Cet acteur ne tourne pas autour du pot. Ce comédien oscarisé, connu pour son exigence artistique, a livré une opinion tranchée sur John Wayne et les westerns. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a jamais porté le « Duc » dans son cœur.
Daniel Day-Lewis, considéré par beaucoup comme l’un des plus grands acteurs de sa génération, s’est toujours distingué par son exigence artistique et ses choix de rôles rares mais marquants. Alors qu’il s’apprête à revenir à l’écran dans Anémone, l’acteur britannique a surpris en exprimant sans détour son désintérêt pour le western… et son rejet total de John Wayne.
Un genre qu’il n’a jamais adopté
Dans une récente interview accordée au New York Times, Daniel Day-Lewis a confié que le western n’avait jamais fait partie de son univers :
D'où je viens, c'était une hérésie de prétendre vouloir faire du cinéma, et encore plus des films américains.
Cette distance initiale avec le cinéma américain semble avoir forgé un certain détachement envers le mythe du cow-boy. L’acteur reconnaît toutefois quelques exceptions : « Je n’apprécie pas particulièrement le genre western, mais j’en apprécie certains. Le train sifflera trois fois signifie beaucoup pour moi : j’aime la pureté et l’honnêteté de ce film. » Il souligne notamment son admiration pour Gary Cooper, symbole d’une intégrité qui le touche davantage que la virilité brute associée à d’autres icônes du Far West. Mais c’est lorsqu’il évoque John Wayne que le ton se durcit.
Daniel Day-Lewis, 2013

John Wayne, une légende qu’il rejette
Daniel Day-Lewis ne cherche pas à adoucir son jugement : « Je n’aime pas John Wayne : j’ai du mal à le regarder. Je ne l’ai jamais aimé. » Une déclaration lapidaire, sans ambiguïté, qui tranche avec le respect quasi universel dont jouit encore « le Duc » dans l’histoire du cinéma américain. Cette antipathie ne s’arrête pas à Wayne : Day-Lewis confie également ne pas apprécier Jimmy Stewart dans ses rôles de cow-boy, même s’il dit « l’adorer dans d’autres registres ». Ce rejet du héros viril et conquérant typique de l’Amérique des années 50 en dit long sur la vision plus introspective de l’acteur britannique, souvent attiré par des personnages fragiles, complexes, ou tourmentés.

Malgré tout, Daniel Day-Lewis reconnaît une certaine admiration pour John Ford, cinéaste majeur du western classique et collaborateur régulier de Wayne. Il cite notamment The Big Fight comme un film qui l’a marqué enfant, preuve que son désintérêt pour le genre ne s’étend pas à tous ses artisans. Mais aucun mot positif, même à demi-mot, ne viendra réhabiliter John Wayne à ses yeux.
Avec cette sortie, Daniel Day-Lewis rappelle qu’il demeure un artiste fidèle à ses convictions, peu enclin à se plier aux mythes d’Hollywood. Et même lorsqu’il s’agit de l’une des figures les plus sacrées du cinéma américain, il préfère l’honnêteté au consensus.