L’acteur oscarisé Russell Crowe relève un défi sans précédent : incarner l’un des pires personnages de l’Histoire dans son prochain film. Un rôle sombre, exigeant et face auquel il avoue être complètement perdu.
Un rôle historique à haut risque
Dans ce long-métrage intitulé "Nuremberg", réalisé par James Vanderbilt, Russell Crowe incarnera Hermann Göring, figure de proue du régime nazi et ancien Ministre de l’Aviation de ce même régime. Göring était non seulement un dirigeant majeur du Troisième Reich, mais également une pièce maîtresse de la Gestapo à partir de 1934.
Le récit se concentre sur les procès de Nuremberg, qui se sont déroulés de novembre 1945 à octobre 1946 et ont vu 24 hauts dignitaires du régime nazi traduits en justice. Le casting rassemble également Rami Malek dans le rôle du psychiatre américain Doug Kelley, chargé de déterminer l’aptitude à être jugé des condamnés nazis, ainsi que Michael Shannon, Richard E. Grant et Colin Hanks pour les autres noms connus.

L’enjeu est double : donner au film l’envergure dramatique attendue pour un sujet aussi grave, tout en incarnant un personnage que même l’acteur principal qualifie "d’impossible à appréhender". Russell Crowe affirme avoir lu le scénario et se trouver sans repère quant à la manière de jouer un tel individu.
Ce projet marque un virage symbolique dans la carrière de l’acteur néo-zélandais, après plusieurs rôles secondaires dans des franchises (Man of Steel, The Mummy) ou des productions mal reçues lors de la dernière décennie. Il estime que cette prestation et ce film pourraient représenter sa première véritable chance aux Oscars depuis plus d’une décennie.
Quand le défi personnel devient moteur
Russell Crowe a reconnu sans détour que l’interprétation de Göring lui imposait un véritable défi "professionnel et moral". Dans une interview accordée à Deadline, il a confié être dès la lecture du scénario confronté à un sentiment d’épuisement émotionnel : "Comment interpréter un type pareil ?" se demande-t-il, avant d’ajouter que ce genre de rôle l’attire précisément lorsqu’il provoque ce malaise initial. L’acteur évoque aussi sa volonté de ne pas se rabattre sur "encore une version de Gladiator" ou autres sequel, ce qu’il considère comme un motif de fierté.
Pour le réalisateur James Vanderbilt, le film adopte une approche inédite en explorant non seulement le procès lui-même, mais aussi les coulisses psychologiques du procès : l’évaluation des accusés nazis par un psychiatre, la dynamique des témoins et la mécanique juridique de l’époque. Au sein du casting, la densité des personnages historiques et la complexité morale du sujet imposent de répondre à plusieurs défis simultanés : représenter la vérité sans jamais verser dans la complaisance, incarner l’horreur sans la caricature. Russell Crowe insiste : c’est précisément ce type de production "passionnante parce qu’effrayante" qui le motive.
Le film, qui sort en France le 5 novembre 2025 (et le 7 novembre aux États-Unis), pourrait bien marquer une nouvelle étape dans la carrière de l’acteur, tout en proposant aux spectateurs un regard renouvelé sur l’un des chapitres les plus sombres du XXe siècle.