The Operative: No One Lives Forever : Un classique vidéoludique introuvable 25 ans après sa sortie en raison d'un imbroglio juridique

Titre original : C’est l’un des meilleurs jeux vidéo de tous les temps, mais il a un gros problème : 25 ans après sa sortie, on ne peut toujours pas l’acheter !

Vingt-cinq ans après sa sortie, No One Lives Forever reste un chef-d’œuvre du jeu d’action-espionnage… mais demeure toujours introuvable légalement. Pris dans un cauchemar juridique mêlant Warner, Activision et Disney, ce classique culte survit aujourd’hui uniquement grâce à sa communauté.

Le 10 novembre 2000 sortait The Operative: No One Lives Foreve, développé par Monolith Productions. Un quart de siècle plus tard, le jeu d’action-espionnage se retrouve dans une situation aussi absurde que tristement célèbre : il est devenu l’un des titres les plus indisponibles de l’histoire du jeu vidéo, introuvable à l’achat depuis bien avant 2010. Et pourtant, NOLF est largement considéré comme un classique incontournable. Acclamé à sa sortie, il affiche un impressionnant Metascore de 91/100.

Ce statut culte ne doit rien à la nostalgie uniquement : l’écriture, l’humour et le level design du jeu demeurent des références. On y incarne Cate Archer, espionne britannique élégante et impertinente, qui navigue dans une version parodique des années 1960 tout en affrontant sexisme et organisations criminelles dans un mélange parfaitement dosé de furtivité, d’action et de satire de l’univers de James Bond.

Un chef-d’œuvre perdu dans un chaos juridique

Si NOLF est invisible depuis des années, ce n’est pas par manque d’intérêt : c’est le résultat d’un imbroglio juridique d’une complexité ridicule. Depuis plus d'une décennie, plusieurs entités — dont GOG et Nightdive Studios — tentent d’identifier clairement qui détient les droits pour pouvoir rééditer le jeu. GOG affirme même qu’il s’agit de l’un des titres les plus demandés de son catalogue.

C’est l’un des meilleurs jeux vidéo de tous les temps, mais il a un gros problème : 25 ans après sa sortie, on ne peut toujours pas l’acheter !

Les recherches ont débouché sur un véritable labyrinthe corporatif impliquant trois géants du divertissement mondial :

Warner Bros., propriétaire de Monolith, a bloqué la tentative de Nightdive de renouveler les marques déposées en 2014… tout en refusant de vérifier s’ils détenaient réellement les droits. Activision, qui a absorbé Vivendi puis Sierra (éditeur de la version PS2), a également expliqué ne pas pouvoir déterminer la légitimité de ses propres revendications. Fox Interactive, éditeur de la version PC, appartient désormais à Disney, ajoutant encore un acteur impossible à contourner. Résultat : deux jeux exceptionnels (NOLF et sa suite) restent coincés dans un purgatoire légal, victimes d’un capitalisme apathique où aucune mégacorporation n’a intérêt à prendre le temps de démêler la situation.

Une résurrection officieuse : l’ère de l’Abandonware

D’un point de vue légal, No One Lives Forever est un jeu « perdu ». Dans les faits, cependant, il continue d’exister grâce à sa communauté. Abandonné depuis près de vingt ans par les détenteurs potentiels de ses droits, le titre est désormais considéré comme de l’abandonware.

Des passionnés — de véritables « héros anonymes » — ont créé le projet NOLF Revival, qui propose des versions modernisées du jeu et de sa suite, optimisées pour Windows 10 et 11, compatibles ultra-wide et débarrassées des limitations techniques d’autrefois. Fait notable : Monolith avait publié le code source en 2001, facilitant les efforts de préservation. Malgré la confusion juridique qui entrave sa disponibilité, No One Lives Forever demeure un classique intemporel, sauvé non pas par ses ayants droit, mais par l’amour et la persévérance de sa communauté.