Depuis plus d’une décennie, les exclusivités Xbox brillent par leur absence dans la catégorie la plus prestigieuse des Game Awards. Un constant qu’il faut malgré tout mettre en perspective…
Bungie, les anciens sauveurs
Lorsque l’on revient sur l’historique des Game Awards et des grands titres estampillés Xbox, un constat s’impose : malgré une production régulière et quelques franchises très populaires, aucune exclusivité Microsoft n’a atteint la sélection finale pour le prix du Jeu de l’Année depuis de très longues années. Cette absence prolongée n’est pas simplement anecdotique, elle reflète une tendance dans la manière dont les jeux Xbox sont perçus et reconnus sur la scène critique internationale. En 2010, Halo Reach avait su s’imposer grâce à son approche narrative plus sombre, son sens du spectacle et son gameplay raffiné.
Depuis, les productions Xbox ont souvent été bien accueillies, parfois même saluées pour leurs innovations ou leur direction artistique, mais jamais au point de figurer parmi les titres considérés comme les plus marquants de l’année. Certains observateurs évoquent une compétition féroce venue de PlayStation et Nintendo, dont les exclusivités monopolisent régulièrement les nominations grâce à une stratégie centrée sur les productions premium fortement axées sur la narration ou l’innovation structurelle. En comparaison, Xbox a longtemps été perçue comme misant davantage sur le service, l’écosystème et le Game Pass que sur la recherche du “chef-d’œuvre” annuel.
GOTY or not GOTY
Le fait que Halo : Reach soit la dernière exclusivité Xbox à avoir été nommée au GOTY peut faire mal, mais elle est à balancer avec un autre fait : Microsoft fait de moins en moins d’exclusivités. Il y a bien eu des jeux édités par Microsoft nommés dans la catégorie des jeux de l’année, comme Psychonauts 2, mais le titre de Double Fine n’est pas une exclusivité. Depuis plusieurs années, la stratégie multiplateforme et l’intégration du PC comme pilier ont dilué la notion même d’exclusivité pour Xbox, créant une position ambiguë sur le marché. Par ailleurs, les titres récents, même solides, n’ont pas souvent dégagé cette aura de révolution ou de rupture indispensable pour attirer l’attention d’un jury international.
Pour les joueurs, cela alimente un sentiment paradoxal : Xbox propose désormais une offre de jeux plus variée et plus accessible que jamais, mais peine encore à produire ce jeu-phare unanimement considéré comme incontournable. Reste à voir si les investissements actuels dans de nouveaux studios, l’émergence de projets plus ambitieux et la refonte créative toujours annoncée par Microsoft permettront à la marque de retrouver un jour la route des nominations... et pourquoi pas, de renouer avec le prestige qu’avait incarné Halo : Reach en son temps.