La polémique autour d'ARC Raiders : Nexon affirme que l'IA est devenue incontournable dans l'industrie du jeu vidéo

Titre original : “Tous les studios utilisent déjà l’IA” Après la polémique Arc Raiders, Nexon lâche une bombe

Alors qu’ARC Raiders signe un démarrage fulgurant avec plus de 700 000 joueurs simultanés, Embark Studios se retrouve au cœur d’une polémique. Le studio, filiale de Nexon, a confirmé avoir utilisé des voix générées par intelligence artificielle dans son jeu. Une décision qui relance le débat sur la place de l’IA dans l’industrie vidéoludique, entre progrès technologique et crainte d’une déshumanisation de la création.

Succès fulgurant et polémique immédiate

L’extraction shooter ARC Raiders a récemment fait une entrée fracassante sur la scène vidéoludique, enregistrant un pic de plus de 700 000 joueurs simultanés. Un succès qui aurait pu marquer un triomphe pour Embark Studios, déjà connu pour The Finals, si une controverse majeure n’était pas venue troubler la fête. Le studio a en effet reconnu avoir eu recours à des voix générées par intelligence artificielle via des outils de synthèse vocale pour certaines lignes de dialogue du jeu. La révélation a suscité une vive réaction parmi les joueurs, les comédiens de doublage et une partie de la presse, accusant Embark de remplacer des acteurs humains pour réduire les coûts, malgré son acquisition par Nexon pour 96 millions de dollars.

L’IA, une norme selon Nexon

Face à la polémique, Junghun Lee, PDG de Nexon, a réagi sans détour :

« Il est important de supposer que chaque entreprise de jeux utilise désormais l’IA. »

Selon lui, la question n’est plus de savoir si les studios emploient l’intelligence artificielle, mais dans quelle mesure. Il souligne que ces outils permettent déjà d’améliorer l’efficacité tant dans le développement que dans la gestion des jeux en ligne. Pour Nexon, l’IA n’est donc plus une option, mais une réalité structurelle de l’industrie. Cependant, l’argument peine à convaincre. L’idée que l’efficacité justifie la substitution d’acteurs vocaux par des algorithmes est perçue par beaucoup comme un signe d’uniformisation et de perte de sens artistique.

“Tous les studios utilisent déjà l’IA” Après la polémique Arc Raiders, Nexon lâche une bombe

Soutiens inattendus : Tim Sweeney prend la parole

Le débat a pris une tournure internationale lorsque Tim Sweeney, PDG d’Epic Games, a défendu publiquement l’usage de l’IA. Selon lui, s’opposer à cette technologie relèverait d’une position “politique”. Sweeney estime que l’intelligence artificielle, bien utilisée, accroît la productivité et pousse les créateurs à se concentrer sur la qualité du jeu plutôt que sur la réduction des coûts. Il prédit même que la fusion entre IA conversationnelle et personnalité humaine pourrait “transformer totalement le jeu vidéo”. Cette vision optimiste tranche avec la méfiance d’une grande partie du public et de l’industrie, qui craint que l’IA ne serve avant tout à remplacer plutôt qu’à renforcer le travail humain.

Entre créativité humaine et logique industrielle

Malgré les déclarations de Nexon, plusieurs acteurs majeurs du secteur s’opposent à cette généralisation. Nintendo a juré publiquement de ne pas utiliser d’IA générative, tandis que CD Projekt a confirmé qu’aucun outil de ce type ne serait intégré au développement de The Witcher 4. Même chez les géants plus ouverts à la technologie, comme Blizzard, les développeurs insistent : l’IA ne doit servir qu’à alléger les tâches répétitives, pas à remplacer les artistes ou les comédiens.

La position du PDG de Nexon est donc paradoxale : il reconnaît que la clé de la compétitivité reste la créativité humaine, tout en soutenant une approche où celle-ci semble reléguée au second plan. Une contradiction d’autant plus regrettable que ARC Raiders — salué pour son gameplay nerveux et son univers post-apocalyptique immersif — voit sa réussite éclipsée par une controverse technologique qu’il aurait sans doute pu éviter.