Il est disponible depuis plusieurs jours sur PC, Xbox Series X/S, PS5 et dans le catalogue Game Pass PC/Ultimate. The Outer Worlds 2 a une mission compliquée, celle d’améliorer tout ce qui a été fait dans le premier épisode afin de faire peser la franchise dans l’univers du RPG SF. Mais dans l’espace, tout est plus léger… sauf les lourdes décisions !
Nous avons joué à The Outer Worlds 2 sur Xbox Series X et PC. Nous avons terminé l’aventure principale ainsi que plusieurs quêtes annexes en une vingtaine d’heures. Les captures d'écran de ce test viennent de la version Xbox Series X. Si vous possédez une ROG Xbox Ally X, sachez que le jeu tourne très bien dessus.
Le destin et son grand livre de compétences
La colonie d’Arcadia fait face à une guerre ! Le Protectorat est menacé non seulement par la rébellion de son ordre religieux, mais aussi par une corporation un petit peu trop ambitieuse. Alors quand des failles dans l’espace s’en mêlent, les esprits s’échauffent. Dans la peau d’un héros qu’il façonne en début de partie, le joueur a la lourde tâche d’aider la colonie en faisant appel aux mots comme à la poudre. Pas besoin d’avoir fait le premier épisode pour comprendre cet opus : il ne s’agit pas d’une suite directe et les connexions entre les deux volets sont rares. À l’instar de son grand frère sorti en 2019, The Outer Worlds 2 est un RPG qui se joue à la première personne où la dimension jeu de rôle est aussi importante que l’aspect FPS. Vous lui trouvez un air de Fallout : New Vegas ? C’est tout à fait normal ! Il est conçu par les mêmes développeurs, Obsidian, et s’appuie grosso modo sur les mêmes mécaniques.

La production éditée par Microsoft nous rappelle régulièrement les conséquences de nos choix. Ceux pris au cours de l’aventure, bien sûr, mais également ceux faits lors de la création de notre personnage. Il est demandé de choisir un antécédent, deux traits, puis sélectionner un malus. Ce dernier peut aller jusqu’à verrouiller cinq skills, alors attention ! Il faut ensuite décider deux compétences principales avant de commencer l’épopée. Les compétences décidées ouvrent des portes comme elles en ferment… alors mieux vaut peser le pour et le contre ! Celles à améliorer via le système de skills détermineront si oui ou non vous parviendrez à ouvrir telle porte, piraterez tel terminal et pourrez résoudre un conflit avec LA réplique cinglante.

S’ajoute un cela un système de “défauts” s’appuyant sur votre manière de jouer qui apporte des effets (positifs et négatifs) divers. Il est amusant de voir que les développeurs surveillent tout ce que fait le joueur, de sa manière de se soigner à celle de gérer les dialogues, afin d’apporter des bonus/malus à accepter/refuser à se tordre de rire. Ce sont ces choix qui font l’aventure, quand bien même ils pourraient se révéler un brin frustrants pour ceux voulant tout voir, tout essayer, tout contourner. Le jeu nous met sous le nez toutes les voies que l’on aurait pu explorer si l’on avait eu le bon niveau de skill ou mieux étudié les documents, ce qui nous donne souvent l’impression de ne pas toujours pouvoir faire les “bons” choix. Heureusement, il ne s’agit la plupart du temps que d’une impression.

Comme le premier The Outer Worlds... en mieux
Ayant écouté les retours des joueurs, Obsidian a fait évoluer le gameplay lié au shoot. En s’inspirant des mécaniques de Destiny, le studio donne l’opportunité de sprinter, sauter, jeter des grenades, s’accrocher aux parois, switcher rapidement d’arme, glisser, donner des coups de crosse. Le héros se soigne grâce à son inhalateur qui peut aussi lui faire tourner la tête, sauf s’il a boosté la compétence “médecine”. La fonction de dilatation du temps est toujours de la partie, accompagnée d’un gadget lance-acide et de lunettes permettant de voir à travers les murs. Nous l’avions noté durant notre aperçu, cela est confirmé dans la version finale : le feeling FPS est bon. Tous les ingrédients sont réunis pour que l’on se sente parfaitement en contrôle de son avatar, ce qui ôte toute frustration en cas d’échec. De ce point de vue, c’est un énorme pas en avant par rapport à son grand frère. Si vous n’aimez pas les vues à la première personne, sachez que Obsidian a intégré une vue à la troisième personne.

Quand les échanges de mots ou de balles ne sont pas conseillés, il reste la voie de l’ombre. L’infiltration a été revue et corrigée grâce à l'arrivée des attaques furtives ainsi qu’à différents niveaux de perception du côté des ennemis. L’intelligence artificielle n’étant pas des plus réactive, l’utilisateur a de quoi expérimenter différentes stratégies, des plus intrépides au plus sournoises. En intérieur, le level design propose régulièrement plusieurs alternatives. Il y a toujours une trappe, un chemin détourné, des éléments à pirater pour contourner un problème. À l’air libre, les maps sont moins convaincantes. Elles ne sont pas des plus lisibles et posent trop régulièrement des obstacles plus ou moins naturels afin de nous forcer à trouver un autre chemin. En outre, il est regrettable de constater que les sources lumineuses ne peuvent pas être détruites, ce qui empêche de se faufiler dans l'ombre. À vrai dire, les décors sont statiques et aucun moteur physique n’est présent, ce qui est regrettable en 2025 dans un jeu qui hurle son envie de laisser le joueur vivre sa propre aventure.

Les ajouts de gameplay sont déjà tellement nombreux qu’il serait malvenu d’évoquer un manque de profondeur des rouages les plus annexes. Alors oui, le bestiaire manque de variété, non il n’y a pas de combos trop élaborés à mettre en place avec les mouvements/armes/pouvoirs, néanmoins, tout est mieux géré qu’auparavant. Nous allons même jusqu’à dire que les amateurs de FPS y prendront du plaisir. Certes, l’IA alliée comme ennemie aurait mérité une plus grande vivacité, mais le tout reste solide.

Bavard, mais a-t-il des choses à dire ?
Production Obsidian oblige, les dialogues sont très nombreux, en VOST uniquement. Nous n’aurions pas été contre des voix françaises afin de nous faire économiser du temps de lecture, surtout pendant les phases d’action. En tout cas, la structure donne énormément d’importance aux dialogues avec des réponses différentes en fonction des caractéristiques glanées. Pour apprécier l’aventure, il faut donc accepter les bases classiques du genre avec des objets à ramasser de tous les côtés, des messages à lire sur les terminaux, du craft, de grind, du temps à passer dans l’inventaire. The Outer Worlds 2 ne vous réconciliera ni avec l'action RPG à l’ancienne, ni avec la jeune franchise. En-dehors de rares passages, à l’image de la mission finale, le jeu ne nous prend jamais aux tripes. La mise en scène est pour ainsi dire absente, que ce soit à l’intérieur des niveaux ou entre ces derniers, ce qui souligne un certain manque d'ambition.

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Malgré les améliorations de gameplay mentionnées, The Outer Worlds 2 est inégal sur bien des points. Oui, les membres de l’escouade sont globalement intéressants et il est possible d’approfondir la relation en réussissant des quêtes dédiées, mais la romance est impossible. Oui, il y a une tonne d’armes et de grenades, mais le décor sans physique empêche toute inventivité. Oui, il y a un univers fouillé, mais ce dernier n’est pas mis en valeur par une quelconque mise en scène. En d’autres termes, cette suite fait des progrès notables sans pour autant atteindre l’excellence.

Malgré cette grande nostalgie des action RPG à l’ancienne à la Fallout, voire des Immersive Sim à la Deus Ex, qui se dégage de la production, il faut souligner le bon travail effectué par le studio pour simplifier au maximum le système de progression. L’interface et la fiche de personnage sont compréhensibles, avenantes, tandis que les points de voyage rapide sont nombreux. Les choix à effectuer durant la campagne engendrent de vraies conséquences qui se répercutent jusqu’au dénouement final. Il est vraiment plaisant de voir que Obsidian a suffisamment bien bossé ses mécaniques pour qu’il y ait toujours plusieurs manières de répondre à un problème. Un PNJ vous demande quelque chose de trop embêtant pour activer un pont ? Tuez-le avec tous ses sbires, pillez sa base, et appuyez vous-même sur le bouton. Il y aura des répercussions, mais vous pourrez quand même finir le jeu. Il est possible de passer à côté de rencontres importantes (comme des compagnons), voire d’esquiver des zones entières, selon les choix effectués, et c’est vraiment couillu dans un RPG de 2025.

Grand cœur, mauvais genre
Que ce soit dans son humour désopilant, ses choix de dialogue nombreux, sa direction artistique mélangeant rétrofuturisme et art nouveau, la production de Microsoft ne renie pas d’où elle vient. À l’instar du premier épisode, le ton du jeu à la fois sérieux et clownesque peut créer des barrières insurmontables pour quiconque n’accrocherait pas un tantinet à ce qui est mis en place. Il peut effectivement être compliqué d’accrocher à un scénario évoquant une menace mortelle capable de tout annihiler quand on a l’impression d’évoluer dans une grande blague. L'humour omniprésent est néanmoins rafraîchissant.

En outre, techniquement, The Outer Worlds 2 est dans le même entre-deux que son grand frère. Il affiche des graphismes 4K nets et colorés en 60fps agréable à regarder sans se révéler impressionnants. À l’heure où de nombreux jeux vidéo, et surtout les RPG/FPS, tentent de repousser les limites graphiques, le soft édité par Microsoft a des allures de jeux old gen. Nous notons la présence de bugs visuels, de ralentissements parfois énormes (surtout sur PC), des animations faciales mécaniques et des effets spéciaux simples. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus important dans un jeu vidéo, bien sûr, mais une meilleure présentation aurait joué en sa faveur.

Conclusion
Points forts
- Une campagne de qualité
- Quêtes annexes (de faction, de compagnon) bien fichues
- De vrais choix pour de vraies conséquences
- Séquences d’action enfin agréables à jouer
- Univers et personnages plus fouillés qu’il n’y paraît
- Généreux sur à peu près tout (armes, bonus/malus, situations de jeu, dialogues, compétences, etc.)
Points faibles
- Souffle le chaud et le froid graphiquement, artistiquement et techniquement
- Mise en scène décevante
- Environnements peu interactifs et trop statiques gâchant quelque peu le gameplay FPS
- Une IA sans fulgurance
- En VOST uniquement alors qu'il est très bavard
Note de la rédaction
Rétro futuriste dans sa direction artistique, The Outer Worlds 2 est plus rétro que futuriste dans sa manière d’envisager le RPG. Bien qu’il possède tout un tas d’options d’accessibilité ainsi qu’une maniabilité répondant au doigt et à l'œil, le titre édité par Microsoft s’adresse avant tout aux fans des productions Obsidian voyant certaines mécaniques vieillissantes du jeu de rôle comme une force plutôt qu’une faiblesse. Ceci étant dit, les innombrables améliorations par rapport au premier volet ainsi que les choix engendrant de vraies conséquences font qu’il serait dommage de bouder cette très bonne épopée SF au ton atypique, que l'on soit fan ou non de la jeune franchise.