Kathryn Bigelow, maîtresse du thriller moderne, s’attaque ici à la course contre-la-montre ultime : une crise nucléaire aux États-Unis. Mais derrière l’urgence et le casting cinq étoiles, A House of Dynamite peine à tenir ses promesses…
Une course contre-la-montre au potentiel explosif…
A House of Dynamite, ou "comment achever deux heures de récit sans conclure aucune intrigue de manière satisfaisante, laissant le spectateur avec un niveau de frustration gonflé à bloc". Un exercice de style singulier, il faut le reconnaître, exécuté par Kathryn Bigelow, réalisatrice de Zero Dark Thirty et du clivant Detroit. Sur le papier, la promesse était pourtant séduisante : une course contre-la-montre sous haute tension face à une crise nucléaire, portée par un casting cinq étoiles comprenant Idris Elba en Président des États-Unis, Rebecca Ferguson en responsable de la Situation Room, Gabriel Basso en conseiller adjoint à la Sécurité nationale, Jared Harris en Secrétaire à la Défense, et Greta Lee, spécialiste de la Corée du Nord à la NSA.

Le pitch est simple : un missile d’origine inconnue menace les États-Unis, et les autorités disposent d’une vingtaine de minutes pour réagir, identifier le responsable et décider d’une riposte. Alors, comment étirer vingt minutes de tension en deux heures de film ? La réponse : jouer avec les timelines et adopter le point de vue de multiples acteurs chargés de stopper le danger. Une idée audacieuse… mais qui se retourne contre le film, multipliant les rôles secondaires anecdotiques et les frustrations du spectateur. Je n'ai même pas compris la présence de certains personnages, qui n'apportaient aucun semblant de matière à l'intrigue, et donc le dénouement était tout aussi nébuleux.
Tension perdue et frustration accumulée
Dommage, car la première partie du long-métrage est d’une efficacité redoutable, portée par une Rebecca Ferguson exceptionnelle et ultra convaincante dans son rôle. Mais dès que les points de vue se multiplient, la tension initiale s’étiole, noyée dans une succession de dialogues répétitifs et de dilemmes prévisibles. Chaque changement de lieu stratégique s’accompagne d’un cliffhanger qui, au final, n’aboutit qu’à une conclusion profondément frustrante. À la fin du film, j’ai même ressenti un léger choc de désespoir.

Malgré cette exécution défaillante, le film entend interroger la fragilité du système de défense et la rapidité des décisions sous pression. Sur le fond, le pari est tenu, mais cela ne suffit pas à transformer A House of Dynamite en thriller d’action abouti, ni même véritablement divertissant.
Mon avis personnel reste clivant, d'autant que le film récolte 79 % d’approbation sur Rotten Tomatoes. Le consensus souligne : “Mettant en scène un scénario cauchemardesque avec une plausibilité à couper le souffle, A House of Dynamite de Kathryn Bigelow est un thriller d’une urgence brûlante, aussi bouleversant que captivant.” À chacun de se faire son opinion : le film est désormais disponible sur Netflix.