Ce film d’action et de science-fiction, emmené par Vine Diesel, a connu une carrière en salles extrêmement courte en 2020 avant de triompher sur les plateformes numériques. Alors que la presse spécialisée n’a pas mâché ses mots face à cette adaptation de comics, le public a massivement adhéré à son intrigue vengeresse et high-tech.
Le film américain Bloodshot, réalisé par David S. F. “Dave” Wilson, sera diffusé ce soir, vendredi 7 novembre, à 21h sur la chaîne Paris Première, offrant une nouvelle occasion de découvrir cette œuvre singulière. Adapté des célèbres bandes dessinées éditées par Valiant Comics, ce projet ambitieux fut l'une des premières victimes de la pandémie mondiale de Covid-19, voyant sa sortie écourtée en salles en mars 2020 au profit d'une diffusion accélérée en vidéo à la demande. Porté par l'acteur Vin Diesel dans le rôle-titre, l'adaptation tentait alors de lancer un nouvel univers cinématographique, une initiative initialement prévue sur cinq films par Sony Pictures et Valiant Entertainment.
Bloodshot : un ex-marine cybernétique en quête de vérité
L’intrigue de ce film de science-fiction se concentre sur Raymond « Ray » Garrison, un marine qui est lâchement assassiné en Italie en compagnie de son épouse, Gina, par des mercenaires dirigés par Martin Axe. Cependant, le soldat est ramené à la vie par Rising Spirit Tech, une société basée à Kuala Lumpur, spécialisée dans la cybernétique pour des soldats américains. Grâce à l’injection d’une multitude de nanites dans son système sanguin, l'individu acquiert d’impressionnants pouvoirs de régénération et de métamorphose.

Ray est alors pris en charge par le Dr Emil Harting, interprété par Guy Pearce, et fait la connaissance d’autres patients cybernétiques, dont KT et Jimmy Dalton. Malgré de multiples effacements de mémoire, Ray perçoit des éclairs de son passé qui le poussent irrésistiblement vers une quête de vengeance afin de retrouver Martin Axe. Ce projet, financé par un budget de 45 millions de dollars, bénéficie d'une distribution solide, incluant également Sam Heughan et Eiza González.
Le fossé entre l’accueil critique glacial et l’enthousiasme du public en VOD
Malgré la présence d'une tête d'affiche reconnue et les promesses d'un nouveau projet de comics à l'écran, Bloodshot a rencontré une réception critique globalement négative dès sa sortie. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film n'a recueilli que 29 % d’opinions favorables pour 136 critiques. En France, la note moyenne attribuée par la presse recensée par Allociné n’atteignait que 1,5/5. Les journalistes ont fréquemment pointé du doigt un sentiment de potentiel inexploité et une certaine désuétude dans la réalisation, avec des séquences jugées peu spectaculaires. Le critique du magazine Première a notamment déploré, face à l'adaptation des comics iconiques, « l'impression d’un beau gâchis ».
De son côté, Écran large a estimé que le film faisait preuve d’une « timidité désolante » dans son traitement de l’ultraviolence et utilisait « les effets de style ringards à base d’accélérés et ralentis disposés n’importe comment » dans les moments d’action. Bien que le critique Richard Roeper du Chicago Sun-Times ait trouvé le long-métrage « ambitieux », il a nuancé en le qualifiant de « divertissant par intermittence ».
Toutefois, cette tiédeur critique a été balayée par l'adhésion du public : suite à l'annulation de sa sortie en salles en France, et à sa mise à disposition rapide en VOD, Bloodshot est devenu le film le plus visionné sur Prime Video et le quatrième sur iTunes lors de ses trois premiers jours d’exploitation numérique. Ce succès en ligne, contredisant l’avis de la presse, a forgé la réputation de cette production comme un divertissement de genre efficace pour le grand public.