Lors d’une interview, Quentin Tarantino n’a pas mâché ses mots : pour lui, la saga Hunger Games, pourtant auréolée d’un succès mondial et forte de plus de 3 milliards de dollars de recettes, ne serait qu’une copie à peine déguisée du film japonais culte Battle Royale.
Une saga née pour dominer le box-office
Publié en 2008, Hunger Games naît sous la plume de Suzanne Collins, qui imagine une société dystopique baptisée Panem, divisée en districts oppressés par un Capitole autoritaire. Chaque année, deux adolescents sont tirés au sort pour participer à un affrontement télévisé où un seul survivra. Ce concept, mélangeant critique sociale et tension dramatique, fascine un lectorat jeune mais aussi adulte. Flairant le potentiel d’un nouveau phénomène à la Harry Potter ou Twilight, le studio Lionsgate investit massivement dans une adaptation cinématographique.
Le résultat dépasse toutes les attentes : portée par Jennifer Lawrence, la saga s’impose comme un symbole de la pop culture des années 2010. Entre 2012 et 2023, les quatre films — dont la préquelle The Ballad of Songbirds and Snakes — cumulent plus de 3 milliards de dollars de recettes mondiales, consolidant le statut d’icône de son héroïne et installant durablement l’univers dans l’imaginaire collectif.
Tarantino dénonce une "copie conforme" de Battle Royale
Invité sur le plateau du Jimmy Kimmel Live!, Quentin Tarantino n’a pas caché son irritation face à ce qu’il considère comme du plagiat assumé. Admirateur de longue date du film Battle Royale (2000) du réalisateur Kinji Fukasaku, le cinéaste américain souligne la ressemblance frappante entre les deux récits : des adolescents contraints de s’entretuer dans une arène sous le regard d’un pouvoir autoritaire.
Je suis un immense fan de Battle Royale, c’est évident que Hunger Games s’en est directement inspiré. En réalité, ils l’ont tout simplement plagié
Sorti au Japon bien avant la parution du roman de Collins, Battle Royale avait choqué par sa violence mais fasciné par son propos politique, au point d’inspirer de nombreux créateurs. L’ironie, c’est que Tarantino, lui-même connu pour ses multiples emprunts cinéphiles (de Kill Bill à Django Unchained), se permet aujourd’hui de pointer du doigt une œuvre accusée d’avoir trop regardé vers l’Asie. Le réalisateur, fidèle à sa réputation de franc-tireur, n’en est pas à son coup d’essai : il avait déjà égratigné François Truffaut, qu’il jugeait "ennuyeux", ou encore raillé la série True Detective, qu’il avait trouvée "désespérément soporifique".