SI vous avez joué à ce jeu sorti en 1989, vous avez dû entendre les cris des ennemis que vous avez tués. Une rumeur terrifiante est alors apparu : et si ces cris venaient directement de véritables condamnés à mort ?
Depuis plus de dix ans, une étrange rumeur hante les joueurs de Golden Axe, le beat’em up de Sega sorti en 1989. Selon certaines versions, les cris et grognements de ses héros proviendraient de véritables condamnés à mort enregistrés avant leur exécution. Une légende urbaine glaçante, qui aurait presque pu coller à l’ambiance violente et macabre du jeu… si elle n’était pas aussi improbable.
Une rumeur terrifiante
Tout porte à croire que cette histoire n’est apparue qu’au début des années 2010, sans la moindre preuve concrète. Elle a circulé sur des blogs, forums et podcasts avant d’être reprise comme un “fun fact” par des internautes peu regardants. Le YouTuber The Gaming Historian aurait été le premier à la mentionner, tout en exprimant ses doutes. Croire à cette théorie impliquerait pourtant une série d’absurdités : SEGA, société japonaise, aurait envoyé une équipe enregistrer des prisonniers américains pour des cris de douleur pixelisés ? Ou bien une prison aurait vendu de tels enregistrements “au cas où quelqu’un les voudrait” ?
Cette fascination pour le sordide n’est pas nouvelle. Les légendes urbaines aiment associer la mort et la culture populaire. “Criminels déviants ! Peine capitale ! Doublage secret !” : tout y est pour nourrir l’imaginaire collectif. Mais derrière cette histoire sensationnaliste se cache en réalité une explication bien plus terre à terre… et plus intéressante.
Hollywood plutot que le couloir de la mort
En étudiant les sons du jeu, plusieurs passionnés ont retrouvé leur véritable origine. Certains cris viennent directement de Conan le Barbare (1982), notamment ceux des ennemis empalés ou assommés par le héros de Schwarzenegger. D’autres échantillons proviennent de Rambo: First Blood (1982), où la voix de David Caruso réapparaît lorsqu’un ennemi meurt dans Golden Axe.

Plus récemment, des fans ont identifié des extraits tirés du film Un Américain à Londres, dont le cri d’une vendeuse paniquée repris pour les villageoises en détresse du jeu. SEGA, comme de nombreux studios de l’époque, se contentait de piocher dans des bibliothèques sonores ou d’enregistrer directement des passages de films — une pratique courante avant la démocratisation du doublage professionnel. Ce petit scandale d’époque a d’ailleurs une suite : le second volet, Golden Axe: The Revenge of Death Adder, utilise à son tour des voix tirées de Grace Jones dans Conan le Conquérant ou encore de Qui veut la peau de Roger Rabbit. Une vraie caverne d’Ali Baba sonore où l’hommage frôle parfois le plagiat.