En 1995, Stargate, la porte des étoiles fascinait le public avec son mélange unique de science-fiction et de mythologie. Derrière les figures héroïques de Kurt Russell et James Spader, un autre personnage marquait profondément les esprits…
Le 1er février 1995, les spectateurs français découvraient un film de science-fiction qui allait marquer durablement les esprits : Stargate, la porte des étoiles. Signé Roland Emmerich, le long-métrage réunissait Kurt Russell et James Spader dans une aventure mêlant mythologie et technologie. Mais derrière ce duo de stars se cachait un troisième personnage, bien plus marquant qu’il n’y paraît : Râ, incarné par Jaye Davidson. Un antagoniste à la fois fascinant et terrifiant, aujourd’hui presque oublié.
Un méchant venu d’un autre monde
Dans Stargate, Râ est un alien qui se fait passer pour un dieu égyptien. En exploitant la légendaire Porte des étoiles, il règne en tyran sur la planète Abydos, réduisant ses habitants en esclavage. Ce concept constitue l’un des piliers de l’univers Stargate. Et Jaye Davidson, par son interprétation troublante, lui donne une profondeur inattendue. Avec son regard hypnotique, ses yeux qui brillent par intermittence et son allure androgyne, il installe un malaise constant. Sa présence à l’écran, glaciale et élégante, donne toute sa force au film.

L’acteur britannique, déjà remarqué dans The Crying Game deux ans plus tôt, apporte ici une dimension presque mystique à son personnage. Râ ne se contente pas d’être un despote intergalactique : il symbolise une puissance ancienne, insaisissable, qui échappe aux codes habituels du genre. À l’époque, son visage juvénile et sa gestuelle mesurée contrastaient violemment avec les méchants massifs ou monstrueux auxquels la SF nous avait habitués.
Un acteur disparu, un rôle resté culte
Pour beaucoup, Jaye Davidson tenait là le rôle de sa vie. Pourtant, il disparaît rapidement des écrans après Stargate, préférant se consacrer au monde de la mode, loin de l’agitation hollywoodienne. Son retrait alimente le mystère entourant l’acteur, renforçant encore la légende autour de son incarnation de Râ. Roland Emmerich, en le choisissant, avait vu juste : son physique délicat et son aura ambiguë faisaient de lui un antagoniste d’un genre nouveau.

Trente ans plus tard, Râ reste une figure à part. Il a inspiré toute une lignée d’ennemis dans la série Stargate SG-1, les célèbres Goa’uld, preuve de l’empreinte durable du personnage. Dans un univers où les méchants sont souvent réduits à leur puissance brute, Râ imposait autre chose : une présence magnétique, presque divine, qui continue de hanter les fans de science-fiction. Souvent oublié dans les classements des plus grands méchants du cinéma, Râ mérite pourtant sa place aux côtés des figures emblématiques du genre.