Shueisha, l'éditeur de One Piece et Dragon Ball, s'oppose à l'usage de l'IA pour protéger les droits d'auteur des créateurs de manga

Titre original : La maison d'édition de One Piece, Dragon Ball et Naruto entre en guerre contre l'IA !

Le géant japonais Shueisha, éditeur des mangas One Piece, Dragon Ball et Naruto, tire la sonnette d’alarme face aux dérives de l’intelligence artificielle. Dans un communiqué ferme, la maison d’édition appelle à protéger la création et les auteurs face aux outils capables d’imiter leurs œuvres.

L’éditeur japonais Shueisha, connu dans le monde entier pour ses mangas cultes comme One Piece, Dragon Ball ou Naruto, a pris position contre l’usage abusif de l’intelligence artificielle générative. Dans un communiqué publié le 31 octobre, la maison d’édition dénonce la multiplication de vidéos créées par des outils d’IA imitant des œuvres protégées. Ces créations, rendues possibles par l’émergence de services comme Sora2, développé par OpenAI, enfreignent selon Shueisha les droits d’auteur et l’esprit même de la création artistique.

Non à l'IA

Le ton du message est clair : l’entreprise refuse de voir le travail de ses auteurs détourné par des technologies entraînées sur leurs propres œuvres :

Une société créative ne doit pas se construire sur le piétinement de la dignité des auteurs

Le communiqué met ainsi en lumière un malaise grandissant dans l’industrie culturelle japonaise, où l’IA est à la fois perçue comme un outil prometteur et une menace directe pour les artistes.

Dans sa déclaration, Shueisha appelle à une réponse nationale et légale face à ce qu’elle qualifie de « spirale d’infractions ». Selon l’éditeur, les simples mécanismes d’“opt-out” proposés par les développeurs d’IA ne suffisent plus. L’entreprise réclame des mesures plus strictes et une responsabilité directe des fournisseurs d’IA, estimant qu’ils doivent « introduire des dispositifs anti-contrefaçon efficaces et des recours concrets pour les ayants droit ».

Des mesures strictes ?

Derrière cette sortie publique se cache un enjeu majeur : la préservation du modèle économique du manga et de l’animation, piliers de la culture populaire japonaise. L’utilisation non autorisée de personnages ou de scènes issus de ces œuvres menace non seulement les revenus des créateurs, mais aussi leur reconnaissance. Shueisha prévient qu’elle prendra des mesures strictes contre toute violation de ses droits, qu’elle soit ou non liée à l’intelligence artificielle.

Enfin, la société dit vouloir collaborer avec d’autres éditeurs et organismes de défense des droits pour bâtir un environnement créatif durable. Cette déclaration marque un tournant dans le débat mondial sur l’IA et la propriété intellectuelle : après Hollywood et les industries musicales, c’est désormais le manga qui entre dans l’arène.