En cette fin d’année 2025, il est vrai que les fans d’animation japonaise ont eu et ont encore de quoi s’amuser au cinéma. Avec les sorties successives d’un film Demon Slayer, d’un film Chainsaw Man, puis l’arrivée prochaine d’un film Jujutsu Kaisen, on peut dire que la compétition est rude. Cependant, il y a un détail qui m’a personnellement fait préférer l’un de ces films. Attention, ça spoil.
Jujutsu Kaizen : Exécution n’étant pas encore sorti quand on a écrit cet article, il me sera donc impossible d’en parler. Cependant, j’ai vu à deux reprises Demon Slayer : La Forteresse Infinie et Chainsaw Man : l’Arc de Reze, et j’ai remarqué une caractéristique qui m’a fait préférer le deuxième.
Prendre une carte d'abonnement à Crunchyroll sur Micromania
Est-ce que je peux regarder mon film tranquille ?!
Pour tout de suite vous rassurer, objectivement, les deux films sont excellents (d’où leur note de 98% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes) et j’ai passé un très bon moment devant. Cependant, j’ai tout de même préféré le film Chainsaw Man, et je vais vous expliquer pourquoi en traitant le principal problème (à mon avis) du film Demon Slayer : ces flashbacks incessants.

Les shonen nekketsu traditionnels (je pense principalement au Big Three avec Naruto, One Piece, et Bleach) ont tous instauré ce rite de passage du genre, qui est la grande discussion avant, pendant, et après le combat. Il n’y a aucun mal à ça, car ça permet de faire monter la tension, de poser clairement les enjeux du combat, et donc de permettre au spectateur de plus s’investir. Par contre, il faut veiller à mesurer correctement la dose de dialogue et de flashback pour ne pas perdre l’intérêt du public : trop de blabla rend le moment ennuyant, et on perd toute envie de finir l’épisode ou de voir la suite du combat.
Naruto et son fameux Talk no Jutsu

Et pour moi, il est là le problème de ce film Demon Slayer : chacun des trois combats possède ses 10 minutes de flashback (voir 20 minutes face à Akaza) pour comprendre la raison de la haine de untel envers untel, ou pourquoi tel personnage en est arrivé là où il est. Cette façon de narrer les combats, qui s’est répandue dans plus de 90% des animés de la “New Gen”, est, pour moi, synonyme d’une mauvaise construction narrative. Comment voulez-vous vous investir dans un combat si vous apprenez pendant celui-ci la raison qui le motive ? Si l’on rencontre ce problème qu’avec le premier combat (Shinobu / Doma), celui d’Akaza a aussi ses failles, et aurait dû, selon moi, tourner autour de la vengeance de Rengoku par Tanjiro.
Un exemple parfait ?
C'est là que le film Chainsaw Man arrive et montre la construction narrative idéale pour un film d’animation japonais. Car oui Chainsaw Man : l’Arc de Reze est un film, alors que Demon Slayer : La Forteresse Infinie est un agrégat peu subtil d’épisodes. Chainsaw Man reprend la construction du récit de base : situation initiale (Denji qui patrouille comme à son habitude), élément perturbateur (sa rencontre avec Reze), péripéties et scènes d’action (l’évolution de sa relation avec Reze, puis leur combat), résolution (fin tragique de Reze), et situation finale, qui, pour le coup, est la seule partie qui manque au film. De mon point de vue, les choix pris par le studio Mappa pour le film Chainsaw Man sont les plus efficaces pour proposer un réel film d’animation japonaise au public.

Ce qui est parfait avec l'enchaînement des films Demon Slayer, Chainsaw Man et Jujutsu Kaizen, c’est qu’on peut regarder les trois en peu de temps. Avec Demon Slayer, on a un film qui regroupe plusieurs épisodes, avec Chainsaw Man, on a un véritable film qui se suffit à lui-même, et avec Jujutsu Kaisen, on aura un rassemblement d’épisodes déjà diffusés en plus des deux premiers épisodes de la nouvelle saison. Mais je doute que ces trois différents formats génèrent un débat au sein des fans d’animé. Dans tous les cas, avoir la possibilité de regarder son animé favori sur grand écran reste une occasion incroyable, qui, je l’espère, se fera de plus en plus avec le temps.