Il y a plus dangereux que les marcheurs blancs, et c’est l’IA. Ou le soupçon d’utilisation d’IA ? Ou le mensonge ? Ou la méconnaissance ?

Grabuge à Westeros

Depuis la sortie de l’édition illustrée du roman A Feast for Crows, quatrième tome de la saga A Song of Ice and Fire de George R.R. Martin, une polémique a éclaté dans la communauté de fans. Cette version anniversaire présente plusieurs illustrations réalisées par l’artiste Jeffrey R. McDonald et publiée par Penguin Random House afin de célébrer les vingt ans de l’ouvrage. Dès les premiers partages d’images en ligne, de nombreux lecteurs ont pointé du doigt des “indications” visuelles typiques d’une création assistée par intelligence artificielle : anatomies approximatives, textures répétées, détails incohérents comme une croix chrétienne dans un univers qui n’en prévoit pas, des couleurs étrangement uniformes ou encore des personnages connus portant des couronnes inexpliquées.

Une partie de la communauté est convaincue que ces illustrations ne sont pas le fruit d’un artiste, mais d’un outil génératif. Rapidement, les fans font entendre leur mécontentement sur la toile, eux qui achètent cette édition en s’attendant à un travail artistique soigné, conforme à l’univers de Westeros, et qui se retrouvent face à des visuels jugés bâclés ou hors-propos. Les réseaux sociaux et forums ont été inondés d'images incriminant l’ouvrage.

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Une réponse… digne d’une IA ?

Face à ce torrent d’accusations, l’équipe de George R.R. Martin a réagi publiquement par le biais de Raya Golden, directrice de la direction artistique et des licences chez Fevre River, la société de gestion de l’auteur. Dans un billet publié sur le blog officiel de Martin, Golden a fermement nié toute utilisation d’IA générative dans les illustrations de l’édition illustrée. Elle précise que l’artiste a bien utilisé des techniques numériques, mais aucune IA. “Nous ne travaillons, n’avons jamais travaillé et ne travaillerons pas volontairement avec des artistes utilisant l’IA générative, sous quelque forme que ce soit”, affirme-t-elle.

Cette déclaration s’inscrit dans la position connue de George R.R. Martin, qui a déjà qualifié l’intelligence artificielle de “machine à plagiat” et, avec d’autres auteurs, a engagé des poursuites contre OpenAI pour utilisation non autorisée de leurs œuvres dans l’entraînement de modèles de langue. Malgré cette réponse officielle, le doute persiste parmi les fans, certains estimant que l’explication n’adresse pas entièrement les incohérences visuelles relevées.