Beaucoup de joueurs ont acheté une Xbox Originale au début des années 2000 rien que pour lui. Halo, le légendaire FPS de la machine de Microsoft, revient dans une version totalement repensée sur PC, Xbox Series X/S et pour la toute première fois sur une console PlayStation ! “Les plans changent, comme toujours”, marmonne le Major dans son casque.

Le retour de la vengeance de John 117

La rumeur enflait comme le corps d’un Flood sous forme porteuse dans les dédales de la Bibliothèque. Le cultissime Halo, sorti en 2001 sur la première Xbox puis revenu dans une version anniversaire modernisée en 2011, est de retour… dans une version (encore) rafraîchie grâce à l’Unreal Engine 5 ! Cette fois-ci, les possesseurs de PS5 auront même l’insigne honneur de participer au combat qui oppose l’humanité aux Covenants ! Oui, contrairement au genre du jeu originellement développé par Bungie, ce n’est plus de la science-fiction : John 117 débarque chez l’ancien concurrent de Xbox. Après Gears of War et Forza Horizon, c’est une autre franchise historiquement “verte” qui veut voir si l’herbe est plus bleue chez le voisin japonais. Quand Phil Spencer dit qu’il n’y a pas de “ligne rouge” dans sa politique de portage, il affiche clairement la couleur.

Intitulé Halo : Campaign Evolved, ce nouveau remake de Halo : Combat Evolved ne se contente pas d’une refonte graphique. Contrairement à Halo Anniversary (qui avait tout de même apporté des terminaux et la campagne jouable en coop en ligne), il comprend de nouvelles missions scénarisées ainsi que diverses mises à jour de gameplay. Vous avez bien lu, même les fans hardcore de la licence vont découvrir de nouvelles choses avec cet épisode ! J’ai eu l’opportunité de jouer (et rejouer) sur Xbox Series X à une partie d’un des niveaux les plus cultes de Halo, à savoir le cartographe silencieux. De quoi m’apercevoir manette entre les mains que Microsoft est allé beaucoup plus loin que ce que je m’imaginais dans son travail de réimagination du mythe avec ce Campaign Evolved.

Dans nos petits souliers, taille 56

La démo débute par une scène cinématique utilisant le moteur du jeu. On y voit de l’eau photoréaliste, puis un panoramique bas-haut dévoile trois Pelicans, les véhicules de transports aériens de l’UNSC. Trois Pelicans ?! Il y en a normalement deux dans le titre d’origine. La cut-scene continue. Le Master Chief se tient à une poignée alors que les aéronefs s’infiltrent entre les écueils d’une île luxuriante. Soudain, un Spirit s’élève. Le vaisseau Covenant prend en chasse le petit groupe, mais les marines ne se laissent pas faire. Ils tirent sur les aliens visibles jusqu’à ce qu’un des trois Pelicans, en flammes, s’éloigne vers l’horizon. En une minute, le décor est posé. Contrairement au titre de base, le joueur prend le contrôle de John 117 au moment où ce dernier saute du Pelican.

Une fois sur le sable chaud, on reprend immédiatement les automatismes d’il y a plus de 20 ans. On avance sur la plage, on tire sur des extra-terrestres de tailles et de couleurs différentes, on recharge, on entend des musiques épiques, on lance des grenades... comme à la belle époque. On se sent comme à la maison et c’est un véritable bonheur de retrouver ce qui a fait tout le charme de la production de Bungie, à l’image du Magnum hyper puissant équipé de son zoom salvateur ou encore des adversaires particulièrement funs à combattre (grâce à leur IA, à leurs attaques, à leurs tirades). C’est le Halo : Combat Evolved que l’on aime.

On remarque rapidement que des petites choses ont changé. La vie se regagne automatiquement et non en ramassant des kits, les Grognards s’envolent dans les airs quand on perce leur réserve de méthane, l’IA est capable de conduire des véhicules, les ennemis comme le joueur peuvent faire du hijacking et il est possible de sprinter (désactivable dans les options). Cette course que l’on voit dans presque tous les FPS du marché indignera sûrement quelques puristes, d’autant plus qu’elle facilite les rencontres contre les Chasseurs, mais elle a du sens dans la tentative de séduction d’un nouveau public. Halo Studios a donc intégré différentes fonctionnalités apparues au fil des volets de la saga afin de livrer l’expérience la plus moderne qui soit avec ce remake.

Graphiquement dingue avec des détails qui font plaisir à voir

Vous vous souvenez de la claque graphique que nous avions prise au début des années 2000 quand on a vu Halo tourner pour la première fois ? Certains joueurs ont découvert les god rays ou encore le bump mapping grâce au titre de Bungie. Je me souviens encore de Marcus qui, dans son Level One, était époustouflé par la terre qui s’envolait dans les airs quand une grenade explose. Ce remake tend à nous infliger le même type de baffe technique. À l’écran, tout est superbe. Les textures sont archi détaillées, le niveau de détail est très élevé, les aspérités sont nombreuses, vraiment, ça en jette. Le plus remarquable, c’est que Halo Studios a enfin trouvé la direction artistique qu’il fallait. Vous pouvez oublier la réinterprétation bizarre de l’édition anniversaire avec ses structures arrondies et ses éclairages parfois étranges. Ici, les bâtiments forerunners comme les environnements naturels bénéficient d’un sacré charme. Les effets spéciaux liés aux armures et aux boucliers sont également moins criards.

Il y a aussi ces petits plus qui montrent que les anciens de chez 343 Industries ont su s’appuyer sur leur expérience avec Infinite. Jeter une grenade dans l’eau propulse des gouttelettes qui s’étalent partout, eau qui réagit d’ailleurs au passage du joueur. Les warthogs ont des dégâts localisés et laissent de belles traces sur le sable humide. Les vagues s'écrasent contre les rochers, les nuages bougent dans le ciel… bref, c’est du solide. Nous avons vraiment hâte de voir ce qui nous attend dans les autres niveaux, Halo Combat Evolved ayant des biomes variés.

Je regrette que les arbres les plus petits ne puissent toujours pas être renversés en jeep, ni explosés avec une grenade, ce qui donne encore l’impression d’un manque d’interaction avec le décor. Pour le moment, seuls quelques rares défauts liés à l’Unreal Engine 5 sont à reprocher dans cette build. J’ai noté quelques ralentissements dans les séquences les plus chargées ainsi qu’un level of detail perceptible. Gageons que tout ceci sera corrigé quand le soft sortira en 2026.

De la coop à quatre et des nouveautés en pagaille

Ma progression dans le cartographe silencieux m’a également montré que les développeurs avaient revu le level design. Ils ont par exemple retiré des obstacles qui empêchaient les warthogs de se rendre à certains endroits (comme dans la structure circulaire où nous attendent deux Chasseurs). Cela s’explique par le fait que cette campagne de Halo sera jouable à quatre joueurs (en ligne, limitée à 2 en local) pour la toute première fois et qu’il a donc fallu adapter les chapitres. En voilà une super nouvelle ! Ces modifications en profondeur font qu’il n’est évidemment pas possible de switcher entre le Halo de l’époque et le remake, fonctionnalité qui était proposée dans l’édition Anniversary de 2011.

Au rayon des ajouts notables que nous n’avons pas pu observer, neuf armes issues de la série seront intégrées avec notamment l'épée à énergie ou encore le fusil de combat. Tous les véhicules, même ceux des Covenants, seront pilotables, alors que des cinématiques inédites/VO additionnelles sont annoncées. Enfin, Halo Studios promet trois nouvelles missions qui formeront un arc narratif se déroulant avant les événements de l’aventure principale. Nous y retrouverons Master Chief et le sergent Johnson au sein d’environnements inédits “avec de nouveaux personnages et de nouveaux ennemis”, nous assure-t-on.