L’un des aspects les plus débattus par les fans de Zelda reste sa chronologie complexe et alambiquée, souvent perçue comme un mystère obscur. Un opus, dont le lancement fut postérieur à de nombreux titres qui le précèdent dans le temps, a finalement apporté des réponses cruciales, posant les bases fondamentales de tout ce que nous connaissons de cet univers épique et intergénérationnel.

Depuis près de quatre décennies, la licence The Legend of Zelda ne cesse de nous émerveiller, mais l’agencement de ses événements a longtemps laissé place à de passionnés débats chez les joueurs. Si des œuvres majeures comme Ocarina of Time ont établi l'idée d'une ligne du temps se scindant en plusieurs réalités, c’est bien cet épisode spécifique, initialement lancé sur Wii en 2011 et qui a bénéficié d'un portage en version HD sur Switch, qui est reconnu comme le véritable commencement de la légende. The Legend of Zelda : Skyward Sword est l’œuvre qui détient, officiellement, la position de premier jeu dans la chronologie de la série, fournissant un cadre où histoire, destin et volonté divine sont intrinsèquement liés.

Les racines mythologiques de la légende d'Hyrule

Ce titre est aujourd’hui célébré comme la pierre angulaire narrative de la franchise, relatant l’histoire fondatrice de la malédiction et des réincarnations éternelles du trio central : Link, Zelda et l'incarnation du mal. L’aventure prend son essor dans la cité aérienne de Célesbourg, un lieu magnifique débordant de vie et de charme, qui sert de carrefour aux futures pérégrinations du héros. Le périple de Link, initialement motivé par la disparition de la belle et ingénue Zelda, le mène à découvrir le monde sous les nuages, divisé entre l'étendue céleste parsemée d'îles et les vastes zones de la terre ferme où l'on trouve les fameux temples.

L’expérience de jeu a été marquée par l'innovation, notamment par l'apparition d’une jauge d’endurance pour la course et l'escalade, un concept qui préfigure des mécaniques centrales dans les titres plus récents. Un autre élément déterminant est Fay, une entité robotique résidant dans l'épée, qui assiste le héros avec son pouvoir de Détection, même si dans la version originale, ses interventions étaient jugées trop fréquentes et intrusives, un défaut largement corrigé dans le remaster HD. Enfin, le maniement de l'épée, entièrement pensé pour le Wii MotionPlus, confère aux combats une dimension de « puzzle », exigeant du joueur de frapper l’ennemi selon un angle précis afin de briser sa garde.

Un vol de célestrier entre excellence et controverse

Lorsque nous avons publié notre test du portage Nintendo Switch, nous avons attribué à The Legend of Zelda : Skyward Sword HD la note de 16/20. Si nous ne pouvons que saluer la prise de risque constante de l’éditeur en matière de direction artistique, offrant un charme indéniable aux couleurs chatoyantes et aux décors aux tendances impressionnistes, l’œuvre nous a paru être la parfaite illustration de la chenille qui se transforme en papillon. Nous avons été sincèrement subjugués par la deuxième partie du jeu, qui prend tout son envol pour dévoiler une grâce inattendue, proposant des donjons fantastiques, inspirés et des scènes d'anthologie qui rivalisent avec les meilleurs moments de la série.

De plus, la bande originale, une pièce fabuleuse signée par Koji Kondo et Hajime Wakai, accompagne brillamment les thématiques variées. Cependant, nous regrettons que les dix premières heures de jeu se soient révélées laborieuses, un écueil non négligeable de la trame principale, caractérisé par un level design quelque peu chaotique et des allers-retours qui ne parvenaient pas à captiver immédiatement. Malgré ces légères déceptions initiales et les quelques imprécisions occasionnelles du maniement de l'épée, Skyward Sword demeure une perle que nous considérons comme une prestation épique et fort touchante.