Vince Gilligan critique l'IA générative dans sa nouvelle série 'Pluribus' et exprime son indignation face à ses dérives

Titre original : “Machine à plagier” Le créateur de Breaking Bad ne mâche pas ses mots envers l’IA, il lui adresse même une grosse pique dans sa nouvelle série !

Alors que l’Intelligence Artificielle générative continue de se populariser au détriment des artistes, certains gros noms de l’industrie commencent enfin à prendre la parole à ce sujet. Dernièrement, c’est le créateur de Breaking Bad qui a ajouté son petit grain de sel, et autant dire qu’il n’y va pas de main morte.

Le créateur de Breaking Bad présente sa nouvelle série

Si vous êtes un amateur de séries télévisées, le nom de Vince Gilligan ne devrait pas vous être inconnu. Il faut dire qu’il s’était déjà démarqué dans les années 1990 en devenant scénariste de la série X-Files, avant de devenir une star internationale en créant la série Breaking Bad en 2008. Depuis, il a également conçu son spin-off Better Call Saul et son film dérivé El Camino, et voilà qu’il revient enfin cette année grâce à sa toute nouvelle série : Pluribus.

“Machine à plagier” Le créateur de Breaking Bad ne mâche pas ses mots envers l’IA, il lui adresse même une grosse pique dans sa nouvelle série !

Au cas où vous n’en auriez encore jamais entendu parler, Pluribus est donc la nouvelle série créée par Vince Gilligan dans laquelle il est question de suivre Carol Sturka, une romancière à succès spécialisée dans les romans d’amour. Et si on y retrouve la ville d’Albuquerque de Breaking Bad et l’actrice Rhea Seehorn de Better Call Saul, Pluribus renoue surtout avec les origines de science-fiction de la carrière de Vince Gilligan puisque toute la population du monde est infectée par un virus d’origine extra-terrestre, formant une conscience collective pacifique et heureuse. Dans ce monde faussement joyeux, Carol fait partie des rares êtres humains à être immunisée de ce fameux virus. Pour le moment, seuls quelques épisodes de la première saison sont sortis, le reste arrivera chaque vendredi sur Apple TV jusqu’au 26 décembre prochain.


Vince Gilligan exprime sa haine envers l’IA générative

Comme souvent au moment de la diffusion d’une nouvelle série, l’équipe créative derrière le projet Pluribus enchaîne en ce moment les interviews accordées à divers médias. A cette occasion, le magazine Variety a pu obtenir une longue interview du créateur de la série, Vince Gilligan, au cours de laquelle le sujet épineux de l’Intelligence Artificielle générative s’est glissé. Il faut dire que cette nouvelle technologie fait grandement débat et n’est particulièrement pas bien vue des artistes, qui font partie de ses victimes principales. Malgré les quelques indices qui pourraient laisser penser que la série Pluribus tacle directement l’IA générative, Vince Gilligan confirme qu’il a écrit la série avant que les logiciels comme ChatGPT et Sora ne deviennent omniprésents. Cependant, cela ne lui a pas empêché de donner son avis et de laisser quelques piques rétroactives. En plus d’ajouter la mention “Cette série a été créée par des humains” dans le générique de Pluribus, Vince Gilligan a déclaré à propos de l'IA :

Je déteste l’IA. L’IA est la machine à plagier la plus chère et la plus énergivore du monde. Je pense qu’il y a une très grosse possibilité que ce n’est qu’un gros tas de merde. C’est le résultat d’un tas de multi milliardaires dont le plus grand but dans la vie est de devenir le premier billionaire. Je pense qu’ils vendent un sac rempli d’air.

“Machine à plagier” Le créateur de Breaking Bad ne mâche pas ses mots envers l’IA, il lui adresse même une grosse pique dans sa nouvelle série !

Le message est clair : pour Vince Gilligan, l’Intelligence Artificielle n’est qu’une machine à plagier qui ne peut bénéficier qu’à des personnes déjà richissimes sur le dos des autres. Un discours qui rejoint celui de bien d’autres artistes, et que le créateur de Pluribus maintient un peu plus tard dans la même interview. Il revient par exemple sur l’affaire Tilly Norwood, une “actrice” entièrement générée par IA qui a réussi à être représentée par une agence officielle. Selon lui, “aucune agence ne devrait représenter des actrices IA”. Enfin, Vince Gilligan conclut en rappelant que l’IA générative ne produit que de pâles copies sans âme d’oeuvres déjà existantes :

Vous voulez suivre un régime composé uniquement de merde ? Est-ce qu’il y a assez de calories dans un régime de merde pour rester en vie ? La réponse est oui, probablement. Vous pourriez en manger. Mais c’est comme une vache qui mangerait sa propre merde. Une boucle sans fin d’absurdité régurgitée à l’infini. Merci la Silicon Valley ! Encore une fois, vous avez baisé le monde.

“Machine à plagier” Le créateur de Breaking Bad ne mâche pas ses mots envers l’IA, il lui adresse même une grosse pique dans sa nouvelle série !

Pour rappel, si l’Intelligence Artificielle générative a clairement amusé tout le monde au moment de sa mise en ligne, cette nouvelle technologie pose de plus en plus de questions morales, éthiques et légales. En plus d’avoir un impact écologique désastreux, elle puise son prétendu savoir dans des oeuvres protégées sans l’accord de leurs propriétaires, et menace de supprimer énormément d’emplois liés à la création artistique. Pour le moment, certains grands noms de l’industrie ont déjà commencé à passer à l’attaque comme George R.R. Martin aux Etats-Unis, Bandai Namco et Square Enix au Japon ou même la Gema en Allemagne. En France, le combat contre l’Intelligence Artificielle générative est principalement mené par le collectif TouchePasMaVF, composé en majorité de professionnels du monde du doublage et de la traduction.