La musique emblématique de "Le Bon, la Brute et le Truand" : 59 ans d'une mélodie inoubliable au cœur du cinéma

Titre original : C'est l'une des musiques les plus célèbres du cinéma : cela fait 59 ans que sa mélodie hante l'esprit des fans

Créée il y a près de six décennies, cette mélodie culte hante encore l’esprit des cinéphiles. Retour sur l’histoire d’un thème musical devenu l’un des sons les plus emblématiques du cinéma.

Une potence, une ville poussiéreuse, un homme au cigare. Dès les premières secondes du Bon, la brute et le truand, Sergio Leone installe un climat tendu et hypnotique. Puis, cette mélodie s’élève : quelques notes sifflées, imitant le cri d’un coyote. En un instant, le ton est donné. Le spectateur comprend qu’il ne s’agit pas d’un western comme les autres. Composée par Ennio Morricone il y a 59 ans, cette partition est devenue bien plus qu’un simple accompagnement de film : c’est une signature sonore, un symbole du cinéma lui-même.

Le GOAT, le sigma et le floppeur

Le morceau, d’une simplicité trompeuse, repose sur un motif répétitif et sauvage. Il accompagne à la fois la tension, la dérision et la grandeur des personnages. À chaque apparition de Clint Eastwood, Eli Wallach ou Lee Van Cleef, il se transforme en écho de leurs duels et de leurs regards. Leone voulait que la musique soit un acteur à part entière de son film, et Morricone lui a offert une voix inoubliable.

Comparable à celles de Star Wars ou de James Bond, la musique du Bon, la brute et le truand est entrée dans la mémoire collective. Même ceux qui n’ont jamais vu le film peuvent la fredonner instinctivement. Elle illustre à elle seule toute une époque du cinéma et continue de résonner dans les westerns modernes, les publicités ou les jeux vidéo.

Un thème iconique

Ce thème, conçu avant le tournage, a permis à Leone de diffuser la musique directement sur le plateau, pour inspirer ses acteurs. Une méthode rare à l’époque. Le compositeur italien, déjà reconnu pour son travail sur la “Trilogie du Dollar”, partageait avec le réalisateur une complicité artistique unique. “Il y a deux façons de recevoir un film : la vue et l’ouïe. La vue représente 50 %, et l’ouïe l’autre 50 %”, affirmait Morricone. Une phrase qui résume toute sa philosophie.

Le musicien expliquait aussi que leur collaboration reposait sur un dialogue exigeant. “Je commence à écrire, et lui me dit ‘Non’. Je continue, et lui continue à dire ‘Non’. Jusqu’à ce qu’il dise enfin ‘Oui.’” De cette exigence est née une œuvre intemporelle, à la fois simple et grandiose. Morricone signera ensuite d’autres chefs-d’œuvre comme Il était une fois dans l’Ouest, Mission ou Cinema Paradiso, mais rien ne surpassera l’impact de ce hurlement musical venu du désert. Cinquante-neuf ans plus tard, le génie du maestro continue de galoper dans nos mémoires, rappelant que parfois, quelques notes suffisent à faire l’Histoire.