Si le nouvel épisode horrifique de cette licence culte conserve son atmosphère envoûtante et introduit une nouveauté appréciable, la magie des premiers volets peine à revenir, laissant entre nos mains le volet le moins abouti de la saga.

Little Nightmares : un univers séduisant pour des défauts persistants

Atmosphère “spooky”, personnages dessinés à la manière de ceux de Tim Burton, contes macabres sur des enfants perdus... rien de tel qu’un épisode de Little Nightmares pour célébrer l’automne et tout ce qui l’accompagne : films de tueurs en série, retour de la saga Twilight sur les écrans pour des millions de spectratrices, jeux d’épouvante et, plus généralement, tout ce qui inspire la saison d'Halloween. En 2017, Little Nightmares fut une belle surprise, premier grand projet du studio Tarsier, séduisant par son esthétique soignée, son ambiance étrange et son personnage principal, Six, une frêle héroïne en ciré jaune. L’aventure, courte mais efficace, mêle infiltration, énigmes simples et exploration d’un navire inquiétant. L’univers, les ennemis grotesques et la narration implicite séduisent, même si le jeu souffre de mécaniques de gameplay perfectibles, d’un level design parfois maladroit et d’un manque de clarté dans certaines situations. Deux épisodes plus tard, ces mêmes défauts persistent, accompagnés de ceux d’un Little Nightmares 2 déjà bien plus bancal.

Coopération bienvenue, magie absente

Repris par Supermassive Games, les créateurs de la plupart des films d’horreur interactifs que vous connaissez (à l'instar d'Until Dawn et The Quarry, pour ne citer qu'eux), Little Nightmares 3 suit Low et Alone, deux enfants piégés dans le terrifiant monde du Nulle-Part, qui doivent unir leurs forces pour tenter d’en sortir vivants. Pour la première fois dans la saga, le jeu propose une coopération en ligne à deux joueurs, ou un mode solo avec une IA. Une nouveauté qui apporte un regain d’intérêt certain à la franchise, même si l’un des deux personnages apparaît nettement plus anecdotique dans la résolution des énigmes. Le jeu repose aussi naturellement sur l’exploration et l’entraide, chaque personnage disposant d’outils uniques (arc pour Low, clé à molette pour Alone) pour surmonter les obstacles, manipuler l’environnement ou se défendre contre les monstres appelés Résidents. L’aventure propose une atmosphère poétique, des environnements plus ou moins variés et hostiles, mais aussi des visuels extrêmement sombres, rendant parfois plus difficile la détection des zones interactives que l’évitement des monstres. La narration silencieuse, elle, continue de mettre l’accent sur l’amitié, la peur et les traumatismes. Bref, rien de nouveau sous le soleil.

Si retrouver cet univers de petites atrocités mignonnes me fait indéniablement plaisir, les monstres emblématiques des épisodes précédents restent des fantômes du passé et la magie manque de substance. Little Nightmares III n’est pas fondamentalement mauvais, mais il n’apporte rien de vraiment neuf ou attractif pour ceux ayant déjà joué aux précédents volets, et constitue probablement l’épisode le moins mémorable de la saga. L’histoire est faible, le level design répétitif, et les puzzles contextuels trop simples pour enthousiasmer. La progression linéaire, les sauts de plateforme et les cache-cache façon die & retry prennent le pas sur les moments de tension qui faisaient le charme du premier épisode. Même purement esthétiquement, ce troisième chapitre et en deçà des espérances.

• Si vous souhaitez tenter un bout de l'aventure avant de vous jeter à l'eau, notez qu'une démo du jeu est diponible sur Steam.

L'espoir n'est pas perdu...

Vous serez sans doute plus tentés d’attendre Reanimal, le prochain jeu des créateurs originaux de Little Nightmares, prévu pour 2026. On y incarnera un frère et une sœur cherchant à sauver leurs amis disparus tout en tentant de s’échapper d’une île cauchemardesque remplie de secrets. Le jeu sera lui aussi jouable en solo ou en coopération, en ligne ou en local, et promet une aventure plus originale et atypique. A suivre !