Sorti à la fin des années 1990, ce film de guerre d’un grand réalisateur américain a été salué par la critique, mais boudé par le public. Poétique, contemplatif et porté par une distribution impressionnante, il a pourtant tout pour marquer les esprits. Son seul tort : être arrivé juste après un autre long-métrage devenu, lui, un monument du genre, à savoir Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg.
Steven Spielberg a fait de l’ombre à ce chef-d’œuvre, le film Il faut sauver le soldat Ryan l’a totalement éclipsé
Sorti en 1998, La Ligne rouge (titre original : The Thin Red Line) de Terrence Malick demeure l’un des films de guerre les plus marquants de son époque, bien qu’il soit resté dans l’ombre du succès de Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg. Sorti quelques mois plus tôt, ce dernier a dominé le box-office et les cérémonies de récompenses, reléguant l’œuvre de Malick à un second plan malgré ses sept nominations aux Oscars, dont celles du Meilleur Film, du Meilleur Réalisateur et de la Meilleure Photographie.
Avec un casting impressionnant — Sean Penn, Jim Caviezel, Nick Nolte, George Clooney, John Cusack ou encore Woody Harrelson — La Ligne rouge n’a pourtant rapporté que 98,1 millions de dollars au box-office mondial, loin des 480 millions du film de Spielberg. Il a néanmoins remporté l’Ours d’Or au Festival de Berlin en 1999 et reçu des critiques élogieuses pour sa vision singulière de la guerre. Le critique Gene Siskel l’a qualifié de « meilleur film de guerre contemporain » qu’il ait vu. Le film marque aussi le retour de Terrence Malick après vingt ans d’absence derrière la caméra. Adapté du roman éponyme de James Jones (1962), il transpose la bataille de Mount Austen, sur l’île de Guadalcanal, en une fresque poétique et introspective.
La ligne rouge, l’un des films de guerre qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie
Contrairement aux représentations réalistes et brutales de Il faut sauver le soldat Ryan, La Ligne rouge adopte une approche plus contemplative. Le réalisateur Terrence Malick y explore les liens entre l’homme, la nature et la guerre à travers un récit choral où se croisent les voix intérieures des soldats. La nature y tient un rôle central, souvent filmée comme une force indifférente au conflit. La photographie, signée John Toll, a été saluée pour sa beauté. Le chef opérateur attendait parfois des heures pour capter la lumière idéale, et son travail a été récompensé par plusieurs prix.
Aussi, la musique de Hans Zimmer, composée avant même le tournage, accompagne le film de manière presque organique. Le montage, long et complexe, a abouti à une œuvre profondément sensorielle. De nombreuses scènes de dialogue ont été retirées au profit d’une narration plus visuelle et méditative. Malgré son échec commercial relatif, La Ligne rouge est aujourd’hui reconnu comme un jalon essentiel du cinéma de guerre moderne, à la fois ambitieux et intemporel. Pour vous dire à quel point ce film est important dans l’histoire du cinéma : le réalisateur Christopher Nolan le considère comme l’un de ses films préférés ! Si, vous aussi, vous voulez tomber sous le charme de La Ligne rouge, il est disponible dans le catalogue Disney+.