C’est l’heure du verdict pour Battlefield 6 ! Le 10 octobre prochain, le FPS d’Electronic Arts revient en grande pompe avec un épisode qui renoue avec l’âge d’or de la licence et qui compte bien nous en mettre plein la vue ! De notre côté, on a terminé la campagne solo et on a déjà passé des heures en multi. Après le cas compliqué de Battlefield 2042, est-ce que la série est vraiment de retour ?
Nous avons testé Battlefield 6 dans des conditions particulières. Pendant une semaine, Electronic Arts nous a donné accès à certains modes et cartes du multijoueur, à des heures précises. Nous n’avons donc pas eu le temps de débloquer tous les accessoires, gadgets et armes. Nous n’avons pas non plus eu accès au mode Portal en avance. Nous mettrons bientôt à jour cet article, une fois que nous aurons posé nos mains dessus. En revanche, nous avons eu tout le temps du monde pour terminer la campagne solo.
Battlefield 6, c’est l’épisode de la réconciliation pour Electronic Arts ! Après un Battlefield 2042 qui a connu un lancement très compliqué et qui a énervé les fans pour tout un tas de raisons, le titre se présente comme un opus assez nostalgique, qui a demandé l’effort de quatre studios et qui s’inspire beaucoup de BF3 et BF4. On retrouve notamment quatre classes comme à l’époque, des parties avec un maximum de 64 joueurs et une emphase sur la destruction de l’environnement. Évidemment, Battlefield 6 ne fait pas que piocher dans la boîte à souvenirs. Il marque aussi une certaine évolution de la série.
Tiens, j’ai envie de rejouer
Une évolution d’abord du côté du gameplay, qui s’affine ici grâce à plein de petits ajouts. On peut d’ailleurs dire sans trop se mouiller que Battlefield 6 propose le meilleur gameplay de la série, avec des sensations qui sont à la fois souples, réactives et addictives. C’est même difficile d’en attendre plus d’un jeu qui se veut “réaliste” et qui a des combats aussi ancrés dans le sol. En plus, le feeling des armes est top, avec un recul souvent assez marqué.
Mais ce qui nous a vraiment plu, c’est que le jeu nous permet toujours d’être en mouvement. C’est notamment grâce à une mécanique toute simple : la possibilité de courir accroupi. En fait, ça crée du liant entre la position “debout” et “baissée”, et Dieu sait que dans Battlefield on a besoin de s’enfuir et de rester à couvert. En plus, cette nouveauté ne remplace pas la glissade. Par défaut, pour faire un slide, il faut appuyer deux fois sur la touche pour s’accroupir pendant un sprint, et si on appuie qu’une fois, on se baisse et on continue sa course en allant un tout petit peu moins vite. C’est un coup de main à prendre, mais c’est super d’avoir les deux options. Par ailleurs, si vous voulez pas appuyer deux fois pour faire une glissade, il y a une option pour glisser directement après un sprint.

À côté de ça, il y a désormais une sorte de plongeon pour passer de “debout” à “à plat ventre” ; on peut viser à 360° quand on est au sol ; on peut aussi jeter un coup d’oeil près d’un rebord et, dans ce cas, poser son arme pour tirer en restant à couvert. Et il y a aussi cette mécanique qui permet de traîner au sol un collègue qui a besoin d’une réanimation (c’est d’ailleurs super pour l’immersion). Au final, pour ce qui est du cœur du gameplay, Battlefield 6 améliore tout ce que proposait Battlefield 2042, et si vous vous amusez à passer de l’un à l’autre, vous sentirez tout de suite la différence. Pour l’anecdote, BF6 se débarrasse juste du sprint tactique, cette “super course” qui permet d’aller encore plus vite que le sprint de base, mais ça nous a pas du tout manqué.
Pour les véhicules, finalement comme pour le gameplay d’infanterie, Battlefield 6 trouve un très bon équilibre entre quelque chose de réaliste et de fun. Les blindés sont certes lourds, mais qu’est-ce que c’est satisfaisant d’envoyer un pruneau dans un char ennemi ou d’enchaîner les exécutions à la mitrailleuse. Par contre, à cause des conditions de test, on n’a pas fait beaucoup de tours en avion et en hélicoptère. On peut toutefois vous dire avec certitude que c’est toujours exigeant à manier. EA a d'ailleurs ajouté une aide pour l’hélico. Dans les options, vous pouvez cocher une case pour que l’engin plane automatiquement quand vous touchez à rien.


Attention, Expansion !
Maintenant, faut qu’on parle du contenu, et d’abord du multi ! Vous l’aurez compris, après Battlefield 2042, BF6 revient à une échelle plus mesurée avec des combats à 64 joueurs maximum. On oublie donc les maps gigantesques et on se concentre sur des espaces de jeu plus restreints, avec une appétence assez prononcée pour les décors urbains avec des bâtiments partout. Pour le coup, c’est du 50/50 : sur les 8 cartes grande échelle du lancement (la neuvième est strictement close quarters), 4 proposent des environnements très ouverts, qu’on est en droit d’attendre d’un Battlefield, et 4 sont “en ville” (avec moitié moins de véhicules à dispo). C’est quelque chose qui pourra surprendre les puristes, mais ça apporte une vraie variété aux sessions, et ça aide en plus à mettre en valeur la destruction de l’environnement. Au global, les maps de Battlefield 6 nous ont vraiment convaincu. Chacune offre sa propre ambiance et sa propre philosophie de level design.
Du côté des modes, comme d’habitude, Battlefield 6 propose à la fois des affrontements à grande échelle et du combat rapproché. On retrouve les traditionnels Conquête, Percée, Ruée, Domination, Matchs à mort et Roi de la colline, avec un petit nouveau qu'il ne faut pas sous-estimer : Expansion. C’est un mode qui reprend les bases de Conquête, avec plusieurs zones à capturer sur une grande map et un compteur de points. Mais faut noter trois différences : ça se déroule en 3 manches ; dès qu’une équipe contrôle la majorité des zones, l’adversaire arrête de marquer des points ; quand on passe à une autre manche, une zone de capture disparaît de la carte. C’est donc un mode où il faut savoir être offensif, revoir sa stratégie si nécessaire et où il peut y avoir pas mal de suspense. Bref, à nos yeux, c’est vraiment un bel ajout.
"Pour mon prochain tour, je vais faire disparaître le point F !" (mode Expansion)


Pour le reste, Conquête incarne toujours l’expérience Battlefield “par excellence”, et pour les modes dédiés au combat rapproché, ça reste sympa si vous voulez une grosse dose d’action sans véhicule, mais de notre côté, c’est pas ce qu’on retiendra. Par contre, en Percée et en Ruée (deux modes où une équipe doit attaquer et l’autre défendre une succession de points et de zones), on a relevé des soucis assez préoccupants. Sur certaines maps, c’est une vraie boucherie à cause de lignes de front beaucoup trop dégagées. À l’inverse, dans d’autres cas, c’était le bordel parce qu’on était 20 à protéger une zone entre quatre murs. On a aussi eu des cas où la défense avait beaucoup trop de blindés, et c’était quasiment impossible de capturer quoi que ce soit.
Clairement, le système de zones de combat d’Electronic Arts a ses limites. En gros, pour alimenter ses modes de jeu, Battlefield 6 va prendre ses grandes cartes et “zoomer” dessus. Un point d’intérêt en Conquête peut par exemple devenir une carte entière en Match à mort. Sauf qu’on peut pas tout avoir, et il y a des champs de bataille qui se prêtent pas à certains modes (en tout cas en l’état). On espère qu’EA fera quelque chose, et on aimerait bien qu’ils règlent aussi la portée du fusil à pompe, qui est encore légèrement abusé. Par ailleurs, c’est le seul gros problème d’équilibrage qu’on a noté du côté des armes. Notez qu’au lancement, BF6 embarque une cinquantaine d’armes et un nombre assez conséquent d’accessoires pour les personnaliser.

Je suis un, Ingénieur, un, Éclaireur…
Malgré ces petits problèmes, on a toujours lancé le multi de Battlefield 6 avec plaisir ! Le gameplay est excellent - ça, on vous l’a déjà dit -, et surtout, le retour des classes traditionnelles redonne aussi de la valeur aux différents rôles qu’on peut jouer. Pour rappel, il y a 4 classes ici : Assaut (le bourrin de la bande) ; Ingénieur (celui qui répare les véhicules) ; Soutien (le médecin) et Éclaireur (celui qui a un sniper et qui peut repérer des adversaires au loin). Comme avant, chaque membre du casting a des gadgets qui lui sont propres et qui ne peuvent pas être équipés par quelqu’un d’autre. L’Assaut a le droit à des échelles dépliables ; L’Ingénieur possède toute une ribambelle de lances-roquettes ; Le Soutien peut déployer une petite barrière pour se protéger des tirs adverses ; etc. On va pas vous faire toute la liste, mais il y a du choix et quelques nouveautés très cool.
Comme dans Battlefield 2042, Electronic Arts vous laisse choisir l’arme que vous voulez peu importe la classe. Sachez cependant que si vous optez pour l’arme “émblématique” du personnage (un fusil d’assaut pour l’Assaut, un pistolet mitrailleur pour l’Ingénieur, etc) vous aurez le droit à un bonus. Par exemple, avec son pétoire de légende, l’Assaut dégaine plus rapidement et tire plus vite après un sprint. Mais si vous voulez vraiment vous la jouer “old-school”, Battlefield 6 propose aussi une playlist où les armes sont verrouillées par classe.
Dans tous les cas, on est très content de revoir ce système de classes ! C’est quelque chose qui est franchement indissociable de Battlefield et qui marche encore très bien aujourd’hui, surtout quand on joue à plusieurs et qu’on élabore des stratégies en fonction des compétences de chacun. Et puis, il y a pas de rôle qui surpasse un autre : pour être efficace, faut jouer un maximum ensemble.

Toujours là-dessus, Battlefield 6 ajoute un truc qu’il faut évoquer : le parcours tactique. C’est en gros un système de sous-classe. Il y en a pour l’instant deux par classe principale. Par exemple, pour l’Assaut, il y a Incursion et Avant-garde, et passer de l’un à l’autre fera changer des bonus qui s’activent à mesure que vous marquez des points en jeu. C’est pas une révolution, mais ça peut orienter votre façon de jouer. Pour reprendre l’exemple de l’Assaut, Incursion est une approche plus frontale, avec une grenade en plus et un rechargement 15% plus rapide sur certaines armes. Avant-Garde, de son côté, se veut plus safe. La santé se régénère ici 50% plus vite et les dégâts de chute sont réduits.
D’ailleurs, ces sous-classes, elles sont pas dispo d’emblée ! En marge d’un système de progression classique, avec un niveau pour votre personnage et un niveau de maîtrise pour chaque arme, BF6 Battlefield 6 embarque tout un système de défis. Il faudra forcément passer par là si vous voulez les autres parcours tactiques, mais aussi certaines armes, gadgets et divers skins. Dans l’ensemble, les conditions à réunir pour réussir ces défis ne nous ont pas paru délirants, mais ils demandent quand même de s’investir pas mal.


Un tour en campagne
On a déjà beaucoup parlé du multi, mais la campagne, ça vaut quoi ? On va aller droit au but : on a passé un bon moment mais sans plus. L’aventure est plutôt bien rythmée, avec 9 missions pour 5-6 heures de jeu, mais comme souvent avec ce genre de mode, les développeurs ont tellement peur qu’on s’ennuie qu'ils survolent les enjeux et les personnages. On a donc eu l’impression d’être trimballé aux quatre coins du globe avec des motivations finalement assez abstraites, voire clichés. Pour la forme, on peut quand même vous dire qu’on incarne à tour de rôle les membres de la “Dague 1-3”, une unité d’élite américaine qui s’est juré d’arrêter la Pax Armata, une société militaire privée.
Alors c’est sûr qu’on a le droit à des situations et des environnements variés (Gibraltar, New York, Le Caire, de jour, de nuit, à pied, en véhicule, etc) et c’est très bien, mais au global, ça manque d’âme. Le solo de Battlefield 6 accuse en plus quelques phases de tir un peu longuettes et surtout une IA vraiment pas terrible, pour ne pas dire nulle. Les adversaires sont souvent à découvert, il y a pas grand chose de crédible dans leur comportement et ils n’arrivent pas à générer des combats intéressants (ça semble d’ailleurs être la même intelligence artificielle qui s'invite en ligne pour remplir les parties). Après, comme on vous le disait plus haut, on n’a pas passé un mauvais moment non plus. La campagne reste un chouette moyen de découvrir l’univers et les mécaniques de base du jeu. Surtout qu’il y a des skins à débloquer pour le multi, via des collectables et d'autres défis.

“Ça tourne !”
Avant de vous quitter, on ne pouvait pas ne pas parler de la technique. Donc oui, Battlefield 6 a des graphismes très très solides, et que ce soit sur PC ou PS5, ça tourne du feu de Dieu. C’est détaillé, les éclairages sont top, et tout ce qui est explosion, effet de fumée et poussière, ça marche vraiment bien (sans oublier tout le boulot sur le sound design). Dans l’ensemble, Battlefield 6 sait se montrer franchement impressionnant, et quand ça pète dans tous les sens et qu’on se lance dans une sorte “d’élan de bravoure”, ben ça crée des moments marquants. On a juste noté quelques petits bugs de collision et d’affichage, du genre un score qui ne voulait pas apparaître correctement. On a aussi rencontré une fois un bug où des cônes noirs jaillissaient du centre de l’écran, quelque chose qu’on avait déjà eu pendant la bêta.
Bien sûr, qui dit technique dit aussi destruction du décor, surtout avec cet épisode. Et là-dessus, faut qu’on soit clair sur un point : les niveaux de Battlefield 6 sont pas destructibles à 100%, que ce soit en solo ou en multi. La promo du jeu laissait entrevoir un truc très poussé de ce côté-là, et c’est en effet mieux que dans les derniers volets. Au final, c’est quelque chose d’assez secondaire, et en fonction des cartes et de l’avancée de la partie, on peut même complètement oublier que c’est là.
Après, c’est pas un drame, et on comprend que les développeurs n’avaient pas envie de voir leurs maps et leurs level design réduits en champ de ruines. Mais ce sera sans doute une déception pour pas mal de monde. Pendant les premières heures, il y a souvent un petit goût amer qui revient, du genre "ah je peux pas casser ça, ça non plus". Bref, la destruction du décor ajoute au spectacle, ça c’est certain, mais pour la dimension tactique de la chose, on repassera, même si on a quand même relevé quelques trucs exploitables.
Conclusion
Points forts
- Un gameplay tout simplement excellent
- Cartes de lancement très convaincantes
- Visuels et sound design de haute volée
- Le retour des 4 classes traditionnelles
- Le mode Expansion, un très bel ajout
- Certains nouveaux gadgets
Points faibles
- Des problèmes d’équilibrage en Ruée et en Percée
- Une IA qui tire le solo vers le bas
- La portée du fusil à pompe
Note de la rédaction
Battlefield 6 marque bel et bien un retour en force pour la série ! C’est un épisode certes nostalgique dans son approche mais qui affine sa formule d’une façon assez impressionnante, notamment grâce à un gameplay et des graphismes qui font simplement des merveilles (surtout en multijoueur). Jouer à cet opus s’est révélé être une expérience prenante et addictive, même si on a été un peu déçu par le solo. Pour tout vous dire, après ce test, on a qu’une hâte : retourner sur le champ de bataille. Et ça, ça veut tout dire, non ?