Dans ce film disponible sur Netflix, Tom Holland et Robert Pattinson s’affrontent dans un thriller psychologique poisseux et désespéré, où la foi se mêle à la folie. Porté par une mise en scène suffocante et des performances saisissantes, le film d’Antonio Campos dresse un portrait brutal d’une Amérique rongée par la religion, la violence et la culpabilité.
Des anti-héros perdus dans l’Amérique du Sud profond
Sorti en 2020 sur Netflix, Le Diable, tout le temps (The Devil All the Time) s’impose comme un thriller choral sombre et violent. Adapté du roman de Donald Ray Pollock, le film explore le destin croisé d’une galerie de personnages brisés, unis par la misère, la foi et le sang. Dans cette Amérique rurale de l’après-guerre, la corruption, la cruauté et la religion forment un triptyque infernal.
Tom Holland, loin de son image de super-héros chez Marvel, incarne Arvin Russell, un jeune homme marqué par le traumatisme familial et prêt à tout pour protéger les siens. Sa quête de justice le mène à la violence, dans un cercle vicieux où la vengeance se confond avec la foi. En face, Robert Pattinson livre une performance saisissante dans la peau du pasteur Preston Teagardin, un prédicateur aussi charismatique que monstrueux, manipulateur et corrompu. Selon Télérama, sa « gueule d’ange est transfigurée par le démon » dans ce rôle dérangeant et habité.

Un regard glaçant sur la foi et la corruption morale
Le réalisateur Antonio Campos signe une critique impitoyable du fanatisme religieux et de la décadence morale d’une société puritaine en perdition. Le mal y prend racine dans les foyers, les églises et les âmes, caché sous les oripeaux de la piété. Même Willard Russell, le père d’Arvin, est dévoré par sa ferveur au point de sacrifier le chien de son fils dans un rituel absurde destiné à guérir sa femme.
La presse française a salué la force de la mise en scène et l’intensité du jeu d’acteurs, tout en reprochant au film une certaine lourdeur. Première l’a décrit comme « le portrait d’un pays malade, rongé par la culpabilité et la religion », tandis qu’Allociné affiche une moyenne honorable de 3,4/5. À mi-chemin entre drame biblique et descente aux enfers morale, Le Diable, tout le temps s’impose comme un film dérangeant, hypnotique, où Holland et Pattinson livrent deux performances à contre-emploi, méconnaissables et inoubliables.