Récemment, la société de production Paramount et l’éditeur américain Activision sont parvenus à mettre en place un accord sur l’adaptation de la franchise Call of Duty. Nous sommes en 2025, et c’est vrai qu’il est plutôt étonnant de se dire que personne ne s’est attaqué à un tel chantier. Du haut de sa popularité et de ses 500 millions de ventes, ça pouvait paraître évident, et pourtant… Aujourd’hui, le projet prend forme, même s’il n’en est qu’à ses prémices. Toutefois, si on connaît à peine les cadres de cette adaptation, il y a une information capitale que l’on a, à mon sens, un peu trop ignorée !

Il aura fallu attendre plus de 20 ans pour un film Call of Duty, mais ça valait peut-être le coup !

Il y a quelques semaines de cela, la société de production Paramount n’était pas peu fière d’annoncer aux yeux du monde entier qu’elle avait eu le privilège de récolter les droits d’adaptation de l’une des franchises de jeux vidéo les plus célèbres et les plus florissantes de l’industrie : Call of Duty. Ces dernières années, les adaptations cinématographiques ou télévisuelles sont davantage prises au sérieux, là où elles étaient parfois abordées par-dessus la jambe par le passé. Arcane sur Netflix, Fallout chez Amazon, Uncharted côté Sony Pictures, Super Mario Bros dans les tuyaux d’Universal — en plein cœur de l’actualité avec la révélation des premières images du film Super Mario Galaxy —, etc. Même les jeux indépendants ont droit à une transposition dans les salles obscures avec, par exemple, la sortie du long-métrage Exit 8, basé sur le jeu vidéo du même nom. Ici, la société de production Paramount, qui peut déjà compter sur la franchise Sonic, ajoute ainsi une sacrée corde à son arc. Encore faut-il transformer l’essai au box-office désormais… S’il n’est pas attendu avant quelques années — un lancement courant 2028 semble se profiler —, le film Call of Duty est un projet important aux yeux de la société et celle-ci n’a pas volonté de faire n’importe quoi.

Au-delà d’une déclaration rassurante sur le papier, dans laquelle la société indique aborder « ce film avec un engagement rigoureux, sans compromis envers l’excellence qui a guidé notre travail sur Top Gun : Maverick, en veillant à ce qu’il réponde aux exigences exceptionnellement élevées que cette franchise et ses fans méritent », il y a eu des décisions, côté production, qui donnent le ton et confirment cette volonté de respecter la licence des jeux vidéo de tir. Les déclarations de David Ellison, mentionnées précédemment, ont trouvé écho dans de récentes actualités autour du film Call of Duty. D’une part, il y a eu la nomination de Peter Berg au poste de réalisateur. Pour beaucoup, ce nom n’est pas forcément le plus commun, mais son bilan jusqu’à présent permet d’avoir un regard plus ou moins rassurant sur ce partenariat entre Activision et la Paramount. S’il s’est davantage illustré par le biais de certains succès télévisuels plutôt que par ses incursions au cinéma, on peut tout de même souligner des productions qui augurent de bonnes choses pour l’adaptation de ce Call of Duty. Mais ce n’est, à mon sens, pas l’information la plus importante qui gravite autour de ce projet.

Call of Duty, une campagne plus ciselée que dans les jeux vidéo ? Ce scénariste pourrait faire la différence

Là où il faut plutôt se pencher, c’est sur la nomination du scénariste de ce projet d’adaptation. Parmi toutes les plumes que l’on retrouve du côté de Hollywood, le choix s’est porté sur… Taylor Sheridan. À l’image de Peter Berg, ce n’est pas la personnalité dont on est capable de citer les travaux de manière instinctive. Pour autant, son curriculum vitae fait pencher la balance du bon côté, et ça suffit à rendre ce projet bien plus attrayant qu’il pouvait l’être au départ. Il est vrai que l’idée de mettre en chantier un film sur la licence Call of Duty, 22 ans après sa création, paraît un peu tardive et, surtout, avec un intérêt un peu limité tant le genre du film de guerre a connu de multiples itérations de grande qualité depuis des décennies. Néanmoins, plutôt que de faire un film comme un autre, on sent la volonté de la Paramount et d’Activision de tenter quelque chose en donnant les clés à des gens qui peuvent amener ce projet dans une autre dimension. Alors, oui, on peut être un peu partagé par la désignation de Peter Berg (coucou Battleship !), mais celle de Taylor Sheridan est, à mon sens, l’un des gros coups de ce film.

Ces dernières années, le scénariste s’est taillé une réputation on ne peut plus solide dans le milieu, et ses travaux en tant que showrunner sont majoritairement salués. Yellowstone, 1883, Tulsa King… Pour ce qui est du western, du drame et du monde criminel, Taylor Sheridan a prouvé qu’il était en mesure d’offrir une écriture distinguée et, surtout, qui n’hésite pas à apporter plus de profondeur, d’ambiguïté et de moralité sur la violence et la guerre. Ce qu’il faut particulièrement retenir, c’est que Taylor Sheridan est l’un des hommes derrière le succès critique du long-métrage Sicario de Denis Villeneuve. J’ai récemment évoqué ce film, après un énième visionnage, pour dire à quel point il est l’un des grands oubliés de la filmographie de Denis Villeneuve. La raison principale, c’est que le film s’appuie sur une narration assez complexe et que celle-ci n’est pas effrayée à l’idée de montrer certaines institutions américaines sous leur plus mauvais jour. Actuellement, le contexte de ce film Call of Duty n’est pas encore connu et ça risque d’être l’un des sujets les plus épineux du duo puisqu’il faudra jongler entre leurs appétences respectives. Quoi qu’il en soit, et ça n’a pas été assez relevé, la présence de Taylor Sheridan sur ce projet est l’une des décisions qui pourrait amener le film Call of Duty à susciter bien plus d’enthousiasme qu’au départ.