Bien que cette année 2025 fut révélatrice pour le milieu du jeu vidéo, notamment en ce qui concerne les pépites indépendantes, certains spectateurs de l’industrie se rendent compte que le nombre de sorties de jeux augmente de plus en plus chaque année. Quelques-uns de ces observateurs y voient même la cause d’un problème récurrent dans le monde vidéoludique.
Rien qu’en 2025, le site SteamDB enregistre pour l'instant la sortie de plus de 14.600 jeux seulement sur la plateforme de Valve. Alors que l’année n’est pas encore finie, 2025 établira peut-être un record supérieur à celui de 2024 avec ses 18 624 jeux publiés sur Steam, et cela, sans compter les titres exclusives aux consoles ou autres arrivages sur d’autres plateformes (Gog, Itch.io…) et qui n’atterriront pas sur la boutique numérique du papa d'Half-Life.
Trop de bons jeux ?
Jason Schreier du média Bloomberg explique, dans un article publié en fin du mois de septembre 2025, que trop de bons jeux sortent avec peu de temps d’intervalle. Il y cite deux des plus grosses sorties de l’année, espacées de seulement 21 jours : Hollow Knight Silksong et Hades II parus les 4 et 25 septembre, en plus de nombreux autres jeux reconnus comme de nouveaux opus des licences de Borderlands, Dying Light ou Silent Hill qui sortent le même mois.


Le fait que trop de bons jeux soient créés aujourd’hui n’est pas un problème en soi, mais Schreier met l'accent sur le nombre de titres qui, lui, est bien trop important. Le marché est en effet noyé de propositions pour les joueurs, qui n’ont pas le temps ou l’argent nécessaire pour jouer à chacun des softs qui peuvent les intéresser. Ils doivent alors faire des choix, qui peuvent être influencés de plusieurs façons : les reviews, les retours des influenceurs/streamers, le nombre de personnes qui ont acheté ou joué au jeu… Toutes ces informations vont alors diriger le joueur vers la dernière sortie à la mode, à laquelle tout le monde s'est adonnée, et va délaisser les autres propositions qui étaient tout aussi intéressantes, mais moins médiatisées.
Vers une crise dans l’industrie du jeu vidéo ?
Toujours dans son article, Jason Schreier attribue cette inondation de nouveautés à un accès bien plus simple que par le passé à la création de jeux. Parmi les exemples les plus connus, Unreal Engine 5 et Unity sont parmi les meilleurs moteurs pour créer un jeu à partir de rien, et ils sont en partie gratuits. Les créateurs indépendants, et souvent seuls, doivent alors concourir sur le même marché que des studios comme Ubisoft ou Electronic Arts, qui emploient des milliers de personnes et bénéficient de budgets dignes de films hollywoodiens pour seulement la production d’un jeu. Schreier pense que retourner à une époque de limitation de l’accès au marché serait contreproductif pour la créativité de l’art qu’est le jeu vidéo.