui est pour moi l’essentiel. Notre monde et celui numérique projeté pour la première fois en salles en 1982 fusionnent, et cela donne naissance à une audace que je constate trop rarement au cinéma. J’aime l’univers de Tron, ses néons flashys, sa musique crachée par un synthétiseur. J’aime aussi la capacité de la saga à faire peau neuve aussi bien thématiquement que techniquement sans pour autant renier ses origines, et à traverser les époques. La science-fiction n’a pas son pareil pour me divertir et Tron : Ares le fait avec un style visuel qui n’appartient qu’à lui.
Si voir Tron : Ares est une question de vie ou de mort pour vous (autant que pour moi), faites-le dans les meilleures conditions et donc au cinéma. Vous lui donnerez ainsi toutes ses chances et profiterez d’un univers pionnier de la science-fiction qui n’a aucun équivalent esthétique dans le 7e Art.