Pour ramener certains jeux vidéo à la vie, une plateforme bien connue, créée par la société derrière The Witcher et Cyberpunk 2077, a dû pousser ses recherches à l’extrême. Derrière des titres anciens se cachent des droits éparpillés, des détenteurs inconnus et des parcours inattendus. Entre enquêtes et rencontres improbables, cette mission révèle un attachement rare au patrimoine vidéoludique, et montre jusqu’où certains sont prêts à aller pour que des créations du passé ne disparaissent jamais.

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GOG, la plateforme de CD Projekt et acronyme de Good Old Games, est en passe de devenir bien plus qu’un simple distributeur de jeux vidéo à la manière de Steam ou de l’Epic Games Store. Dorénavant, elle s’affirme comme un acteur déterminé dans le domaine de la préservation vidéoludique. Cette année, GOG a lancé son propre programme dédié à la conservation des titres anciens, conscients que les grandes entreprises montrent peu d’intérêt pour le patrimoine de leurs propres licences ou celles d’autres éditeurs.

Cependant, cette mission s’avère loin d’être simple. Identifier les détenteurs de droits d’un jeu vidéo est un processus complexe. Maciej Gołębiewski, directeur général de GOG, le résume : « C’est une enquête : qui a hérité des droits et sur quelle partie exactement ? » Il ne s’agit pas seulement de déterminer le propriétaire du code, mais aussi de la bande originale, de la marque déposée et de chaque élément du jeu. Dans certains cas, des sociétés comme Capcom se sont révélées difficiles à contacter, notamment lorsqu’il a fallu relancer les jeux originaux de la série Resident Evil.

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Face à ces multiples obstacles, GOG a dû recourir à des méthodes inhabituelles. La plus marquante d’entre elles : l’embauche d’un détective privé au Royaume-Uni pour retrouver un détenteur de droits totalement isolé. Sans téléphone ni présence en ligne, cette personne ignorait même qu’elle possédait les droits, hérités d’une succession. Ce type de démarche illustre typiquement la persévérance extrême de GOG pour ramener ces titres à la vie. L’expérience a également permis de croiser des parcours inattendus. Marcin Paczynski, directeur principal du développement commercial chez GOG, raconte la rencontre avec un ancien combattant du Vietnam devenu fondateur d’une entreprise pétrolière multimillionnaire au Texas.

Malgré la valeur de son temps, il s’est montré réceptif à l’idée de contribuer à la préservation des jeux militaires qu’il avait développés dans les années 80. « J’adore ces jeux, ils font partie de mon héritage », confia-t-il, témoignant d’un attachement profond à son œuvre passée. Ces anecdotes montrent que, loin d’être un simple exercice administratif, la préservation de jeux vidéo repose aussi sur l’humain. Les détenteurs de droits, qu’ils soient isolés ou aujourd’hui fortunés, se sont montrés prêts à collaborer pour que cet héritage ne se perde pas. Entre enquête minutieuse et dialogues avec des acteurs inattendus, GOG illustre ainsi une volonté de ramener au présent des jeux que beaucoup auraient cru perdus.