Les trois jeux vidéo d'horreur les plus terrifiants selon une passionnée de l'univers horrifique

Titre original : J'ai joué à plus de 100 jeux vidéo d'horreur, voici les 3 qui m'ont le plus terrifiée...

La peur n’est jamais la même pour tout le monde. Ce qui glace certains en fait sourire d’autres, et c’est ce qui rend l’horreur si fascinante. À l’approche d’Halloween, voici trois titres qui m’ont, moi, véritablement glacé le sang.

Depuis que je n’ai plus l’âge de vérifier sous mon lit s’il s’y cache des monstres, j’aime explorer tous les films d’horreur que je croise (ou plutôt ceux qui apparaissent sur les services de location et de streaming que je fréquente). Quand on s’éloigne des sentiers américains et des grosses productions horrifiques aseptisées, on découvre un nouveau genre de morbide, celui qui nous anesthésie face aux plus grandes frayeurs. Dernièrement, When Evil Lurks et Speak No Evil sont devenus mes favoris. Avec les jeux d’horreur, c’est différent. Mon rapport à ces derniers a d’abord été bien plus timide. Quand il s’agit d’avoir la manette en main et de se confronter soi-même aux monstres, c’est une autre histoire que de se contenter de regarder des personnages mourir, affalée tranquillement sur son canapé. J’ai donc découvert les jeux d’horreur bien plus tardivement que le cinéma. Mais, bien décidée à plonger aussi dans cet univers fascinant de choses atroces, j’ai choisi d’y aller progressivement.

J'ai joué à plus de 100 jeux vidéo d'horreur, voici les 3 qui m'ont le plus terrifiée...

La meilleure méthode consiste à débuter par des jeux d’horreur au gameplay minimaliste : comprenez des walking simulators et des point’n click. La saga Layers of Fear ou le jeu Detention sont par exemple d’excellents points de départ modernes pour ceux qui souhaitent affronter leurs peurs. Des expériences qui ressemblent davantage à une maison hantée de Disneyland qu’à de véritables épreuves de survie. Puis vient le moment de passer aux choses sérieuses. Et en cette période sacrée d’Halloween, on m’a confié la mission de vous partager les trois jeux d’horreur qui m’ont le plus fait frissonner. Rappelons évidemment que la peur reste subjective, puisqu’elle dépend de la perception, des expériences et des croyances propres à chacun.

Calling (Wii)

Assez méconnu du grand public, Calling fut pourtant une petite innovation imparfaite sur Wii, qui m’a causé quelques sueurs froides - sans doute parce que je l’ai découvert en pleine adolescence, à l’époque où je me décidais enfin à explorer les jeux d’horreur sur console. Sorti en 2010, le jeu profite d’un léger vide laissé par le survival-horror sur la console et tente sa chance après le succès de Silent Hill: Shattered Memories et le moins mémorable Ju-On: La Malédiction. On baigne ici dans une horreur à la japonaise, un peu malmenée par des lacunes techniques évidentes et un graphisme qui semblait déjà, à l’époque, en retard de dix ans. Dans Calling, la génération 2.0 est mise en garde : un mauvais usage de votre téléphone portable pourrait bien vous attirer une malédiction. Le jeu nous plonge dans une histoire de revenants décidés à se manifester par le biais d’Internet et de sites de tchat.

Le titre exploite ainsi le lien entre technologie et malédiction, tout en restant fidèle aux codes classiques : des fantômes aux cheveux gras rôdent et vous devez survivre armé… d’un téléphone. Et c’est là que réside la bonne idée du jeu : la Wiimote devient un véritable cellulaire, à porter à l’oreille pour communiquer avec l’au-delà. Le joueur peut converser avec les morts, photographier des indices ou enregistrer des sons révélateurs. Le scénario, somme toute classique, est transcendé par une atmosphère sonore oppressante et un gameplay ingénieux, capables de provoquer de sacrés sursauts et d’installer une tension constante.

Outlast 2

C’est évidemment propre à chacun, mais rien ne m’effraie plus, dans un jeu vidéo, que de devoir me cacher d’ennemis répugnants qui se lancent à ma poursuite sans jamais s’épuiser. Ce type de boucle de gameplay a bien plus d’effet sur moi qu’une série de jumpscares bien placés au détour d’un couloir. C’est pourquoi Outlast 2 fut une rude épreuve, huit heures durant. Le jeu plonge le joueur en vue subjective dans un environnement rural extrêmement hostile, inspiré des cultes sectaires et de l’horreur religieuse. On incarne Blake Langermann, un cameraman qui enquête avec sa femme journaliste sur le meurtre mystérieux d’une femme enceinte, au cœur du désert de l’Arizona. Une idée manifestement désastreuse dès le départ, qui laisse penser qu’il a bien cherché les ennuis.

Très vite, il se retrouve seul, confronté à une secte fanatique et à ses habitants complètement dérangés, encore plus que les paysans de Resident Evil 4. Comble de l’horreur : l’obscurité est omniprésente et la seule source de lumière, limitée à la caméra de Blake et à sa vision nocturne, devient indispensable pour progresser. Aucune arme à disposition : le joueur doit fuir, se cacher ou ruser pour survivre. Vous êtes donc totalement vulnérable, prisonnier d’une angoisse constante et d’un sentiment d’isolement qui ne vous quitte qu’une fois le jeu terminé (Et autant vous dire que, dans le même genre, il m’a été impossible d’aller au bout d’Alien: Isolation.).

Silent Hill 2 Remake

Silent Hill 2 (2024) ne m’a pas causé de grandes frayeurs à proprement parler, mais il a été pour moi une épreuve de survie psychologique d’une intensité rare. Ce n’est pas un chef-d’œuvre du survival-horror pour rien : il incarne une véritable descente dans les abîmes de la psyché humaine. On y incarne James Sunderland, un homme hanté par la disparition de sa femme Mary, qui reçoit une lettre mystérieuse l’invitant à la retrouver dans la ville de Silent Hill, noyée sous un épais brouillard ; un détail qui, déjà, m’aurait fait rebrousser chemin. Très vite, chaque coin de rue devient une menace où pullulent des créatures cauchemardesques, non seulement physiques mais aussi symboliques : des incarnations de la culpabilité et de la peur. Quand on comprend cela, on devine que rien n’est sûr et que le protagoniste n’est jamais véritablement en sécurité. Chaque pas devient une lutte pour survivre. Point culminant pour moi : le niveau de la prison, où James se retrouve dans un complexe carcéral délabré, aux couloirs étroits, aux cellules sombres et aux escaliers tortueux. L’ambiance sonore, portes grinçantes, chaînes qui tombent, murmures lointains, est terrifiante au possible. Les ennemis, souvent plus rapides et agressifs, surgissent sans prévenir, à notre plus grand effroi.

  • Mentions honorables pour un Halloween effroyable : Alien: Isolation, Dead Space, SOMA, Resident Evil 7, Madison, Condemned: Criminal Origins.