Retour sur l'échec mémorable de Gilles Lellouche aux côtés de Robert Downey Jr. dans 'Sherlock Holmes : Jeu d'ombres'

Titre original : “Je ne comprends rien” Robert Downey Jr a tourné avec cet acteur français il y a 14 ans, mais cette scène n’a jamais été montrée au public

Il a cru toucher du doigt le rêve américain. En 2011, Gilles Lellouche pensait vivre son entrée triomphale à Hollywood, aux côtés de Robert Downey Jr. et sous la direction de Guy Ritchie. Quatre jours de tournage qui auraient pu changer sa carrière… mais qui se sont transformés en une leçon d’humilité aussi cruelle qu’inoubliable.

Les portes d’Hollywood se sont entrouvertes, un instant, pour Gilles Lellouche. C’était au début des années 2010, lorsque l’acteur français, déjà reconnu en France pour Les Petits Mouchoirs ou Narco, décroche un rôle dans Sherlock Holmes : Jeu d’ombres, la suite du film à succès de Guy Ritchie. Tourner aux côtés de Robert Downey Jr. et Jude Law représentait alors une consécration, un pas décisif vers l’international. Pendant quatre jours de tournage en Angleterre, Lellouche s’apprêtait à vivre ce qu’il pensait être son « grand moment ».

Un tournage sous haute tension

Mais l’expérience vire rapidement au chaos. Invité récemment dans l’émission Hot Ones, Gilles Lellouche est revenu sur cette aventure hollywoodienne rocambolesque. L’acteur, peu à l’aise en anglais, avait appris par cœur une scène de trois pages qu’il répétait depuis des semaines. En arrivant sur le plateau, il découvre une tout autre réalité : le réalisateur et les acteurs discutent à toute allure, dans un mélange d’accents britanniques et écossais, et la scène qu’il a tant préparée... est réécrite sous ses yeux.

« Ils parlaient à 400 km/h, je ne comprenais rien », raconte-t-il avec humour. Déstabilisé, il sent la panique monter — au point, dit-il, de s’être “bouché une oreille de stress”. Contraint d’apprendre un tout nouveau texte à la dernière minute, il finit par jouer la scène dans un état d’adrénaline totale.

Contre toute attente, la scène est applaudie. Guy Ritchie le félicite, et Robert Downey Jr., impressionné, le prend à part pour le complimenter : « C’était extraordinaire. » L’acteur américain l’invite même dans sa caravane pour discuter d’un futur projet, lui confiant sa lassitude des films Marvel et évoquant un possible rôle de frère dans une production à venir. « Je me suis senti comme Mick Jagger », se souvient Lellouche, encore amusé. L’espace d’un instant, tout semble possible. Le rêve hollywoodien est à portée de main.

La désillusion

Mais six mois plus tard, le rêve s’effondre. L’agent de Lellouche l’appelle : sa scène doit être retournée. Le problème ? On ne le rappellera pas. Le rôle a été confié à un autre comédien. Guy Ritchie expliquera plus tard que les “scènes françaises” ont été jugées inutiles dans le montage final. Ironie du sort, certaines ont pourtant survécu — notamment celle de Thierry Neuvic, resté au casting. Gilles Lellouche, lui, disparaît complètement du film. D’un potentiel rôle de frère de Robert Downey Jr., il ne reste qu’un souvenir amer et une anecdote de tournage savoureuse.

Si l’expérience a eu un goût amer, elle a aussi marqué un tournant pour l’acteur. Cette mésaventure hollywoodienne illustre à quel point le cinéma peut être impitoyable, même pour les plus talentueux. Mais elle a aussi forgé chez Lellouche une forme de détachement, une capacité à rire de ses échecs — et peut-être, paradoxalement, une confiance nouvelle en son parcours.