Une nouvelle adaptation de ce célèbre roman dystopique de Stephen King promet de captiver les spectateurs en s’éloignant significativement de la conclusion sombre et nihiliste imaginée initialement. Alors que ce type de modification soulève souvent l’inquiétude des puristes, le maître de l’horreur lui-même a donné sa bénédiction inattendue, saluant le travail de l’équipe de production et du réalisateur.
Le réalisateur Edgar Wright, connu pour son catalogue de comédies malicieuses et astucieuses (comme Scott Pilgrim vs The World), s’attaque à un monument de la littérature sombre : le roman The Running Man de Stephen King. Cette œuvre, publiée en 1982 sous le pseudonyme de Richard Bachman, dépeint un futur impitoyable où les concurrents d'une compétition télévisée mortelle se battent pour survivre. Cependant, l'une des décisions les plus audacieuses de cette production à venir concerne la modification majeure de la finale du livre, un changement qui a reçu l'approbation enthousiaste de l'écrivain légendaire.
Un virage inévitable face à une conclusion désespérée
La fin originale du roman est d'une noirceur absolue, reflétant le ton sévère du conte futuriste. Le protagoniste, Ben Richards, incarné par Glen Powell dans la nouvelle mouture, découvre la mort de sa femme et de sa fille, pour qui il avait rejoint la compétition Running Man afin de les tirer des bidonvilles. N’ayant plus rien à perdre, Richards effectue alors un acte de défi ultime en faisant s’écraser un avion sur le Games Network, le réseau qui produit ce jeu télévisé meurtrier, s'ôtant la vie et celle de ses oppresseurs. Ce dénouement, qualifié d’épique mais également "écrasant pour l'âme" (soul-crushing en anglais), était inenvisageable pour Wright.
Le cinéaste a expliqué que dès le départ, il était établi que la fin du roman ne serait pas transposée « exactement de cette manière » dans l'adaptation. Stephen King était conscient de cette intention avant même d’avoir lu le script. Heureusement, oser altérer un classique de King s’est avéré payant. Le réalisateur a rapporté le retour positif de l’auteur lors d'un enretien à Film Stories: « Et quand il a répondu par courriel, il a dit : ‘J’étais très curieux de savoir comment vous alliez aborder la fin, et je pense que vous avez fait un excellent travail.’ J’en étais donc très heureux ».
L’héritage d’une dystopie revisitée
Ce projet dystopique s'accompagne d’une pression supplémentaire, étant donné que l'histoire a déjà été portée à l'écran en 1987 dans un film mettant en vedette Arnold Schwarzenegger. Bien que cette version antérieure s'éloignait déjà considérablement du texte initial de King, elle a marqué l'imaginaire collectif. La nouvelle équipe a néanmoins reçu un soutien de taille : le réalisateur Edgar Wright et l’acteur principal Glen Powell ont obtenu l’aval de la star du film de 1987. Powell a ainsi raconté avoir passé un appel à l’icône du cinéma d’action, qui leur a donné sa "bénédiction totale".

L'héritage de Schwarzenegger est d'ailleurs manifeste dans la bande-annonce de la nouvelle œuvre, où il apparaît sous la forme d'un président imprimé sur un billet de banque. L’œuvre, qui compte également Josh Brolin parmi les talents impliqués, est attendue dans les salles obscures le 7 novembre 2025, et promet de redéfinir cette sombre course futuriste.