La mini-série Les Disparues de la gare, diffusée depuis octobre 2025 sur Disney+, s’inspire de l’affaire non résolue des “disparues de Perpignan”. Trois décennies après, le dossier reste ouvert : si deux meurtriers ont été condamnés pour certaines des victimes, la disparition de la quatrième, Tatiana Andujar, demeure un mystère. Cependant, sa mère garde espoir car selon elle la sortie de la série “peut tout changer”
Une histoire vraie portée à l’écran
Présentée en ouverture du 27ᵉ Festival de la Fiction de La Rochelle, Les Disparues de la gare mêle intrigue policière et quête de justice. Elle retrace la traque d’un tueur présumé opérant près de la gare de Perpignan entre 1995 et 2001 suite à la disparition d’une adolescente et de trois meurtres de jeunes femmes. L'histoire suit à la fois les avancées d’une enquête se déroulant sur plusieurs décennies et le combat obstiné des familles, notamment celle de Tatiana Andujar, à laquelle Mélanie Doutey prête son visage dans la fiction. La scénariste Gaëlle Bellan explique avoir été inspirée par sa proximité avec la tragédie : "j’ai dormi devant cette même gare après avoir raté une correspondance". La réalisatrice Virginie Sauveur souligne que sans la mobilisation de la famille Andujar, "il n’y aurait pas eu de série parce que personne n’y serait allé".

Où en est l’enquête en 2025 ?
L’affaire dite des Meurtres de la gare de Perpignan comporte quatre victimes principales : Tatiana Andujar (portée disparue), Mokhtaria Chaïb, Marie-Hélène Gonzalez et Fatima Idrahou. Pour Mokhtaria et Marie-Hélène, Jacques Rançon a été reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2018 pour viols et meurtres. Pour Fatima, Marc Delpech a été condamné en 2004 à 30 ans de prison pour meurtre. Le seul mstère qui subsiste encore aujourd'hui deumeure la disparition de Tatiana : son corps n’a jamais été retrouvé et aucune condamnation ne lui est associée.
En 2025, le pôle cold-case de Nanterre relance l’affaire et diffuse un nouvel appel à témoins, trente ans après la disparition ayant eu lieu le 24 septembre 1995. Parmi les récentes investigations figure la garde à vue, non concluante, d’un beau-père d’amie de Tatiana, domicilié à proximité de la gare et ayant des antécédents d’agressions sexuelles. Comme le rappelle un spécialiste, sans corps il est difficile de lancer des analyses médico-légales, et les pistes peuvent rester stériles si de nouveaux témoins ne se manifestent pas. La mère de la jeune fille, Marie-Josée Garcia, évoque une enquête qui piétine : "Pendant plus d’un an, c’est le néant total », dit-elle à propos des réactions des autorités après la disparition de sa fille.

Elle regrette que certaines pistes (coupures de presse, roman esquissé autour d’un personnage ressemblant à Tatiana) n’aient pas été exploitées plus tôt. Toutefois, l’appel à témoins récent lui redonne espoir : "Cet espoir se renforce quand on voit des initiatives comme celle-ci, quand on nous annonce une garde à vue, quand on voit que le pôle se saisit de ce dossier". Avec la série, elle entend rappeler que "si quelqu’un en regardant les épisodes se souvient d’un détail, d’un comportement étrange à l’époque, cela peut tout changer". La série promet de donner une visibilité nouvelle à cette tragédie méconnue, tout en pressant les institutions de garder le dossier ouvert.