Comme beaucoup, les premiers trailers de Metroid Prime 4 m’ont refroidi. Les multiples séquences présentées soufflent surtout le froid et ce n’est pas avec impatience que j’attendais le titre. J’ai pu y jouer une grosse heure et je peux dire que j’ai été bluffé.

Présenté il y a 8 ans, une éternité dans le monde du jeu vidéo, Metroid Prime 4 génère forcément de l'attente depuis son annonce. Outre son développement aux allures chaotiques, c'est aussi le 4e épisode d'une série de jeux vidéo qui a marqué. En 2002, Metroid Prime premier du nom sort sur GameCube. Une démonstration de Nintendo qui affiche une nouvelle fois sa capacité à apprivoiser la 3D pour transformer l'une de ses licences cultes. Déjà fondateur d'un genre en 2D, Metroid Prime pavé le chemin des futurs jeux de tir d'aventure en vue à la première personne.

Le 1er est un gros carton et les 2e et 3e suivent, à peu de choses près, le même chemin dans la foulée.

De l'eau a donc coulé sous les ponts depuis, avec même la version remasterisée sortie sur Nintendo Switch 1 en février 2023. Une sortie qui marque la naissance d'attentes peu élevées de mon côté pour Metroid Prime 4 : Beyond, censé incarner un écart générationnel et surtout le futur de la licence.

Des trailers qui n’ont pas fait le boulot

Un enthousiasme limité perpétué par les bandes-annonces autour du jeu, sans compter la dernière évidemment. Pour ma défense, je ne suis pas le seul ! Mon collègue Carnbee a pris la plume il y a peu pour manifester son agréable surprise : il attendait avec crainte Metroid Prime et le dernier trailer l’a poussé à précommander le jeu.

Avant de passer à l’acte, il communique (ce qui suggère qu’il les partage) les avis de certains joueurs déçus :

“7 ans pour ce truc ?”, “la séquence de shoot est affligeante, c'est mou comme pas permis”,
On dirait du Halo
Je suis un peu inquiet de l'immensité des espaces ouverts présentés ici”
Il m'a fallu un certain temps pour réaliser qu'il s'agissait en fait de Prime 4 et non d'un spin-off de course Metroid.

Des ressentis que j’ai surtout partagé en visionnant donc les premières bandes-annonces, celles d’il y a 7 mois et d’il y a un an. Une certaine mollesse à l’écran et un titre qui visuellement ne poussait pas les potards. Mais les vidéos présentées alors montrent le jeu sous Switch 1. Quelque chose d’assez majeur pour le souligner parce qu’il y a une énorme différence avec la version Switch 2, surtout quand on a le jeu en main.

Le meilleur de la Switch 2 visuellement ?

Que ce soit avec la Switch 2 en main ou sur sa base, j’ai été bluffé par la qualité technique proposée par Metroid Prime 4. Je me suis longtemps demandé si j’avais déjà vu un jeu Nintendo, voire un jeu tout court, plus beau que lui. S’il me faudrait des comparaisons plus poussées avec des titres comme Cyberpunk 2077 par exemple, il est clair que Metroid Prime 4 est le jeu Nintendo le plus impressionnant de tous. L’introduction, faite en mode portable (1080p 60 images par seconde) est bluffante par la quantité de choses se passant à l’écran. Un début d’aventure qui fait très campagne à la “Call of Duty”.

Dans un second temps, l’aventure m’a emmené dans la Jungle Furieuse : ce qui semble être le premier biome de la campagne au vu de l’arsenal limité dont dispose Samus Aran, la cultissime chasseuse de primes de l’espace que l’on incarne.

Entre deux séquences de tirs et d’aventure, la jungle propose certains paysages à couper le souffle. Metroid Prime 4 dispose de deux modes graphiques, un performance et un qualité, respectivement en 120 images / seconde 1080p et 60 images par seconde / 4K. Deux modes qui se complètent très bien et avec lesquels on ressent la différence, surtout au niveau de séquences de tir. Pour autant, le mode Qualité (4K/60) a très bien fait le travail pour moi : j’ai pu me régaler sur certains plans et n’ai jamais accusé le coup lors de séances nécessitant plus de fluidité. C’est sûrement en qualité que je ferai l’aventure, sauf si couac il y a dans les mondes qui suivent.

Le rappel : un jeu d'aventure avant d'être un jeu de tir

Jouer à Metroid Prime 4 une bonne heure m’a aussi permis de me rappeler de quelque chose : la série met surtout en avant l’aventure, l’exploration et les casse-tête plus que l’action. Alors oui, c’est aussi un jeu de tir. Mais il faut souvent laisser place à la patience, à la réflexion pour avancer lentement et sûrement. L'arsenal psychique présage de réinventer les énigmes que l’on a pu découvrir dans les précédents volets de la licence tandis qu’on retrouve toujours la patte Metroid : pour obtenir certains objets, il faudra revenir sur ses pas avec un arsenal plus avancé.

Même le boss de la zone m’a posé une colle parce qu’il est vulnérable seulement que sous certaines conditions. Metroid Prime 4 : Beyond promet donc surtout de galvaniser le joueur à travers énigmes et puzzles, sous différentes formes, dans une aventure portée par l’exploration rythmée par des séquences de tirs multiples contre les ennemis.

Car c’est aussi sur ce point que, forcément, Metroid Prime m’a fait changer d’avis. Après avoir terminé le remaster de Metroid Prime 1 sur Nintendo Switch, j’ai trouvé que le jeu avait accusé le coup. On retrouve une certaine rigidité dans les déplacements, dans les phases de plateformes ou encore dans les capacités de Samus : par exemple, il y a un certain délai entre la transformation en boule morphing et la posture de base.

Plus de 20 ans après, de l’huile a été mise dans le moteur. Il y a une délicatesse à contrôler Samus. Tout se fait avec fluidité même si la prise en main reste compliquée, du moins en une heure de jeu. Les combinaisons de boutons sont multiples et il faut parfois jongler entre deux modes. Tout le monde l’a probablement oublié, mais il est possible de jouer à Metroid Prime 4 : Beyond avec les Joy-Cons en mode souris. Une fonctionnalité qui a énormément de sens et qui peut être privilégiée par rapport à la normale selon les habitudes des joueurs. En tout cas, moi j’ai aimé joué avec les deux même s’il est probable qu’une position prenne le pas sur l’autre au bout de quelques heures.