Quentin Tarantino encense "Night Watch" en le comparant à "Le Seigneur des Anneaux" : un succès marquant du cinéma fantastique russe

Titre original : “Grandiose” Quentin Tarantino n’a pas peur des mots : il compare ce film fantastique à la saga Le Seigneur des Anneaux

Il n’en fallait pas plus pour que le cinéphile le plus exubérant d’Hollywood s’enflamme. Lorsqu’un film venu de l’Est a croisé sa route, Quentin Tarantino y a vu un véritable choc de cinéma, digne des plus grandes sagas épiques de notre époque. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il l’ait comparé à Le Seigneur des Anneaux…

En tant que passionné inconditionnel du 7ᵉ art, Quentin Tarantino ne tarit jamais d’éloges lorsqu’un film l’emporte. Mais lorsqu’il affirme de Night Watch (en russe Nochnoi Dozor) qu’il pourrait devenir pour la Russie ce que Le Seigneur des Anneaux fut pour le cinéma occidental, il s’agit d’un compliment exceptionnel à l’égard d’un film qui, sorti en 2004, a chamboulé les codes du fantastique russe.

Quand Tarantino s’enflamme pour le “Seigneur des Anneaux russe”

En 2004, Tarantino confiait dans une interview qu’il voyait en Night Watch “un grandiose épopée russe, l’équivalent du Seigneur des Anneaux pour la Russie”. Une comparaison ambitieuse, mais pas dénuée de sens. Adapté du roman culte de Sergueï Loukianenko, le film du réalisateur Bekmambetov proposait une mythologie dense et visuellement renversante, ancrée dans une Moscou moderne gangrenée par un conflit ancestral entre les forces de la Lumière et celles des Ténèbres.

“Grandiose” Quentin Tarantino n’a pas peur des mots : il compare ce film fantastique à la saga Le Seigneur des Anneaux

Avec un budget modeste d’environ 4 millions de dollars, Night Watch a provoqué un séisme dans son pays : il est devenu le plus gros succès de l’histoire du box-office russe à sa sortie, engrangeant plus de 16 millions de dollars sur son territoire et près de 50 millions dans le monde. Pour un film fantastique russe, c’était une première.

Tarantino, alors président du jury du Festival de Cannes, avait pu le découvrir avant sa sortie internationale et fut conquis par sa mise en scène nerveuse et son ambition visuelle, rappelant selon lui les grandes fresques hollywoodiennes de fantasy.

“Grandiose” Quentin Tarantino n’a pas peur des mots : il compare ce film fantastique à la saga Le Seigneur des Anneaux

Un pari visuel audacieux… et un succès contrasté à l’international

Night Watch raconte l’histoire d’Anton Gorodezki (Konstantin Khabenskiy), un agent de la Lumière chargé de surveiller les créatures obscures qui menacent l’équilibre entre bien et mal. Vampires, prophéties, métamorphes… Bekmambetov livre un univers foisonnant, porté par des effets spéciaux novateurs pour l’époque et un montage clippé ultra stylisé.

“Grandiose” Quentin Tarantino n’a pas peur des mots : il compare ce film fantastique à la saga Le Seigneur des Anneaux

Si le film a fasciné Tarantino pour son esthétique gothique et ses trouvailles visuelles, les critiques occidentales se sont montrées plus partagées. Sur Rotten Tomatoes, Night Watch affiche 59 % d’avis positifs, tandis que sur AlloCiné, il obtient une moyenne de 2.9/5. La presse salue sa créativité et son énergie, mais pointe une intrigue parfois confuse.

Deux ans plus tard, la suite Day Watch tente de prolonger la légende, sans atteindre le même impact. La trilogie prévue fut finalement abandonnée. Pourtant, Night Watch reste une œuvre culte : un témoin de l’audace visuelle d’un cinéma russe qui, l’espace d’un instant, fit rêver Quentin Tarantino.