Bandai Namco et Square Enix unissent leurs forces contre l'utilisation abusive de l'IA dans le jeu vidéo

Titre original : Bandai Namco et Square Enix menacent l'outil que les réseaux sociaux adorent...

Depuis l’arrivée de l’Intelligence Artificielle générative, des milliers d’utilisateurs se sont jetés sur cette nouvelle technologie jusqu’à en faire leur nouveau jouet préféré sans réfléchir aux conséquences de son utilisation. Aujourd’hui, de grands noms de l’industrie comme Bandai Namco et Square Enix commencent à contre-attaquer…

Bandai Namco et Square Enix partent en guerre contre l’IA

S’il y a bien une technologie qui fait débat depuis qu’elle a envahi la toile, c’est bien l’Intelligence Artificielle générative. Capable de générer des textes, des images et même des vidéos en quelques secondes seulement, elle a été accueillie à bras ouverts par toutes celles et ceux qui n’ont jamais eu la patience et la détermination d’apprendre la moindre discipline artistique mais qui a toujours rêvé d’en cueillir les fruits. Cependant, en entraînant ses machines sur des centaines de milliers d'œuvres différentes sans jamais demander l’autorisation de leurs auteurs, les entreprises comme OpenAI (ChatGPT, Sora…) pourraient bien faire face à un gros problème de droits d’auteur. Et si c’est vrai pour les livres, les films et les arts visuels en général, c’est également vrai pour le jeu vidéo.

Bandai Namco et Square Enix menacent l'outil que les réseaux sociaux adorent...

Il y a quelques jours, les éditeurs Bandai Namco (Elden Ring) et Square Enix (Final Fantasy) ont rejoint d’autres acteurs de l’industrie du jeu vidéo sous la bannière de CODA, une organisation japonaise qui s’occupe de la protection des intérêts de ses membres à l’international. Ensemble, ils ont écrit un message public à l’attention de OpenAI exigeant à l’entreprise et à son outil Sora 2 (qui permet de générer des vidéos en quelques secondes à partir de simples prompts) d’arrêter immédiatement de se servir des jeux vidéo associés aux membres de CODA pour entraîner leur IA. CODA dénonce également une clause des conditions d’utilisation de Sora 2 qui implique que les détenteurs de droits d’auteur doivent eux-mêmes demander explicitement à OpenAI de ne pas être inclus dans leur programme, ce qui est contraire à la loi japonaise. En effet, au Japon comme dans beaucoup d’autres pays du monde, le détenteur des droits d’auteur d’une œuvre doit être contacté avant la réutilisation de cette dernière, et non l’inverse. Le groupe CODA demande donc à OpenAI à la fois de cesser tout entraînement sur des œuvres concernées et de répondre sérieusement aux requêtes déjà envoyées vis-à-vis de l’utilisation illégale des œuvres protégées. Pour le moment, aucun juge n’a été saisi et aucune plainte n’a été déposée, mais il ne fait aucun doute que ce sera la prochaine étape si OpenAI ne répond pas positivement à la requête de CODA.


Une bataille menée sur bien des fronts…

Nous le mentionnions un peu plus haut, mais le combat contre l’utilisation abusive de l’Intelligence Artificielle générative ne se fait pas que dans le domaine du jeu vidéo. Si Sora 2 puise allègrement dans des œuvres comme Elden Ring ou Final Fantasy pour générer ses vidéos, ChatGPT ne se gêne pas non plus pour s’entraîner sur des centaines de milliers de livres, tableaux, fan arts, films, séries et compagnie. Et si beaucoup d’éditeurs et producteurs peuvent se frotter les mains en voyant cette technologie capable de remplacer beaucoup d’artistes quitte à produire un résultat plus que médiocre, d’autres grands acteurs de l’industrie du divertissement choisissent plutôt de prendre le problème à bras le corps pour tenter de réguler les choses.

Bandai Namco et Square Enix menacent l'outil que les réseaux sociaux adorent...

Il y a quelques jours, nous vous partagions par exemple le cas de George R.R. Martin, auteur de la saga Game of Thrones (et accessoirement d'une partie du lore d'Elden Ring), qui a récemment réussi à obtenir l’autorisation d’une juge fédérale américaine pour attaquer OpenAI en justice. En l’absence de lois spécifiques et claires concernant l’utilisation de l’Intelligence Artificielle générative, les artistes essaient de se défendre en invoquant les lois déjà existantes sur la propriété intellectuelle et les droits d’auteur. La difficulté reste cependant de convaincre un jury que l’utilisation de l’IA générative relève bien du vol de propriété et diffère de l’inspiration dont peut se servir un artiste quand il utilise une oeuvre existante pour créer la sienne, et du fait que cette nouvelle technologie s’est fait une place si rapidement dans le quotidien des gens que les instances sont déjà dépassées. En France, le combat n’a pour le moment pas atteint les tribunaux mais est toujours porté par beaucoup d’artistes comme ceux du collectif TouchePasMaVF, principalement constitué de professionnels du doublage (comédiens, traducteurs, etc.).