Ninja Gaiden 4 : Retour du Dragon Noir en Cyberpunk avec un Gameplay Énergique mais des Environnements Répétitifs

Titre original : Test du jeu Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

11 ans après Yaiba : Ninja Gaiden Z, la célèbre franchise de jeux d’action est de retour avec un nouvel épisode inédit en 3D. Si Ninja Gaiden 2 Black et Ninja Gaiden Ragebound n’ont pas étanché votre soif de violence en 2025, sachez que ce quatrième épisode canonique de la saga (depuis son reboot de 2004) va faire pleuvoir le sang ! Dans les entrailles d’un Tokyo maudit où l’orage gronde aussi fort que les démons, l’éclaircie se fait attendre…

Conditions du test

Le code de Ninja Gaiden 4 a été envoyé par Microsoft France. Nous avons fait le jeu sur Xbox Series X et ROG Xbox Ally X. Nous l’avons terminé en difficulté “Normale” en 14 heures (en prenant le temps d’explorer et de faire des quêtes annexes). Nous avons également fait quelques missions en "Difficile".

Ninja Sonic !

Dans un futur proche, une pluie diluvienne surnaturelle s’abat sur Tokyo. Du genre à submerger des quartiers entiers et à faire venir des démons. Suite à l’échec de la résurrection du Dragon noir, la ville bourrée de néons n’est désormais habitée que par des âmes maudites. Alors que l’Ordre du Dragon divin s’organise pour repousser les créatures infernales, le Clan du Corbeau envoie un jeune ninja prodige – Yakumo – pour tuer la seule prêtresse capable de ressusciter le Dragon noir. Cependant, le surdoué du Takeminakata se laisse convaincre de la libérer des geôles de l’OdD afin d’en finir une fois pour toutes avec le Dragon noir et les monstres qui envahissent Tokyo.

L'escouade de choc qui va tenter d'en finir avec le Dragon noir.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Vous l’aurez deviné en lisant le pitch, le terrain de jeu de ce nouveau volet est Tokyo, dans une version plus cyberpunk que ce que l’on a l’habitude de voir dans les Ninja Gaiden. Soyons clairs, ceux qui avaient apprécié la variété des décors des deux productions d'Itgaki regretteront le manque de diversité des lieux à visiter. Ninja Gaiden 4 est beaucoup plus proche d’un Ninja Gaiden 3 – avec ses cités ravagées, ses cavernes grisâtres et ses bases futuristes aseptisées – que d’un Ninja Gaiden 2 où l’on voyait du pays… et des palettes de couleur vraiment différentes. Dommage.

Tranchez, vous êtes filmé !

Ninja Gaiden 4 intègre un mode photo donnant la possibilité d’immortaliser ses moments de bravoure. Il est sans fioriture, mais c’est toujours bien de le voir disponible au lancement.

Dans ses grandes lignes, la production de PlatinumGames ne change pas la formule de base de ses prédécesseurs. Véritable beat them all 3D à l’ancienne, c’est-à-dire sans élément de monde ouvert ni de RPG-isation poussée autre que quelques bagues à équiper, il demande de découper tous les ennemis qui vous passent sous la main grâce à une multitude de combos. Chacun des 19 chapitres se termine par une note calculée grâce aux points gagnés, ce qui poussera les plus acharnés à débloquer le sacro-saint “Maître Ninja” convoité.

Les environnements manquent de variété.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Malgré tout, cet épisode essaye de moderniser la proposition en insufflant plus de plates-formes à une level design somme toute basique. Certes, comme à l’accoutumée, le héros peut sauter, courir sur les murs ou encore rebondir entre deux parois. Néanmoins, Yakumo a la capacité de se suspendre par l’intermédiaire de son grappin, glisser au sol (à la façon de Sam Gideon de Vanquish), grinder sur des rails, planer dans les courants d’air, mais aussi surfer à pleine vitesse sur les courants d’eau. La classe, non ?

Un p'tit rail, et ça repart !

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Il y a de multiples séquences nécessitant de bons réflexes afin de bien réagir face aux obstacles qui se dressent devant nous. Ces scènes sur rails, dans tous les sens du terme, rappellent celles des jeux Sonic et quand des failles dimensionnelles s’invitent à la fête, c’est Ratchet and Clank : Rift Apart qui vient à l’esprit. Même s’ils sont amusants, ces passages sont sans grand intérêt. Déjà, ils sont trop simples et demandent souvent de spammer RB bêtement. Ensuite, la caméra automatique n’aide pas toujours le joueur. Enfin, ils manquent d’inventivité sur la longueur. Heureusement, il y a deux ou trois moments où tout se mélange, vers la fin de l’aventure, qui sont funs.

À part appuyer sur une gâchette et éviter les obstacles, vous n'aurez pas grand-chose à faire dans les airs.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Colonne vertébrale en acier trempé

Les scènes sur rails, c’est bien sympa, mais un Ninja Gaiden se doit avant tout d’être impeccable dans son aspect strictement BTA. De ce côté, la Team Ninja et PlatinumGames ont fait du très bon boulot. Les coups et les combos sont nombreux, surtout si on dépense un peu de monnaie virtuelle pour en débloquer de nouveaux. Les armes ont également leurs compétences propres à débloquer auprès de Tyran, armes qui ont deux modes d’utilisation : de base (coups classiques) ou Corbeau sanglant (qui diminue une jauge en cas d’activation). C’est au joueur de switcher quand il le souhaite pendant un combat afin de péter les boucliers ou de déclencher des attaques spécifiques. Cet ajout n’est pas anodin et apporte à lui seul un renouveau appréciable des mécaniques de baston de la franchise, d’autant plus qu’il n’alourdit pas inutilement la jouabilité tout en apportant un soupçon de stratégie (quand et comment utiliser sa jauge). Nous sommes moins dans l’esquive-parade-attaque des premiers opus et plus dans la gestion de foule, mais c’est efficace. Rassurez-vous, oui, ça pisse toujours le sang et les démembrements sont bien de la partie !

Les combats sont d'une violence inouïe.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

L’autre élément important, c’est le mode berserk. Infliger et recevoir des dégâts augmentent un compteur qui, lorsqu’il est plein, permet de faire entrer son ninja dans une rage folle. Sous cette forme, les coups de base frappent plus fort, les attaques chargées sont redoutables et il est possible d’exécuter un “massacre général”, une sorte d’enchaînement dévastateur qui tue instantanément tous les ennemis présents dans la zone… sauf les plus costauds de fin de niveau. Puisque nous évoquons les boss, ces derniers sont réussis. Ils disposent de deux phases qui sauront challenger n’importe quel type de joueurs, même en difficulté normale. Certes, l’absence d’un arc se fait douloureusement ressentir, mais la quatème arme que débloque Yakumo comble finalement ce manque. Cette dernière se révèle tellement efficace à distance qu'elle redessine les bastons en cours de partie tant elle permet de faire mal en étant loin. Les débutants adoreront cette aide venue d'une boîte magique. Les puristes, eux, fulmineront.

Plus c'est gros, plus ça casse !

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Sujet chaud des Ninja Gaiden (tout du moins les deux premiers), la difficulté de ce quatrième volet fait tout ce qu’il faut pour inviter les petits nouveaux à son délire sanglant. Pour commencer, le challenge peut être changé à tout moment. En “Héros”, le joueur éprouvant des difficultés a même l’opportunité d’activer l’invincibilité dans les options d’accessibilité. Durant l’épopée, mourir n’engendre aucun malus si ce n’est de devoir retourner au précédent checkpoint. Ces derniers étant nombreux et bien placés, il n’y a pas de grosse frustration lors d’un échec. Les Terminaux du Nid noir, placés à intervalles réguliers, soignent dès qu’on les active. Ces autels proposent aussi divers objets, dont ceux pour se soigner ou revivre immédiatement en cas de mort, en plus d’attribuer des quêtes secondaires, missions rapportant de l’argent et autres joyeusetés quand elles sont réussies. En normal, sachez que si vous butez sur un passage compliqué, le soft vous offrira des potions de soin… de plus en plus puissantes. Merci Luigi, euh, Tyran ! Les puristes hurleront au scandale tandis que les autres remercieront – encore – le ciel de cette louable intention.

Et le Endgame ?

Une fois l’aventure principale terminée, le soft propose de rejouer tous les chapitres avec le personnage de son choix (Yakumo ou Ryu Hayabusa) avec différentes options de difficulté supplémentaires. Il est donc possible de refaire tous les niveaux du jeu (privés de cinématiques) avec Hayabusa. Des défis annexes se débloquent aussi, comme un mode Boss, et il est possible de (re)joueur aux Purgatoires découverts pendant l’épopée. Le mode de difficulté Maître Ninja se débloque lui aussi. Une contenu finalement costaud qui rajoute de bonnes heures de try hard.

Les boss sont une fois de plus gigantesques.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Les adeptes de la licence seront ravis de savoir que PlatinumGames a fait son possible pour que la caméra ne pose pas trop de problèmes. Elle virevolte dans tous les sens, recule, avance, tente de cadrer ce qui doit l’être et si ce n’est pas toujours possible, ce n’est pas si grave ! Il y a de nombreuses indications à l’écran prévenant qu’un danger se prépare, quand bien même celui-ci serait hors-champ. En outre, les adversaires peuvent être lockés et il est possible d’automatiser ce ciblage en faisant un tour dans les options. Seules les phases de plates-formes ne sont pas toujours cadrées comme il le faudrait, notamment lors des (rares) moment où il faut exécuter du wall run dans des salles en “U”. Ninja Gaiden 4 est en tout cas hyper rapide, violent, brutal, à la fois technique et bourrin. Le chapitre final est un petit bonheur de difficulté et d’affrontements titanesques qui plairont à coup sûr aux fans.

La vie, parfois, fait BOUM...

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Ni queue ni tête… du dragon

Forcément, quand un jeu d’action est façonné par deux maîtres du genre, à savoir la Team Ninja et PlatinumGames, on s’attend à du costaud au niveau des sensations de jeu. Nous pourrions nous attarder sur quelques choix discutables, comme le fait de voir la jauge de berserk diminuer dans le temps si on ne rencontre pas d’adversaire, ce qui oblige à foncer tête baissée vers l’action plutôt que d’explorer les environs (et donc échouer aux quêtes annexes). Mais peu importe les mécaniques que l'on analyse, Ninja Gaiden 4 maîtrise presque toutes les règles de l’action. Les développeurs ont bien potassé leurs manuels et sont allés jusqu'à fournir un contenu endgame enthousiasmant (voir paragraphe dédié).

Il faut toujours foncer vers le danger pour ne pas voir la jauge de berserk se vider.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Nos plus gros regrets dans le gameplay reposent surtout sur deux points. Le premier, c’est que les opposants ne sont pas toujours intéressants à combattre, à l’image des lanternes explosives, des zombies cracheurs de bile (encore eux !) sacs à pv, des humains équipés de jetpack mettant à mal le système de lock ou encore les soldats armés de roquettes encore plus enquiquinants qu’avant, pour ne citer qu’eux. Le second, c’est le nombre réduit d’armes. Yakumo n’en possède que 4 si l’on ne compte pas celle que l’on récupère au dernier chapitre ! Bien sûr, il est aisé de comprendre ce qui a motivé les développeurs à faire ce choix, puisque chaque arme s’équipe en sélectionnant la bonne direction du d-pad. Cela assure une meilleure réactivité, même en plein enchaînement, mais nous perdons en choix stratégiques par rapport à ce qui a été fait dans les deux premiers volets. Il manque sûrement une Griffe d’Enma aussi lourde que puissante pour refroidir les monstres les plus grands, ou un Kusari-gama histoire de couvrir de larges zones, bien que certaines compétences à débloquer amenuisent ce problème. La bonne nouvelle, c’est que les armes sont assez complémentaires.

Oh, des zombies... su-per...

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Nous n’allons pas nous appesantir sur l’histoire de ce Ninja Gaiden 4, car l'intrigue d'un BTA n'est jamais importante. Elle est décousue et met sous le feu des projecteurs des personnages dont on n’a pas grand-chose à faire. Au sein de ce fourre-tout grandiloquent, le ton dramatique qu’essaye d’instaurer le jeu à certains moments ne fonctionne pas vraiment. Le rythme de l’aventure souffre également de la répétition des environnements (seulement 5 vraiment différents) ainsi que d’une redite extrêmement discutable vers la moitié de l’aventure. Alors que l’on arrive au terme de l’histoire de Yakumo, le joueur est embrigadé dans un flashback obligeant à refaire d’anciens niveaux/boss, cette fois-ci aux commandes de Ryu Hayabusa. Quel beau moyen de rallonger artificiellement la durée de vie, bien que cette redite soit plus courte que celle de Devil May Cry 4 ! À part nous faire perdre notre temps et nos repères, Ryu Hayabusa disposant d’une unique arme et de mécaniques propres, cette partie nous donne surtout envie de retrouver (le matos de) l'autre ninja.

Et sur Xbox ROG Ally, ça donne quoi ?

Sur la petite machine d’Asus et de Microsoft, Ninja Gaiden 4 tourne très bien. En 1080p avec FSR équilibré et qualité des objets élevée, il tourne en 50fps.

Surfer à toute vitesse dans les égouts à la recherche d'un requin mutant ? Check !

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Nous aurions bien aimé vous dire que graphiquement, cette production signée Microsoft fait honneur à l’illustre reboot de la licence commencé en 2004, seulement voilà, ce n’est pas le cas. La modélisation des personnages/boss aurait mérité plus de soin, certains effets spéciaux sont passables et les textures ne sont pas des plus détaillées. Au moins, la fluidité est bien là et n’est jamais prise à défaut, ce qui est particulièrement important dans un BTA de ce genre. La direction artistique est aussi irrégulière qu’une lame mal aiguisée. S’il y a bien des environnements qui imposent le respect, en particulier la ville et la forêt, tout ce qui se passe sous terre ou dans des intérieurs est autrement moins convaincant. Une irrégularité que l’on retrouve dans les musiques, parfois sympas, parfois… oubliables.

Graphiquement, il y a du bon et du moins bon dans ce Ninja Gaiden 4.

Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?Ninja Gaiden 4 : Le légendaire Dragon noir revient en mode cyberpunk pour souffler le chaud… et le froid ?

Conclusion

Points forts

  • Gameplay combat à la fois riche, exigeant et bourrin
  • Des ajouts (corbeau sanglant, berserk, etc.) bienvenus
  • Véloce et fluide à l'extrême
  • Contenu endgame solide
  • Plein d’options de difficulté pour que tout le monde s'amuse

Points faibles

  • Durée de vie artificiellement rallongée
  • Graphiquement et artistiquement en dents de scie
  • On aurait aimé plus de diversité dans les armes, les environnements et les ennemis…
  • Passages plates-formes sans grand intérêt
  • Malgré les progrès, la caméra a toujours un peu de mal à montrer le danger
  • Histoire et personnages pas folichons

Note de la rédaction

15

Brutal tout en étant technique, Ninja Gaiden 4 coche les cases de ce que l’on est en droit d’attendre d’un bon beat them all 3D comme un ninja enfile des perles de vie des Dieux. Porté presque exclusivement par son gameplay de combat riche, le bébé du couple Team Ninja/PlatinumGames assure l’essentiel sans pour autant être aussi tranchant que nous l’aurions souhaité. Les environnements manquent d’âme en plus d’être répétitifs, la progression est entachée par un flashback nous faisant refaire les mêmes niveaux/boss, les armes sont peu nombreuses et divers choix sont discutables. Parfois “wow”, parfois “meh”, Ninja Gaiden 4 souffre d’une irrégularité qui pourrait être conspuée par les maîtres shinobis. Néanmoins, le cœur du jeu – l’action – bat tellement fort que l’on y retourne volontiers pour perdre la tête… en fendant celle des autres.

20

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