Vingt ans après avoir marqué le jeu de rôle sur PC, la saga Sacred renaît de ses cendres. Le studio SparklingBit, composé de vétérans de la série originale, s’associe à THQ Nordic pour offrir à Ancaria une nouvelle vie en pixel art. Entre hommage, modernisation et audace créative, Sacred: Last Pixel of Ancaria promet un retour aux sources aussi nostalgique que surprenant.
Une légende allemande ressuscitée
Les résurrections de franchises cultes sont toujours périlleuses. Pour chaque renaissance réussie, à l’image de Final Fantasy XIV, on compte plusieurs retours ratés. C’est dans ce contexte qu’émerge une annonce inattendue : celle de la renaissance de Sacred, une série profondément ancrée dans la culture PC européenne. Sorti en 2004, le premier Sacred reste encore aujourd’hui l’un des plus grands succès du jeu vidéo allemand, avec plus d’un million d’exemplaires vendus. Mélange unique d’action-RPG et de hack’n’slash à la Diablo, il s’était distingué par son humour caustique et son univers foisonnant. Avec Sacred: Last Pixel of Ancaria, SparklingBit, un studio fondé par plusieurs créateurs historiques de la série, entend faire revivre cet esprit d’origine, tout en revisitant la formule pour un public moderne.
Un retour aux sources… en pixel art
Ni simple remake, ni véritable suite, Sacred: Last Pixel of Ancaria s’impose comme un hybride entre hommage et réinvention. Le jeu reprend la vue isométrique classique du premier opus, mais troque les graphismes 3D réalistes pour une direction artistique en pixel art 16-bit, inspirée des RPG de l’ère Super Nintendo.
Ce choix visuel audacieux vise à marier nostalgie et lisibilité, tout en rendant hommage à la période dorée du jeu de rôle d’action. L’ambiance humoristique si particulière de la série — pleine de clins d’œil et de satire — sera aussi de retour. Les fans retrouveront des lieux emblématiques comme la Tour de Shaddar et Porto Vallum, ainsi que la célèbre Séraphine, figure mythique du premier jeu, ici remise au centre de l’histoire.

La plus grande nouveauté de ce Sacred réside dans son système de groupe. Là où les précédents volets mettaient en scène un héros solitaire, Last Pixel of Ancaria permettra de diriger une équipe de quatre personnages complémentaires. Exploration, combat et butin seront toujours au cœur de l’expérience, mais avec une dimension tactique renforcée. Le co-créateur original, Franz Stradal, a expliqué dans une interview à Sören Diedrich que ce nouvel opus adopte une philosophie de conception volontairement différente :
« Nous avons choisi d’ignorer certains éléments classiques du RPG, parce qu’ils étaient déjà “modernes dans les années 1930”. »
Une manière ironique d’annoncer un rejet assumé de certaines conventions trop figées du genre — preuve que SparklingBit préfère innover plutôt que simplement copier le passé.
Un pari entre tradition et modernité
Sacred: Last Pixel of Ancaria s’annonce donc comme un retour aux sources décomplexé, à la croisée du rétro et du contemporain. Son esthétique pixelisée et son humour absurde rappelleront aux fans ce qui faisait le charme du premier jeu, tandis que ses nouvelles mécaniques et sa vision d’ensemble laissent entrevoir une réinvention intelligente d’une licence culte. Dans un marché où les reboots peinent souvent à trouver l’équilibre entre nostalgie et innovation, Sacred pourrait bien surprendre à nouveau — comme il l’avait fait il y a vingt ans, en prouvant qu’un RPG allemand pouvait rivaliser avec les géants du genre.