Cette nouvelle adaptation d’un classique de la littérature, longtemps rêvée par son réalisateur visionnaire, a fracassé les compteurs de Netflix, enregistrant des chiffres d’audience stupéfiants. En plus de captiver des dizaines de millions de spectateurs, cette œuvre ambitieuse mêlant la science-fiction et l’horreur a également suscité un vif débat parmi les critiques.

Le film Frankenstein, une œuvre américano-mexicaine réalisée par Guillermo del Toro, s'est imposé comme un phénomène retentissant sur la scène du streaming mondial. Lancé sur Netflix le 7 novembre 2025, ce long-métrage, classé dans les genres science-fiction, horreur et fantastique, a atteint le chiffre colossal de 62,9 millions de vues en seulement dix jours, consolidant sa position comme le film le plus regardé sur la plateforme durant deux semaines consécutives.

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Une vision de longue date et un casting étoilé

L'ambition derrière cette production est à la hauteur de son succès monstre. Le cinéaste mexicain a mis un quart de siècle à concrétiser cette version du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, un projet qu'il aurait « tuer pour réaliser » selon ses propres déclarations de 2007. Soutenu par Netflix, ce blockbuster a été financé avec un budget estimé à 120 millions de dollars.

Le récit, présenté de façon non linéaire, introduit le baron Victor Frankenstein (incarné par Oscar Isaac), un chirurgien de génie, mais d'une grande arrogance. Hanté par la mort de sa mère, Victor développe une obsession pour défier la fatalité. Aidé par un financement illimité de Henrich Harlander (Christoph Waltz), il assemble la Créature (jouée par Jacob Elordi) à partir de dépouilles de soldats et de criminels. Il parvient à lui insuffler la vie par l'électricité, créant ainsi un être doté d’une force surhumaine et d’une guérison fulgurante. La distribution comprend également Mia Goth dans le rôle d'Elizabeth Harlander.

De l'énergie au patchwork, une réception critique divisée

Au-delà de ses performances en ligne, le film a également séduit une grande partie de la critique, affichant un taux d'approbation positif de 86 % sur Rotten Tomatoes. Bien que la réception soit globalement très favorable, elle est également nuancée, les critiques saluant souvent l'esthétique et le jeu d'acteurs. Le Monde, par exemple, a estimé que del Toro « insuffle une énergie et une beauté au mythe de Frankenstein ».

Cependant, d'autres publications ont émis des réserves quant à la cadence de l'œuvre et à son originalité. Les Inrockuptibles l'a ainsi qualifié de « patchwork aux coutures disgracieuses, dû à un rythme déséquilibré tout du long », tandis que Télérama déplorait que le film « ressemble à un blockbuster sans âme ni chair, tel un déluge continual d’images impersonnelles ». De son côté, Libération a reconnu que le long métrage adapte « très fidèlement l'œuvre originale de Shelley », regrettant néanmoins que cela « n'apporte rien de plus ». Ces critiques contrastées n'entament en rien le statut de phénomène qu'a acquis cette production, diffusée mondialement après des sélections prestigieuses à la Mostra de Venise et au festival de Toronto en 2025.