Glen Powell, l’acteur qui s’est fait connaître du grand public avec Top Gun : Maverick, prend la relève d’Arnold Schwarzenegger avec le remake d’un film de science-fiction qui a marqué le genre en son temps. Running Man réalisé par Edgar Wright est l’un des projets cinématographiques qui me faisaient le plus de l’œil en 2025, et je n’ai pas été déçu. Il est pour moi bien meilleur que le “classique” de 1987.
Entre adaptation et remake de 2 oeuvres cultes
Prévu pour une sortie le 19 novembre 2025 au cinéma en France, Running Man se présente comme une relecture contemporaine et plus fidèle du roman de Stephen King, publié sous le pseudonyme Richard Bachman en 1982. L’histoire suit Ben Richards (incarné par Glen Powell), un ouvrier désespéré qui, pour sauver sa fille gravement malade, accepte de participer à un jeu télévisé mortel où il est traqué pendant 30 jours par des chasseurs professionnels ainsi que l’ensemble d’une société voyeuriste. Cette nouvelle adaptation, réalisée par Edgar Wright, revient aux racines littéraires du récit en renouant avec son esprit dystopique et critique envers les médias, tout en injectant une dynamique moderne et un contexte social résonnant avec notre monde actuel.
Le film fait également office de remake moderne du classique de 1987 avec à l’époque Arnold Schwarzenegger en tête d'affiche. En 2025, Glen Powell (Top Gun : Maverick) reprend le rôle principal, accompagné de Josh Brolin (No country for old men, Thanos dans le Marvel Cinematic Universe), Michael Cera (Scott Pilgrim), William H. Macy, Emilia Jones, Colman Domingo et Lee Pace. Produite entre autres par Paramount et la société d'Edgar Wright, cette version contemporaine entend divertir les foules à l'image du jeu télévisée qu'elle met en scène tout en respectant davantage l’univers original du roman en comparaison de l'adaptation précédente.

G. Powell versus A. Schwarzenegger, un duel de titan
Il est inutile (je pense) de faire durer le suspense plus longtemps. Oui, j’estime que Running Man de 2025 avec Glen Powell est bien meilleur que celui de 1987 avec Arnold Schwarzenegger, et ce pour plusieurs raisons que je vais m’empresser de vous expliquer. Je ne suis pas fan du film réalisé par Paul Michael Glaser à la fin des années 80. Je le trouve souvent “grossier” dans sa peinture d’une société dystopique, bien trop “cartoon” et incapable de tenir un propos critique face à l’écrasante domination des médias et de l’abrutissement des masses qui en découle.
Je dois aussi reconnaître que je suis un immense fan d’Edgar Wright, un réalisateur et scénariste britannique qui ne m’a jamais déçu par le passé. J’aime tout particulièrement sa trilogie Cornetto (Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Le Dernier Pub avant la fin du monde), mais aussi Baby Driver, Last Night in Soho ainsi que Scott Pilgrim qui reste 15 ans après sa sortie un de mes films préférés Puis j’étais ravi de voir Glen Powell reprendre le rôle de Ben Richards, ici simple ouvrier cherchant à subvenir aux besoins de sa famille, et non un policier trahi par sa hiérarchie comme dans le film de 1987.

J’aime l’idée que Ben Richards soit un homme du peuple croulant sous les dettes au cœur d’une société dystopique spammée d’émissions plus violentes les unes que les autres. J’aime aussi l’idée que Running Man se déroule au cœur des Etats-Unis, la délation représentant ainsi la plus grande menace pour les participants. Selon moi, la première moitiée du film avec ce jeu vicieux du chat et de la souris entre les “runners” et les chasseurs est de loin la plus intéressante tant elle permet de pointer du doigt (parfois grossièrement) les travers d’une société occidentale devenue l’esclave de ses pulsions primaires.
Hélas, la seconde partie du film bien plus focalisée sur l’action me laisse un léger goût amer en bouche tant je pense qu’il n’était pas nécessaire de faire dans le grand spectacle et les rebondissements outranciers pour tenir les spectateurs en haleine jusqu'au générique final. Au contraire, j’aurais aimé que Running Man prenne le contrepied des blockbusters traditionnels en évitant de se perdre dans une surenchère pyrotechnique et scénaristique. Ce faisant, la création d'Edgar Wright tombe dans les travers qu’ils dénoncent.''' Puis une fin douce-amère et ambiguë laissant notre esprit combler les vides aurait été bien plus pertinente.
Aussi fun soit-il et à propos à l’heure du divertissement de masse, Running Man de 2025 reste un produit calibré de studios, bien qu’il soit meilleur que celui de 1987 en tous points.