Dans le tunnel de sorties vidéoludiques que l’on vient de traverser, mon attention ne s’est pas portée sur Hades 2, mais sur un tout autre titre qui en reprend quelques mécaniques. Il y a quelques semaines, ce jeu vidéo m’avait fait de l’œil et j’avais hâte de jauger tout son potentiel. Au bout du compte, je n’ai pas été déçu : c’est une expérience hyper accrocheuse, à tel point que je n’ai pas vu le temps défiler. Je peux vous le dire : il a clairement sa place parmi les meilleurs jeux de 2025 !
Je ne sais pas si vous avez cette impression vous aussi, mais ce dernier tiers de l’année 2025 est particulièrement foisonnant en matière de jeux vidéo. Aussi bien du côté des productions à gros budget que des jeux indépendants, les sorties s’enchaînent. Difficile d’avoir l’audace de cracher dans la soupe, mais cette avalanche de lancements a tout de même un côté négatif tant elle accroît le risque de relayer certains titres au second plan. Même au sein de la communauté des jeux indépendants, on peut se faire de l’ombre. Eh non, ce n’est pas qu’un phénomène qu’on observe chez les AAA. En ce moment, alors que tout le monde à les yeux braqués sur Hollow Knight Silksong ou encore Hades 2, j’ai eu l’opportunité de me lancer dans une tout autre aventure, et je dois dire que j’avais hâte de savoir ce que ce jeu vidéo avait dans le ventre dans sa version complète.

Entraperçu dans les allées du Summer Game Fest où il était jouable et essayé à l’occasion de la publication d’une version de démonstration sur la plateforme Steam, ce jeu vidéo a concrétisé mes attentes… et les a même surpassées : aujourd’hui, je dois absolument vous parler de… — vous venez d’avoir un gros indice — Absolum ! Pour ce titre, on retrouve un trio de folie à la barre, et je peux vous dire que ce n’est pas une expression galvaudée. Déjà, Absolum peut compter sur un duo de choc, à savoir Dotemu et Guard Crush Games, dont on a pu attester du savoir-faire sur Streets of Rage 4, auquel s’est ajouté le studio de production Supamonks, auteur d’une direction artistique et d’une animation à tomber par terre. Ici, on a mélangé toute cette expertise du beat’em up en y ajoutant une dimension rogue-lite, genre qui fait fureur. Sur le papier, ça avait tout pour être une pépite… et, avec la version complète entre les mains, je peux vous garantir que c’est le cas !
Ce jeu vidéo m’a fait redécouvrir un genre, ça a été une expérience Absolum-ent fabuleuse !
Je crois que ça fait des années que je n’ai pas touché à un beat’em up dans la lignée des Streets of Rage et consorts, et je dois dire que Absolum m’a permis de renouer avec ce genre de la meilleure des façons ! Il faut dire qu’il a directement su me prendre par les sentiments en choisissant de ponctuer son idée de base — les combats à la sauce beat’em up à défilement horizontal — avec le principe du rogue-lite qui fait fureur, notamment grâce au succès de Hades et Hades 2. Toutefois, il y a de petites subtilités intéressantes qui font que Absolum ne se contente pas de singer le hit planétaire de Supergiant Games. La première chose que l’on peut souligner, c’est que, à la différence de Hades qui nous demande de choisir une arme bien particulière pour débuter notre run, Absolum nous laisse l’opportunité d’opter pour un personnage. Bien que le choix s'avère réduit au départ — Galandra ou Karl —, Absolum accroît les possibilités au fil de notre progression pour aboutir à un total de quatre protagonistes.

Entre chaque tentative de progression dans le mode Histoire, on peut ainsi effectuer une rotation ou persévérer avec le héros pour lequel on a eu un coup de coeur. D’ailleurs, plutôt que d’offrir une manière de jouer tel ou tel personnage, il est possible de débloquer de nouvelles Arcanas (et des techniques complémentaires) pour chacun d’eux. Concrètement, une Arcana est un pouvoir que l’on peut déclencher dans les combats lorsqu’on dispose de suffisamment de Mana. Pour étoffer la palette, rien de plus simple : à la fin d’une run, on récupère un montant de Splendeur déterminé en fonction de la distance parcourue, du nombre de dégâts engendrés et, parfois même, de l’Arcana que l’on a choisi pour notre run (l’une d’elle bénéficie d’un bonus de 25% de Splendeur). Bref, il y a plein de facteurs qui entrent en ligne de compte et permettent de grimper une échelle de niveaux qui s’accompagnent toujours d’une récompense (un fruit imprégné, une graine primordiale…). Toujours est-il que pour se renforcer, il y a pas mal de choses à avoir en tête comme dans tout bon rogue-lite qui se respecte, à l’image des cristaux qui servent à développer l’Arbre des Âmes.

Pour ce qui est de l’avancée lors de chaque run, elle est facilitée par un système de Rituels. Dans les faits, ça reprend les principes des Bienfaits octroyés par les Dieux dans Hades mais, là encore, il y a des subtilités. Contrairement aux titres de Supergiant Games, on emprunte l’une des voies possibles sans connaître la récompense qui nous attend une fois qu’on a terrassé les ennemis qui se trouvent le long du « couloir ». Mine de rien, ça ajoute un petit peu d’aléatoire, contrairement à Hades où l’on peut maximiser nos chances d’obtenir un bienfait à l’aide d’un objet offert par la divinité associée. Hormis ces petits détails, la formule reste la même et, à force de faire et refaire, on sent suffisamment la montée en puissance de notre quatuor de héros tout en gardant une difficulté bien dosée et équilibrée. Pour ma part, j’ai trouvé cette hybridation des genres très convaincante et aboutie. Plus le temps passe, plus on s’amuse de notre découverte du gameplay et des combinaisons qu’on peut créer à l’aide des Rituels. Bref, si vous êtes à la recherche d’un bon jeu d’action qui est capable de réveiller votre nostalgie des titres arcade et de l’ère 8 bits et 16 bits, vous pouvez y aller les yeux fermés !
Absolum m’a encore plus captivé que Hades 2, et vous pouvez même y jouer à deux en local !
Sincèrement, en matière de jeux vidéo indépendants, l’année 2025 ne cesse de me surprendre et Absolum fait clairement partie des grandes surprises et de mes coups de cœur, peut-être encore plus que Hades 2. Certes, le second volet de Supergiant Games est d’une qualité folle mais il manque ce petit côté surprenant, d’autant que, pour l’avoir découvert lors de son accès anticipé, la sortie de la version 1.0 il y a quelques jours n’a fait que me confirmer le titre était déjà on ne peut plus qualitatif en mai 2024. En tout cas, les deux titres ont beau être à la fois proches et éloignés sur certains aspects, notamment le système de combat, ils ont un point commun : j’ai enchaîné les runs sur Absolum comme j’ai répété inlassablement ma traque pour faire la peau à Chronos, et si je n’avais pas jeté un oeil à ma montre, je crois que j’y serai encore… Ce qui m’a fait oublié Hades 2 et ce qui m’a plu avec Absolum, c’est qu’on a un gameplay moins rapide et frénétique où on est inondé d’effets visuels. Comme on est dans des environnements plus étriqués, il demande davantage de précision — en particulier à cause de la 2D et de la vue de face —, de précaution et, surtout, une bonne maîtrise des enchaînements.

Car, oui, comme dans Streets of Rage, c’est la science du combo qui fait tout le sel d’un titre Absolum : on peut saisir les ennemis, les envoyer valser contre un mur à l’aide d’une succession d’attaques, les propulser dans les airs, rebondir dessus dans certains cas. Au bout d’un moment, on est capable de leur mettre la pression et de faire décoller le compteur de combos, et c’est particulièrement jouissif ! Si le gameplay du nouveau titre de Dotemu et Guard Crush Games est d’une grande qualité, on peut en dire autant de la direction artistique. D’un point de vue visuel, Absolum est un véritable bonbon tant la patte de Supamonks est une caresse sur la rétine. Bien sûr, ça n’engage que moi, mais j’ai trouvé l’esthétique fabuleuse et ai eu l'impression d’avoir sauté à pieds joints dans une bande-dessinée ou un comics. Que ce soit les décors, les designs des personnages ou l’animation des mouvements et des ennemis, on tient là un vrai petit bijou. Il suffit de jeter un œil aux expressions faciales des protagonistes et des monstres — les coups de poings des ? sont tordants — pour le comprendre.

Au bout du compte, je ressors très impressionné de cette découverte du jeu et il me suffit de revoir certaines images de mes runs pour avoir une folle envie de lancer le jeu. S’il y a bien un signe qui ne trompe pas sur la qualité d’un jeu vidéo, c’est bien celui-là ! Ce que j’en retiens, c’est qu’on a un système de progression limpide — on comprend facilement l’utilité des ressources, les objectifs à remplir à chaque run, etc. —, on a quatre personnages vraiment bien pensé avec des gameplay suffisamment bien construits pour qu’on ait envie de faire une rotation entre chacun et expérimenter de nouvelles combinaisons et, cerise sur le gâteau, il y a des petits événements qui viennent pimenter nos runs. Par exemple, on peut croiser des personnages non-joueurs qui nous parlent d’un endroit, d’un sujet particulier ou demandent un coup de main, ce qui ouvre la porte à des quêtes qui s’ajoutent à chaque parcours et viennent nous faire oublier la ligne droite du mode Histoire. Une idée assez maligne pour nous donner envie d’emprunter une voie plutôt qu’une autre et vient casser un peu le côté routinier du rogue-lite. D’ailleurs, pour briser la routine, vous avez aussi la possibilité de lancer le jeu en ligne, mais surtout en local à deux : chaque joueur choisit son personnage, et voilà ! Décidément, Absolum avait tous les arguments pour plaire et, avec moi, il a sacrément bien réussi son coup. Si vous n’avez pas peur de succomber, je ne peux que vous conseiller de tenter la version démonstration, disponible sur Steam.