Depuis la sortie de Pokémon ZA, mon attention est concentrée sur ce nouvel opus. Pourtant, malgré ses nombreuses qualités, je sais qu’il ne m’occupera pas autant que ce fangame.

En tant que fan de la licence Pokémon, j’ai acheté Légendes Pokémon Z-A le jour de sa sortie, le retour à Illumis m’ayant fait très envie. Et j’ai eu la bonne surprise de passer de super moments sur un gameplay hyper agréable, mais qui peine à compenser ses défauts techniques. Même si je compte bien compléter ce jeu et ces futurs DLC, nul doute que je ne consacrerai pas autant d’heures à Z-A que j’en ai données à Pokérogue.

Pokérogue, ou comment se gratter les veines

Comme son nom l’indique, Pokérogue est un roguelite où l’on affronte des hordes de Pokémon jusqu'à perdre. Le principe est simple : les petits monstres capturés lors de vos précédentes aventures vous faciliteront vos excursions suivantes. Par exemple, si vous obtenez un Minotaupe, vous pourrez commencer votre partie d’après avec un Rototaupe, idem avec les Pokémons Légendaires… si vous arrivez à les capturer ! Le système de roguelike se retrouve aussi dans la répétitivité : plus on utilise un Pokémon, plus on a des ressources pour l’améliorer. Mon Tiplouf shiny peut commencer l’aventure avec Bouclier Royale, l’attaque signature d’Exagide !

Le jeu a été développé par FlashFyreDev, d’abord pour son plaisir personnel, puis quand il a vu le plaisir qu’il prenait à y jouer, il l’a rendu disponible sur navigateur, en mars 2024. Et ce n’est pas le seul à prendre du plaisir ! Le jeu est hyper accrocheur au point d'attirer plein de streamers et de dresseurs en herbe sur le jeu. Le fangame bénéficie d’ailleurs toujours aujourd’hui d’une solide base avec plus de 6 000 joueurs connectés en simultané. FlashFyreDev s’est longtemps occupé de des mises à jour avant de passer le relais.

Sans son créateur, le jeu continue de se développer : le mode histoire compte 200 vagues, avec des combats de boss et une histoire qui nous ramène face à certains des personnages iconiques de la licence, et qui introduit aussi des petits nouveaux. Une fois le mode histoire fini, si le jeu vous a accroché, il vous reste de nombreux challenges dans Pokérogue. Au delà de vouloir refaire le mode histoire avec nos nouveaux Pokémons capturés, le mode infini s’ajoute pour pousser le roguelite jusque dans ses limites.

On fait pas d'omelettes sans casser les Noeunoeuf

Si je relance ce jeu si régulièrement, c’est bien grâce à son côté addictif : on a jamais vraiment fait le tour de tout ce que le jeu a à nous proposer. Entre fusion surpuissante, shiny hyper rare et gambling, on a toujours une bonne raison de relancer la machine pour une partie de plus. En plus, refaire tous les graphismes de Pokémon dans le style 2D est une super idée et ce style de jeu a de quoi faire replonger en enfance. Le jeu ne vise d'ailleurs pas un public jeune et s’autorise à être difficile et challengeant.

Bientôt vague 2500

Le jeu est aussi bien pour les joueurs qui veulent une run de temps en temps que pour les grands maîtres de la stratégie qui préfèrent optimiser chaque IVs. En 500 heures, je n’ai pas eu deux runs similaires : leur seul point commun a été la défaite brutale. Un simple Pokémon banal avec quelques niveaux de trop peut faire basculer une run qui était si bien parti. Vraiment, ce sont les rencontres qui guident nos combats, et un mauvais Pokémon peut parfois porter sur ses épaules toute une partie.

Pokémon, vers l'infini et au delà

Bien que ce jeu et ce système soient un plaisir, impossible pour Game Freak d’aller dans ce sens. Ce serait considéré comme un rétropédalage pour la boîte, qui a l’air bien décidé à rester sur la 3D. Les dernières idées de gameplay sont plutôt bonnes et le combat en temps réel est une excellente chose, bien que les problèmes techniques continuent de gâcher la fête. Avec un peu plus de budget et de temps, GF devrait pouvoir pondre des jeux plutôt complets, certains espèrent que l'arrivée de la 10G et un jeu entièrement développé sur Switch 2 pourrait enfin être un opus complet pour la licence.

Cependant, je pense qu’il est important de notifier que ce n’est probablement pas la stratégie de Nintendo : les jeux ne sont qu’un produit d’appel pour les autres produits de la licence. Les cartes, les peluches et tout le merch autour de Pokémon constitue une bien plus grosse part de gâteau pour Nintendo, qui préfère privilégier cette vente de produits dérivés. En attendant, retourner en 2D de temps en temps est rafraîchissant, surtout quand c'est comme ça qu'on a initialement découvert la série. À la manière de Balatro, on se dit toujours qu’on relance une dernière run, puis on se retrouve 2h plus tard à batailler contre un légendaire invincible, et Dieu sait que c’est bon…